Le port de Moynaq, comme celui d’Aralsk au Kazakhstan, était encore avant la Seconde Guerre mondiale un port de pêche prospère. Moynaq abritait l’une des plus grandes conserveries de poissons de l’ex-Union soviétique, aujourd’hui un ensemble de murs en ruines déserté. Lorsqu’en 1921 la famine frappa la Russie, Lénine mobilisa la flotte de pêche de la mer d’Aral qui, en quelques jours, expédia plus de 20 000 tonnes de poisson et sauva le pays de la disette. Aujourd’hui, la mer est vide. La saturation par les pesticides et les engrais chimiques déversés n’a laissé aucune chance à la faune et à la flore qui, de toutes manières, n’auraient pas survécu à l’élévation du degré de salinité de l’eau consécutif à l’abaissement du niveau de la mer. La catastrophe a commencé dans les années 1950 et s’est accélérée dans les années 1960, alors que les travaux d’irrigation massive liée à la culture intensive du coton battaient leur plein. Peu à peu, les deux fleuves qui alimentaient la mer d’Aral, l’Amou Daria et le Syr Daria, se firent de plus en plus minces, et de plus en plus pollués. En 1994, le niveau de la mer avait baissé de près de 20 m. Aujourd'hui, il n'y a plus d'eau côté ouzbek alors que seule une faible superficie résiste côté kazakh.Si la population de Moynaq s’est depuis longtemps exilée, ne laissant que quelques milliers d’habitants dans ce port qui en comptait 60 000 avant le début de la catastrophe, c’est toute celle du Khorezm qui est aujourd’hui menacée. La disparition de la mer a entraîné celle de la bulle d’évaporation qui se formait au-dessus de l’eau et protégeait toute la zone des vents froids du Nord, de Sibérie. Ce n’est plus le cas désormais, et la température en hiver chute jusqu’à -40 °C. Les vents charrient le sel et les dépôts de pesticides dans tout le Karakalpakstan et le Khorezm, ruinant les récoltes, rendant la terre inculte, et abaissant le niveau et la durée de vie de la population. Pour ralentir la catastrophe, les habitants de Moynaq avaient creusé un canal, encore bien visible aujourd’hui au-delà du cimetière de bateaux. Côté gouvernement soviétique, on avait envisagé, avec ce goût du gigantisme bien propre à l’ex-URSS, de détourner sur des centaines de kilomètres les eaux de fleuves russes. Quoi qu’il en soit, l’effondrement de l’Union soviétique a mis fin au projet. Bien que le gouvernement ouzbek ait pris conscience de la catastrophe écologique que constitue la disparition de la mer, il ne dispose assurément pas des moyens nécessaires pour revenir en arrière.En ce qui concerne la ville de Moynaq, ou plutôt ce qu'il en reste, c'est un bien triste quotidien qui survit aujourd'hui. Vous trouverez un peu de vie à l'entrée de la ville, autour de la gare routière où l'on trouve les rares magasins encore ouverts. L'ancien centre-ville est aujourd'hui une ville fantôme où se dressent des carcasses d'immeubles abandonnés : le théâtre, l'hôtel, la conserverie, des logements... Le cimetière de navires qui attirait quelques visiteurs s'est réduit comme peau de chagrin, avec à peine 5 navires échoués là depuis que les locaux se sont servis des matériaux pour les revendre ailleurs. En bref, une excursion à Moynaq est une triste illustration de ce que devient la vie quand une mer disparaît : un enfer.

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Disparition de la mer d'Aral. Alsem - Shutterstock.com
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