Ouadane est certainement la plus impressionnante des cités historiques de Mauritanie. Les maisons de sa vieille ville s'accrochent désespérément au flanc de la falaise. Un financement portugais a permis d'en restaurer une partie. L'accès à son enceinte est désormais soumis à un droit d'entrée de 100 MRU, et les guides attendent les visiteurs à l'entrée.
Un peu d'histoire. Beaucoup d'érudits des cités anciennes avaient acquis leur savoir en étudiant à Ouadane. Malheureusement, les conditions de vie extrêmement difficiles, principalement causées par l'aridité croissante du climat, entraînèrent l'exil d'une partie de la population de Ouadane, essentiellement vers Chinguetti. Ouadane fut fondée en 1141 sur les ruines de 4 villes, elles-mêmes créées en 742. La ville connut un rayonnement spirituel intense pendant sa période de prospérité, elle était en plus idéalement située sur la route des caravanes qui assuraient le commerce transsaharien. C'est à Ouadane que la première université du désert vit le jour, on y publia L'Abrégé du droit islamique. Le plus vieux manuscrit retrouvé en Mauritanie l'a été à Ouadane, il est aujourd'hui à la bibliothèque nationale de Nouakchott.
La conservation des manuscrits se heurte à de nombreux obstacles : la chaleur, la poussière, le sable, la lumière et la condensation sont de redoutables ennemis. Récemment, des moyens modernes ont été employés pour tenter de préserver ce patrimoine sur site : les manuscrits les plus précieux et/ou détériorés ont été scannés pour que les chercheurs puissent les étudier sans les manipuler.
Comme toutes les autres villes historiques de Mauritanie, Ouadane a connu un déclin à son entrée dans le XXe siècle, avec la raréfaction des caravanes commerciales, mais aussi la dilution du banco (ciment), la présence de termites, le vent... L'exode de la population a continué jusque dans les années 1960, et ce n'est que depuis une dizaine d'années qu'une prise de conscience collective a entraîné un retour des natifs de Ouadane. Aujourd'hui Ouadane, dont le nom signifie " la cité des deux oueds " (l'oued du savoir et l'oued des dattes), revendique haut et fort son patrimoine. Le développement de la ville passe par un intérêt touristique croissant qui doit lui permettre de retrouver une partie de son aura, tout en préservant et en restaurant son riche passé culturel et spirituel.
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