Guide de voyage Amran

Situé à 50 kilomètres de Sanaa, Amran est au carrefour de deux grandes routes, celle du nord vers Sadaa et celle du nord-ouest, qui passe par Hajja et descend vers la Tihama. Amran fut tracée par le cheikh Mourhed, de la confédération tribale des Bakils, au Ier siècle avant notre ère. Aux XVe et XVIe siècles, Amran fut un centre intellectuel zaïdite. Dans sa mosquée, Al-Dhafeer, sont enterrés trois imams. La ville ancienne, située derrière la ville nouvelle, est entourée de remparts ayant compté jusqu’à une quinzaine de bastions. Comme les remparts, les maisons sont construites en pisé, sur fondations de pierre. Cette technique de construction est appelée « zabour » : le pisé est composé d’argile mêlée de sable et de paille, mouillée d’eau, puis fortement piétinée. Les murs sont montés en empilant des galettes de pisé les unes sur les autres. Les meurtrières, oculis, et de petites fenêtres sont ouvertes au fur et à mesure de la construction du mur. Au-dessus de la porte est posé un linteau de bois ou de pierre. De simples grillages de bois dans un cadre rectangulaire forment les moucharabiehs. Le mur est ensuite lissé avec une couche plus liquide du même pisé. Les ouvertures sont entourées d’une couche de « goss » sans fioritures. Les maisons ont un maximum de trois étages.Cette architecture de terre très linéaire, aux angles arrondis, a une allure vraiment futuriste. Les maîtres d’œuvre du pisé d’Amran sont reconnus parmi les meilleurs du Yémen. Ils ont été appelés à Sanaa pour la réfection de l’enceinte de la vieille ville. Le charme d’Amran réside aussi dans le fait qu’il n’y a pratiquement pas de circulation automobile à l’intérieur de la ville ancienne. On peut s’y promener tranquillement, en détaillant les pierres sud-arabiques sculptées réemployées dans la construction des maisons. A voir l’ancien petit souk et, dans la voûte de la porte principale, les pierres gravées sud-arabiques. A l’extérieur, un grand marché moderne s’étend le jeudi dans la ville moderne. Amran le vieux est un haut lieu du kalame et de la saura. Les enfants sont adorables et vous escorteront avec empressement jusqu’à la petite place du marché où vous pourrez savourer un bon thé à la menthe.La ville suivante, sur la route du nord, est Rayda, à une vingtaine de kilomètres d’Amran. C’est l’une des villes commerciales de la région. Un marché s’y tient le mardi.