Le Plateau, le quartier des affaires
C'est là où se concentre l'essentiel de la vie politique, économique et financière d'Abidjan. Ses hautes tours couronnées d'enseignes lumineuses lui ont d'ailleurs valu le surnom de « Manhattan des tropiques ». Peu après l'Indépendance, Houphouët donna lui-même le signal de la rénovation et de l'aménagement stratégique de ce quartier colonial. En journée, les rues se transforment en petits marchés à ciel ouvert, parcourus par une foule d'hommes d'affaires pressés, habitants se rendant dans des instances administratives, mendiants, « djosseurs de naman » qui veillent sur les parkings, vendeurs à la sauvette, tous se bousculant autour des kiosques, points presse et cantines de plein air. La circulation y est extrêmement difficile. Cependant, le soir et le dimanche, la tendance s'inverse : le Plateau est déserté de toute agitation fébrile et devient fantomatique.
À l'ouest, sont regroupés les entrepôts du port, les bâtiments administratifs : présidence de la République, bloc ministériel, Hôtel de ville, Trésor, Palais de justice, préfecture, Assemblée nationale... ainsi que la cité administrative.
À l'est, se concentre la grande majorité des résidences, des commerces, des galeries marchandes, des sièges de banques, des immeubles de bureaux et d'organismes officiels, regroupés en une sorte de bloc triangulaire bordé par le boulevard lagunaire (boulevard Charles de Gaulle) qui mène à Cocody.
Cocody, chic et choc
Siège des ambassades et résidences de luxe, le noyau « cocodyen » compte des micro-quartiers très animés : Deux Plateaux, Angré et Riviera, plébiscités pour séjourner dans des hôtels de luxe et guest houses avec jardin et piscine. Mais aussi et surtout pour sortir, dîner, boire un verre avec la jeunesse dorée d'Abidjan, faire du shopping ou visiter des galeries d'art. La partie est, moins centrale, plus verdoyante et en bord de lagune, compte des complexes touristiques nichés dans la verdure, comme l'Ivoire Golf Club. Cocody compte aussi des villages ébriés en son centre, dont le fameux quartier Blockauss, au pied de la tour de l'hôtel Ivoire.
Marcory, entre lagune et zone 4
Situé sur une presqu'île au centre de la lagune, ce quartier relié par des ponts au Plateau au nord et à Port-Bouet au sud, abrite les classes aisées des Ivoiriens, Libanais et Français. Marcory résidentiel compte de somptueuses demeures comme Cocody sur l'autre rive, tandis que Marcory Poto-Poto est constitué de logements de standing moyen. Le village de Biétry concentre des hôtels de luxe en bord de lagune. La commune de Marcory est particulièrement prisée des Abidjanais et des touristes pour sa Zone 4, qui compte une multitude de restaurants, bars et clubs à la mode.
Treichville, cosmopolite et portuaire
Accolé à l'ouest de Marcory sur l'île de Petit Bassam, Treichville est une commune portuaire parmi les plus emblématiques d'Abidjan. Sa population, originaire de pays d'Afrique de l'Ouest, lui a valu le surnom de « cité N'zassa » (« cité du brassage » en agni). Foyer d'accueil des Africains travaillant à la construction du chemin de fer dès 1910, Treichville a gardé son caractère industriel avec ses usines, entrepôts et magasins de gros. Treichville-centre abrite un damier de ruelles minuscules. Populaire le jour et canaille la nuit, Treichville regorge de marchés, discothèques et maquis, mais l'ambiance est très interlope et il vaut mieux s'y déplacer en taxi.
Adjamé, carrefour commercial et gare
Adjamé a accueilli de tout temps les ruraux s'installant à Abidjan. C'est le quartier des gares routières et du grand marché vivrier et de gros de la ville. Vue de loin, Adjamé ressemble à un patchwork de toits de tôle ondulée s'étalant sur plusieurs niveaux et cachant des réseaux labyrinthiques de cours et de ruelles de terre où s'active une foule de garagistes, tailleurs, vendeurs en tout genre au milieu d'étals colorés. Mis à part quelques Libanais qui y ont leur commerce, on y croise peu d'étrangers, et un minimum de prudence s'impose si vous décidez de visiter le grand marché, principale attraction touristique de cette commune : préférez y aller avec un local ou un guide.
Yopougon, immense quartier résidentiel
Situé à l'ouest d'Abidjan, ce quartier est devenu la grande zone d'extension d'Abidjan avec des logements sociaux proches des usines et des entrepôts. On estime aujourd'hui qu'il abrite près d'un tiers de la population d'Abidjan. Véritable ville dans la ville, « Yop City », « Poy la belle » ou « Poy », était jusqu'à il y a peu surtout connue pour sa fameuse rue Princesse, dont la réputation dépassait largement les frontières d'Abidjan. Rasée en 2011, durant une croisade généralisée contre l'insalubrité, l'opération « ville propre », elle a été réouverte et bat à nouveau le tempo chaud bouillant des nuits coupé-décalé dans des maquis populaires où se produisent nombre de chanteurs.
Abobo, quartier le plus populaire
Cette commune aussi vaste que Yopougon se situe au nord-est d'Abidjan. Longtemps coupée du reste de la ville, Abobo y a été intégrée en 1978 par la construction de la voie express et d'infrastructures (dispensaires, marchés, maternités). Elle est réputée pour accueillir les plus démunis d'Abidjan. À l'instar d'Adjamé, Abobo a accueilli les « déguerpis » du centre, puis a servi de refuge aux migrants pauvres, et dans les années 1970, à tous ceux qui ne pouvaient pas se loger à Yopougon. Abobo abrite la première gare ferroviaire du pays, qui relie Abidjan et le Burkina Faso. Le quartier compte un nouveau musée désormais, le MuCAT.
Port-Bouët, quartier de l’aéroport et des industries
Auparavant appelé Petit Bassam, il s’étend le long du littoral, après le canal de Vridi. Il s’est développé avec l'activité portuaire dès 1930. Puis les ouvriers du wharf déplacés à Treichville furent remplacés par ceux de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Usines et entrepôts concentrent aujourd’hui 75 % des industries du pays, dont de nombreuses raffineries d'hydrocarbures. Le centre a gardé son air de village néanmoins avec un phare, des plages, restaurants et maquis, et un important marché au bétail.
Koumassi et Attécoubé, quartiers-villages
Koumassi est rattachée à Marcory. Construite sur des mangroves et des plantations, cette zone d'habitat social et industrielle se divise en plusieurs zones résidentielles, de la très pauvre à la très riche. Ici, la ville redevient village aux allées de terre bordées de palmiers et d'étals de marché.
Attécoubé, proche d'Adjamé, s'étend sur un relief escarpé autour de la baie du Banco. Premier témoin de l'exportation des grumes d'acajou, de framirés, niangons, sambas, sipos à bord des navires pour l'Europe, aujourd'hui, ce quartier est surtout célèbre pour abriter les 3 000 hectares du Parc national du Banco, échantillon de forêt primaire classée, enclavé dans la métropole.