Frankfurt-an-der-Oder - comme on l'appelle en Allemand- est à ne pas confondre avec sa grande soeur de l'Ouest, Francfort-sur-le-Main. Autrefois centre marchand important sur la route de ce qui fut naguère l'Est de l'Allemagne, elle s'est pendant un demi-siècle retrouvée dans un cul-de-sac, séparée de son ancienne banlieue par la frontière polonaise qui passe désormais sur la rivière Oder. Ses anciens faubourgs rive droite sont devenus une ville polonaise, Słubice. Depuis la chute du communisme, plus encore depuis l'entrée de la Pologne dans l'UE, cette bizarrerie a permis à ces deux villes d'être, comme quelques autres de la frontière, un modèle de future " eurocity ", ville européenne transnationale. Le couple Francfort/Słubice a mis en place un grand nombre de politiques communes qui ont un franc succès. La fondation de l'université européenne Viadrina à Francfort contribue, dans la même logique, à " désenclaver " la ville et à revivifier cette zone transfrontalière. Détruite à 90 % par un bombardement d'avril 1945, Francfort n'a pas les traits d'une ville historique. Mais on aura une pensée pour son passé prestigieux : son université fondée par Joachim Ier en 1506 - la première dans l'Électorat du Brandebourg - compta parmi ses illustres étudiants Thomas Müntzer, Alexander et Wilhelm von Humboldt, le romantique Heinrich von Kleist. Environ 6200 étudiants sont aujourd'hui inscrits à la " Europa-Universität Viadrina ", dont un quart d'étudiants étrangers.
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