MOSQUÉE BLEUE (MASJED-E KABUD)

Comme son nom l'indique, et à l'image de son homonyme d'Istanbul, cette mosquée est... bleue. Endommagée par le tremblement de terre de 1727, elle constitue cependant le monument le plus significatif de la ville. Chef-d’œuvre architectural du XV^e siècle (période timouride), elle est célèbre dans l’ensemble du monde oriental pour la splendeur et la qualité de son décor en céramique émaillée. Lorsqu'ils entament sa construction en 1465, les architectes rompent avec l’usage de la brique et couvrent l’édifice de carreaux de céramique. Attardez-vous sur le splendide portail d’entrée aux mosaïques d’une qualité exceptionnelle, parmi les plus belles d’Iran. Noter la finesse des motifs et la déclinaison des bleus et de couleurs rarement retrouvées dans l’art islamique : vert olive, brun rouge, jaune d’or ou ocre. Superbe décoration avec ses médaillons, ses rosaces inextricables et ses longs bandeaux d’arabesques de fleurs et inscriptions en lignes enchevêtrées. Les lettres abandonnent les lignes brisées des caractères coufiques pour des caractères cursifs aux belles lignes courbes. Les apports d’origine chinois renouvelleront d’ailleurs le répertoire décoratif de l’art persan. Œillets et pivoines ainsi que les grands oiseaux comme le paon ou le phénix perchés dans le pêcher, arbre de longévité de Bouddha, témoignent de ces influences. Noter également les voûtes et les grands arcs, caractéristiques de l’art timouride, et les deux minarets dressés aux extrémités. Une fois à l’intérieur admirer l’imposante voûte. Les travaux de restauration entrepris ont permis de redonner une certaine unité à l’ensemble. Au fond de l'édifice, le mausolée du roi Jahan Shah est généralement accessible au public.