Downtown, Gastown et Chinatown
Downtown. Le centre-ville est traversé par quelques grandes artères commerçantes : Robson et Georgia Streets que croisent Granville et Burrard Streets. Dans ce périmètre, l’hôtel Vancouver impose une première halte. Sa silhouette massive en pierre grise défie le temps (enfin, depuis 1928) et sa toiture en cuivre vert-de-gris habille le ciel de la ville. Tout près, le musée d’Art de Vancouver, qui fut jadis un palais de justice, satisfera l’amateur de vieilles pierres, bien que celles-ci ne datent que de 1912. En face, le Pendule, gigantesque balancier de 27 m de long et de 1 600 kg, oscille inexorablement dans le hall de la Hong Kong Bank of Canada (885 W Georgia Street) et semble donner une autre échelle au temps.
Derrière le musée, Robson Square, où se disputent des parties d’échecs simultanées, est un poste d’observation idéal pour contempler, une fois encore, cette sorte d’immense manoir écossais qu’est l’hôtel Vancouver, et pour apprécier son impact sur son environnement. Son vis-à-vis (925 West Georgia Street) en est une version moderne et diaphane, ornée de gargouilles et de sculptures. Sa voisine, la cathédrale Christ Church (la plus vieille église de Vancouver, vitraux et beau plafond en bois), paraît bien petite. De son clocher s’échappent, chaque jour à midi, les quatre premières notes de Ô Canada (à 21h, c’est au tour du canon de Stanley Park de jouer les coucous suisses). Sans oublier Canada Place, face au port de Vancouver, et sa silhouette blanche et moderne semblable à des grandes voiles de bateau. C'est ici le terminus du Skytrain, le départ du Seabus à destination de North Vancouver, et ainsi un bon point de départ pour partir explorer le centre-ville.
Gastown. Tout proche de la place du Canada, Gastown est le nom du tout premier établissement de la ville, développé autour d'une scierie en 1867. C'est donc le plus vieux quartier et le berceau de la ville. Jadis, le volubile (et soiffard) Jack Deighton, dit Gassy Jack, y installa le premier bar. La statue de cet « aventurier » se dresse sur Maple Tree Square (au coin de Water et Carrall Streets), face au plus vieux bâtiment du quartier reconnaissable à sa forme allongée (il était en bois à l’origine). Aujourd’hui, dans cette poche de résistance en brique rouge et au sol pavé règne une ambiance de dilettantisme, « méditerranéenne », qui change agréablement de l’austérité du quartier d’affaires. Ici, point de gratte-ciel de verre, de marbre et d’acier, les pierres sont poreuses et la plupart des immeubles petits (sauf le Woodward's Building, immense bâtiment en angle surmonté d'un W tournant). Vous y trouverez d'innombrables restaurants, bars, épiceries et magasins de souvenirs. Vous ne pouvez pas marcher dans Gastown sans aller voir sa curieuse horloge à vapeur (steam clock) à l’intersection de Water Street et de Cambie Street. Cette vieille horloge datant de 1977 siffle tous les quarts d'heure le même thème que Big Ben à Londres, tout en crachant un nuage de fumée sur les touristes par un mécanisme souterrain de chauffage !
Chinatown. Proche de Gastown (longer Powell et prendre Main Street et Pender Street), le quartier chinois est, si l’on en croit les dépliants touristiques, le plus important d’Amérique du Nord après celui de San Francisco. C’est un quartier historique à part entière, fondé par une colonie de Chinois qui s’y est établie aussi tôt que les premiers pionniers, à la fin du XIXe siècle. Bref, le quartier regorge d’édifices d’époque. Mais c’est surtout l’exotisme de ses kiosques et de ses boutiques qui retient l’attention. Les marchés débordent de produits insolites (des racines séchées aux grenouilles vivantes, en passant par les pâtisseries aux fèves rouges) qui intriguent l’œil occidental. Et, justement, ouvrez l’œil, car les symboles sont partout, notamment les couleurs rouge et or et le chiffre 8, qui sont censés porter chance. Même les noms de commerces, comme « Good Luck Restaurant » ou « Golden Market », ne sont pas choisis au hasard. À noter néanmoins : certains immeubles mériteraient un sérieux coup de rafraîchissement et la mendicité y est particulièrement présente. Malgré cela, le quartier reste agréable à parcourir pour les esprits curieux et ouverts.
Yaletown. Ce qui n’était, vers le milieu des années 1980, qu’un amas d’entrepôts abandonnés est devenu aujourd’hui l’un des coins les plus branchés de Vancouver. Yaletown est en réalité un quartier peu étendu, concentré sur quelques blocks à l’angle de Hamilton et Helmcken Streets. Au début des années 1990, ces vastes entrepôts déserts ont séduit certains artistes, ainsi que des petites entreprises d’informatique attirées autant par le charme du lieu que par le faible coût des loyers. Vous y trouverez des bars et des restaurants qui proposent un cadre réellement chaleureux, et où se rassemble la population branchée de Vancouver. On y trouve également quelques-unes des boutiques les plus in de la ville. Bref, un bon coin pour passer quelques heures, ou pour sortir le soir si vous n’avez pas peur de dépenser vos dollars.
West End et Stanley Park
West End est le quartier situé à l’ouest du centre-ville et de Burrard Street, mitoyen de Stanley Park. Dès sa naissance, vers la fin du XIXe siècle, le West End a été un quartier résidentiel plutôt huppé. La population aisée de la jeune ville de Vancouver n’était que trop contente de s’éloigner des odeurs nauséabondes des entrepôts de Gastown, et de profiter de la vue sur les eaux calmes du Burrard Inlet et des charmes du tout nouveau Stanley Park. De nombreux hôtels particuliers en bois témoignent encore de cette implantation. Rendez-vous notamment au Barclay Heritage Square, à l’angle de Barclay et Nicola Streets. Pas moins de neuf maisons construites entre 1890 et 1908, dont celle du Roedde House Museum, donnent à ce square coincé entre les immeubles plus récents un charme désuet qui rappelle les fastes de cette époque. Vers le milieu du XXe siècle, les classes moyennes sont venues s’installer à leur tour dans le West End. Les immeubles de 20 ou 30 étages ont poussé rapidement, ce qui, au début des années 1970, a valu au quartier d’être qualifié de « zone la plus densément peuplée de tout le Canada ». En 1973, la mairie a décidé de freiner l’expansion du West End afin de le faire revivre en tant que quartier. Aujourd’hui, le West End est un subtil mélange d’animation et de quiétude, quiétude assez inattendue à deux pas du centre-ville. En général, on définit les frontières du West End par les trois axes majeurs qui l’encadrent : Davie Street, Denman Street et Robson Street.
Davie Street est le haut lieu de la communauté gay de Vancouver. Restaurants, bars et boîtes de nuit se succèdent, créant un « village » très vivant, comme ses habitants aiment à l’appeler. Davie Street se termine sur la splendide plage d’English Bay où, chaque 1er janvier, se déroule le fameux Polar Bear Swim, le bain des ours polaires. A cette occasion, des centaines de baigneurs particulièrement réchauffés fêtent la nouvelle année en s’immergeant dans les eaux froides du Pacifique Nord. English Bay est sans doute le meilleur coin de Vancouver pour admirer le coucher du soleil.
Denman Street est un peu le cœur du West End, au moins pour ses habitants. C’est là que se trouvent le Community Centre (équivalent de nos maisons de quartier) ainsi qu’une des nombreuses bibliothèques municipales de la ville. On peut y faire ses courses ou y manger un morceau, tout en restant à quelques foulées de Stanley Park, ce qui est un argument de poids pour un Vancouvérois typique !
Le vrai charme du West End, c’est qu’il offre la possibilité de quitter à tout moment la cohue de ses rues très fréquentées, en marchant quelques dizaines de mètres vers l’intérieur du quartier. Les bruits de la ville s’atténuent alors immédiatement et vous vous retrouvez dans des petites rues paisibles et bordées d’arbres. Des espaces verts ont été aménagés au bout de certaines rues, créant ainsi des culs-de-sac qui limitent, pour notre bonheur, la circulation automobile. En déambulant dans ce quartier, vous tomberez sur des maisons en bois du début du siècle dernier au charme irrésistible. Allez également admirer la caserne de pompiers construite en 1907 à l’angle des rues Nicola et Nelson. Ce serait la première caserne d’Amérique du Nord à avoir accueilli des véhicules à moteur (www.englishbay.com).
Coal Harbour est un havre naturel au bord de l'eau. Constituant un véritable village flottant, des barques à fond plat hébergent des petites maisons-bateaux où vivaient autrefois des pêcheurs, aujourd'hui des artistes et des habitants qui souhaitent vivre au rythme de la marina. Un drôle de décor agrémenté de yachts, voiliers et bateaux luxueux qui donnent un cachet balnéaire à ce quartier situé au pied des grandes tours de verre du centre-ville.
Granville et Kitsilano
Granville Island. C’est vers la fin des années 1880 que Granville Island a connu son premier aménagement. Les entrepreneurs locaux ont profité de ces 16 hectares de surface libre à proximité immédiate des eaux de False Creek pour y développer des aciéries, abattoirs, scieries. Ces entrepreneurs ont transformé « Mud Island », l’île boueuse, en un pôle économique dynamique. L’activité industrielle de Granville Island a connu son apogée au cours des années 1920, avant de régresser rapidement après la Seconde Guerre mondiale, alors que les industries quittaient progressivement le centre-ville de Vancouver. Au début des années 1970, le gouvernement fédéral et des partenaires locaux ont décidé de faire sortir Granville Island de son état d’abandon, en la transformant en un lieu de vie et de détente pour les touristes de passage comme pour les habitants de la ville. Granville Island, l’île aux multiples vies, qui n’est en réalité pas vraiment une île puisqu’une mince bande de terre la relie à la rive sud, a parfaitement réussi sa reconversion. Elle s’est métamorphosée aujourd’hui en un des quartiers les plus attrayants de Vancouver avec son grand marché et le charme des façades de ses petites boutiques. Vous rejoindrez le centre-ville en quelques minutes de bateau seulement.
False Creek. En descendant Helmcken Street depuis Yaletown jusqu’aux eaux calmes de False Creek, vous traverserez une vaste et toute récente zone résidentielle. Vous apercevrez en passant le toit blanc du BC Place Stadium, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1986. Ce stade de 60 000 places est recouvert par le plus grand toit gonflable au monde, aménagement bien utile sous le climat de Vancouver !
Kitsilano (Kits). Beauté tranquille et douceur de vivre... Les charmes du quartier de Kitsilano, situé au sud du centre-ville juste après le pont de Burrard, ne laissent jamais indifférent. Vers la fin des années 1960, la popularité de Kitsilano parmi les jeunes générations l’a érigé en lieu de contre-culture hippie. De ce passé tumultueux, il ne reste que quelques vestiges ainsi qu’un état d’esprit : une sorte de romantisme adapté à la société de consommation moderne, mêlant convictions écologistes, recherche d’une certaine spiritualité et épanouissement personnel. C'est un peu le quartier bobo de Vancouver, car ses habitants gagnent bien leur vie et profitent de la société de consommation, tout en allant acheter à vélo leurs produits organiques après une séance de yoga.
South Granville. Entre le sud du Granville Bridge et la 16th Avenue, South Granville n’en finit pas de s’étirer et de se développer. Tiraillée entre son engouement pour les hauteurs et le charme de ses maisons cossues d’antan, elle démolit pour reconstruire plus moderne, mais garde ses façades, comme dans Gastown. Accolée à Shaughnessy (à partir de la 16th Avenue en « remontant » vers le sud), elle s’embourgeoise doucement et se dote de boutiques souvent fort distinguées, comme Meinhardt, par exemple, une épicerie fine où une bouteille d’Evian coûte 5 CAN $.
University Hill et le sud-ouest
University Hill. L'université de Colombie-Britannique est un univers à part. Une petite ville à elle toute seule, dans laquelle les étudiants ont tout le confort pour étudier et vivre. Des espaces verts immenses et de belles plages en font un objectif de balade parfait. Elle abrite également le musée d'Anthropologie et le Jardin botanique.
Kerrisdale. Autour de West Boulevard et de la 41st Avenue. Quartier familial, plutôt aisé et éduqué, très apprécié pour ses rues bordées d’arbres et sa qualité de vie. Le coin offre de nombreux restaurants et boutiques, ainsi que des activités culturelles toute l’année.
Marpole. Granville Street, à partir de la 57th Avenue en allant vers le sud (vers l’aéroport). Marpole est un quartier très vivant, essentiellement composé de communautés asiatiques. Vous y trouverez de très nombreux petits restaurants et des boutiques ou cabinets de médecine traditionnelle naturelle : vous aurez le choix entre les acupuncteurs, les praticiens de shiatsu ou les pharmaciens vendant des plantes médicinales chinoises.
West Point Grey. A l'ouest d'Alma Street, jusqu'à UBC. Ce secteur essentiellement résidentiel abrite plusieurs des plus belles plages de Vancouver : Jericho, Locarno et Spanish Banks. Toutes offrent un superbe panorama sur North Vancouver et une quiétude parfaite pour une promenade le long de leur parc ou un pique-nique sur le sable.
Commercial Drive, Mount Pleasant et le sud-est
Commercial Drive (The Drive). Les Italiens ont envahi les lieux après les deux guerres mondiales et en ont fait une véritable « Petite Italie ». Par la suite, ils ont migré vers East Hastings et la communauté chinoise est venue changer un peu le visage de la rue. Pourtant, la marque italienne y est indélébile : les nombreux cafés, les restaurants arborant le drapeau vert-blanc-rouge et l’ambiance pizza, pasta et musica dominent toujours. Très souvent, des conversations aux consonances latines, autant italiennes que françaises, portugaises ou espagnoles, se font entendre dans la rue. Dans cette ambiance de Quartier latin, The Drive attire tout naturellement les militants de la cause gay ou de « l’égalité entre les pays du Nord et du Sud », les artistes de rue, les adeptes du « Drum Jam » dans Grandview Park ou d’ex-hippies reconvertis en yuppies qui tiennent mordicus à cultiver leurs tomates dans le jardin communautaire du quartier.
Mount Pleasant. Quartier plutôt bourgeois aux belles demeures victoriennes, Mount Pleasant avait tout pour devenir le nouveau centre-ville de Vancouver dans les années 1930, même un vrai hôtel de ville (au coin de 12th Avenue et Cambie Street). Mais les plans municipaux ont été changés et le quartier n'a donc pas pris autant d'ampleur que dans ses ambitions. Qu'à cela ne tienne, il est aujourd'hui devenu un secteur résidentiel tranquille, proche de l'animation de Broadway, relié au centre-ville depuis 2009 par la ligne de Skytrain mais assez reculé pour offrir de belles promenades intimes à l'ombre des grands arbres qui encadrent les cottages cossus.
SoMa (Main Street). La portion sud de la rue Main entre Broadway et 29th Avenue, ou SoMa (contraction de South Main) pour les intimes, est en pleine métamorphose. De quartier glauque et excentré, Main est devenu un quartier branché avec ses boutiques vintage, ses magasins de vinyles, ses restaurants et bars à cocktails, comme Soho à Londres. Les logements y sont encore à un prix assez raisonnable (pour combien de temps ?, telle est la question) et la vie de quartier se raffine constamment. SoMa est devenu pour certains un compromis acceptable entre le quartier de Kitsilano, décontracté et chic, et les environs de Commercial Drive, très bohèmes mais à plus forte criminalité.
Little India. Sur Main, entre la 49th et la 51st Avenue. Vous voilà dans un autre monde, dans un décor où dominent hommes à turbans et femmes en élégants saris. La communauté indienne constitue le deuxième plus important groupe ethnique de la ville, avec plus de 100 000 représentants, dont le plus célèbre est certainement l’ex-Premier ministre provincial, Ujjal Dosanjh. Les trois blocks constituent un de leurs quartiers privilégiés, le Punjabi Market, où tous, du dentiste au restaurateur, partagent un patrimoine indien. Les boutiques aux couleurs merveilleuses intriguent et éveillent les sens. Des effluves d’épices émanant des comptoirs d’alimentation aux boutiques de vêtements féminins traditionnels ou saris, tout dégage un parfum d’Orient.