PALAIS

Le mur d’enceinte possède une circonférence d’environ 2 km, une hauteur de 4 m et une épaisseur de 3 m. Deux portes permettaient d’entrer dans le palais. La porte principale, orientée vers l’ouest, était réservée au sultan et à sa famille, ainsi qu’aux dignitaires et aux visiteurs. La deuxième, au sud, servait aux esclaves et aux soldats.

Le palais est constitué de plusieurs bâtiments de briques agencées suivant des techniques multiples, dont la plus commune consiste à alterner les rangées de briques verticales aux rangées horizontales. La muraille d’enceinte comporte souvent conjointement des briques et des pierres. Les briques portent les marques de fabrication des divers briquetiers qui les ont confectionnées ; ces marques sont notamment apparentes dans les appartements privés du sultan et dans le logement des gardes.

Après avoir franchi la porte d’entrée principale et dépassé les postes de garde, vous vous trouvez devant les deux plus impressionnants monuments du site.

A gauche, la salle du conseil et des audiences dresse ses 8 m de hauteur et invite à traverser ses couloirs pour accéder, par une petite porte, à la salle centrale des audiences. Vous pouvez encore vous faire une idée des plafonds à moitié effondrés, faits d’un assemblage de troncs de palmiers doum et de nattes.

Pour s’adresser au sultan, chaque personne devait d’abord se débarrasser de son poignard (habituellement fixé au coude) et de ses vêtements d’apparat. Il s’avançait alors tête nue en frappant dans les mains, puis s’agenouillait à distance et s’asseyait sur ses talons, les mains croisées sur sa poitrine. Il pouvait alors adresser sa requête au sultan, tout en gardant les yeux baissés vers le sol.

Faisant face à la salle du conseil, au sud, et de hauteur similaire, la tour blanche, ou goussour baïda, ainsi nommée parce qu’elle était à l’époque entièrement peinte en blanc, demeure quelque peu énigmatique. Elle était aménagée pour la prière du souverain, mais était aussi construite selon des méthodes plutôt païennes. Sa forme carrée indiquant les quatre coins cardinaux symbolisait la Terre, tandis que les quatre petites cases rondes bâties dans les angles incarnaient le Ciel. Au sommet de la tour, la ligne de brique en dents de scie rappelait la vibration de la lumière. On pense que cet ensemble était le théâtre de rites visant à maintenir la fécondité et le bon déroulement des saisons.

A l’est de la salle du conseil et des audiences se trouve le logement des épouses du sultan. Les chambres étaient situées au rez-de-chaussée et communiquaient entre elles ; à l’étage (il est encore possible de gravir l’escalier mais avec précaution) se trouvait le salon. Des moucharabiehs permettaient aux dames d’observer les cours, de distinguer les personnes qui entraient dans la salle du conseil, sans être vues.

Le souverain possédait également des concubines qu’il logeait dans un appartement plus sommaire, au sud du harem, gardé par la case des eunuques. Dans une petite cour, le souverain rendait la justice, installé sous un acacia.

Les appartements du sultan sont situés derrière les logements des femmes ; la salle du bas comporte trois piliers centraux qui soutenaient l’étage.