MUSÉE NATIONAL
Installé dans un nouveau bâtiment dans le quartier d'Amriguibe, près du parc-voitures de Diguel, le Musée national a été inauguré en grande pompe fin 2010. Si les collections, déplacées depuis le centre-ville vers leur nouveau lieu de conservation et d'exposition, sont demeurées quasiment inchangées, la muséologie a quant à elle évolué. Elle s'articule en sept « pavillons » (patrimoine islamique, préhistoire, archéologie de l'art sao, histoire, économie, arts et traditions populaires et paléontologie) répartis sur deux niveaux. Le premier étage du bâtiment, baigné par les rais de soleil que laisse pénétrer la coupole ajourée, est dédié à la paléontologie. Riche de nombreux panonceaux explicatifs, ce pavillon expose quelques-unes des découvertes majeures faites lors de fouilles par des scientifiques tchadiens et étrangers : crâne d'un crocodile du Nil datant de 7 millions d'années, rangée dentaire d'hipparion (équidé fossile), squelette d'une perche du Nil... L'accent est notamment mis ici sur les processus de fossilisation, les sites fossilifères tchadiens, comme par exemple ceux de Toros Menalla, où a été découvert le crâne de Toumaï, et de Koro Toro, où fut exhumée la mandibule d'Abel, la datation des terrains, la présentation du méga-lac Tchad ou la faune et la flore de ces temps reculés... Le clou de la visite de ce premier étage est sans conteste la copie du crâne de Toumaï, exhibée dans une salle attenante qui lui est exclusivement consacrée. Le rez-de-chaussée nous propose une plongée dans l'histoire tchadienne, à travers des cartouches explicatifs dédiés qui à l'introduction de l'islam au Tchad, qui à la formation et au fonctionnement des royaumes et sultanats (Kanem Bornou, Ouaddaï, Baguirmi...), qui à des notabilités (à l'instar de Rabah)... De nombreux objets sont exposés, ainsi un lôh, ardoise en bois sculpté pour l'apprentissage du Coran, un mouslaï, peau de mouton tannée servant de tapis de prière, une étonnante urne funéraire sao, un balafon ou encore des ouagat, amulettes attachées aux cous des dromadaires pour les protéger du mauvais sort...