LE SANCTUAIRE DE GAZAR GHAH
A 5 km au nord-ouest d’Hérât, le sanctuaire soufi de Gazar Ghah, situé sur une colline, accueille la tombe du poète soufi Abdullah Ansari, un des maîtres de cette poésie et philosophe mystique, encore très vénéré de nos jours en Afghanistan. Maître soufi, philosophe et poète mystique, Abdullah Ansari a vécu (1006-1088) à Hérât. La ville le vénère comme un saint patron. Il repose dans un jardin où un sanctuaire lui a été élevé. A l’entrée, est érigée une statue de marbre représentant un animal (lion ou chien). Un porche d’une trentaine de mètres, décoré dans le style timuride, domine le site. La tombe d’Ansari est en marbre bleu ; elle porte des inscriptions versifiées empruntées à sa poésie. Son sanctuaire a été reconstruit en 1428 par Shah Rukh, lors des grands travaux d’embellissement de la ville d’Hérât. Au fond du jardin, un pavillon timuride a été bâti à la fin du XVe siècle. Aujourd’hui, la communauté soufie veille sur les lieux. C’est un endroit de méditation. Il faut ôter ses chaussures avant de pénétrer dans le pavillon. L’entrée est constituée d’un dôme dont le plafond est peint. A gauche de l’entrée se trouve la mosquée ; à droite, une cage d’escalier mène à une pièce où sont conservés des cheveux du prophète Mahomet. Ils sont gardés dans une petite coupelle recouverte d’un tissu vert. Des femmes viennent souvent s’y recueillir. Le sol de l’entrée est décoré de magnifiques pavés de marbre blanc, de différentes tailles, vieux de plusieurs centaines d’années, et de carrelages en forme de losanges bleus. Au mur sont accrochées des plaques où sont inscrits des vers de poésie persane et des versets du Coran. La cour accueille bien d’autres tombes, comme celle d’Amir Dost Mohammad, l’un des pères fondateurs de l’Afghanistan, mort après la prise d’Hérât en 1863, ou celle de l’un des fils de Shah Rukh. C’est un des rares monuments à avoir échappé aux destructions de la guerre. Le week-end, beaucoup d’habitants d’Hérât y viennent pour se promener et se détendre.