LA FORTERESSE DE MOURZOUK

Quand le gardien n’est pas là, la porte est parfois laissée ouverte. Dressée au fond d’une enceinte englobant une mosquée et un grand enclos fermé qui servait d’écurie, la forteresse fut édifiée par les Ottomans au XIX^e siècle. A l’origine, ce sont les conquérants marocains Aoulad Mohamed el-Fassi qui, prenant Mourzouk pour capitale au XIVe siècle, construisirent un château fort à l’emplacement d’un bâtiment défensif. Leur règne dura jusqu’à leur défaite par les Ottomans, au début du XIXe siècle. Après les Turcs, les Italiens utilisèrent la forteresse avant de lui préférer une construction plus moderne. Faite de matériaux locaux, moellons et boue, la forteresse était conçue pour soutenir de longs sièges. On remarquera, à l’angle nord-est, la meurtrière qui servait stratégiquement à protéger l’entrée. On se dirige ensuite vers le joli minaret, rond et plus étroit au sommet, de la petite mosquée Jama’a Jouma’a, au style plus africain que libyen et où les habitants viennent encore faire leurs prières.

Bien que construite par les Ottomans, la mosquée est d’architecture locale, peut-être parce qu’elle préexistait à son réaménagement par les Turcs. La salle de prière présente une profusion de piliers – 25 en tout –,

la quantité visant ici à pallier la faiblesse des matériaux de construction. Devant la salle de prière, on reconnaît la tombe d’un militaire ottoman. Les anciennes écuries sont fermées aux visiteurs. Une fois par an a lieu ici le festival local de la ville de Mourzouk. Avant de repartir, montez l’escalier de la terrasse de l’enceinte pour admirer la belle vue d’ensemble.

Si vous allez dans le centre-ville, plus précisément dans la rue qui donne sur le grand stade de sport, vous pourrez flâner dans le souk aux légumes sous un grand préau recouvert de tôle et entre les étals de vêtements et de babioles tenus par les femmes.