MOSQUÉE SIDI DARGHOUT
Le cheir de la mosquée viendra vous ouvrir, sinon demandez au hammam voisin qu’on vous aide à le trouver. Il demande en général quelques dinars pour la visite, destinés à l’entretien de la mosquée. Celle-ci fut construite dans la seconde moitié du XVIe siècle par Darghout pacha, le fameux corsaire et brillant amiral turc devenu second gouverneur ottoman de Libye. Il avait aussi doté la ville d’un palais, disparu aujourd’hui. Sa tombe se trouve derrière la mosquée, près du mur au niveau du mihrab. La forme en T de la salle de prière s’explique peut-être par le fait qu’elle fut construite à l’emplacement d’une ancienne chapelle des chevaliers de Malte. Son toit comporte 32 coupoles. Il en comptait 27 à l’origine, ce qui laisse imaginer combien ses architectes la voulurent somptueuse puisque, à cette époque, les mosquées de Tripoli ne comptaient que 4 à 9 coupoles. Son minaret de type ottoman fut construit 50 ans plus tard par Iskander pacha. Dans la salle de prière, le mihrab, le minbar et les colonnes en béton datent d’une rénovation après que l’édifice a été bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. La salle est décorée de motifs floraux et de frises épigraphiques d’écriture coufique (type de calligraphie à angle droit, rare en Libye). A l’entrée de la mosquée, il faut remarquer un second mihrab dans le mur de la petite cour servant pour la prière en été, décoré de carreaux de céramique très colorés.