Altitude : 530 m. Population : 430 000 habitants. Distance d’Addis-Abeba : 790 km. Cette ville, et ce n’est pas si courant en Éthiopie, a du charme et une atmosphère qui lui est propre. Même si sa période de prospérité qui lui valut sa place de carrefour commercial n’est qu’un lointain souvenir, et que Gambela est depuis longtemps retournée à son isolement, il demeure quelque chose d’émouvant dans son architecture défraîchie et une forme de langueur semble s’être installée sur les berges de la rivière Baro, dans l’attente des jours meilleurs.Histoire. La naissance de la ville, à la fin du XIXe siècle, est due à la rencontre de deux volontés aux intérêts complémentaires. Installés au Soudan, qu’ils administrent à l’époque, les Anglais proposent à Ménélik d’établir une liaison fluviale entre l’Ouest éthiopien et Khartoum. Même si le projet britannique vise à terme à développer des voies commerciales jusqu’au cœur de l’Éthiopie et peut-être à exploiter les ressources de la région que l’on imagine alors abondantes, il n’en rencontre pas moins un écho favorable auprès de l’empereur. Soucieux de ne pas voir tout le commerce de son pays dépendre uniquement du port de Djibouti, sous domination française, et de rééquilibrer les échanges vers l’ouest du continent, le souverain accorde finalement une concession territoriale à la couronne britannique, qui va faire de Gambela un comptoir commercial et douanier très actif dès l’ouverture de la ligne fluviale en 1907.Dès lors, la ville vit au rythme des bateaux à vapeur qui charrient vers le Soudan, et de là vers l’Égypte, peaux, cire et café, et rapportent dans leurs cales sel, cotonnades et produits alimentaires. La ville se développe au rythme des cargaisons et ne manque pas d’attirer des commerçants internationaux parmi lesquels une majorité de Grecs, qui font construire leurs maisons aux côtés de celles des administrateurs britanniques. Mais l’embellie ne va durer qu’un demi-siècle. Dès 1955, les troubles qui surviennent au Soudan provoquent la fermeture de la ligne maritime. L’année suivante, l’indépendance du pays entraîne un retrait des Anglais de la région et la rétrocession de l’enclave à l’Éthiopie. Après cette courte période de prospérité commerciale, Gambela s’enfonce dans un déclin irréversible qui, un demi-siècle plus tard, n’a toujours pas trouvé d’alternative. Aujourd’hui, l’apaisement des multiples conflits qui déchirent le Soudan voisin et la création du Sud-Soudan ont permis à Gambela de devenir une des portes d'entrée du jeune État. La réouverture de liaison avec Khartoum n'est pas à l'ordre du jour et Gambela attend toujours de retrouver une partie de son lustre d’antan.Aujourd'hui. La ville peut se découvrir à pied. La balade permet d’admirer quelques vieilles bâtisses à l’architecture coloniale et de découvrir les marchés anuak, dans les faubourgs nord de la ville, ou nuer, à l’est. Elle se terminera dans la moiteur et la douce lumière du soir le long des berges de la rivière Baro, où baigneurs, pêcheurs, laveuses et simples flâneurs se côtoient près des anciennes installations portuaires en pleine décrépitude. Il est bon de se souvenir qu’ici, comme partout dans le pays, les photos du pont (ou à partir du pont) sont interdites, tout comme il est recommandé d’être diplomate avec les populations locales encore peu habituées à la sollicitude des photographes. Le seul grand intérêt touristique de Gambela réside dans son grand parc national qui regorge de faune sauvage, mais dont la visite requiert beaucoup d'effort et de patience.Mise en garde sécurité. La zone entourant Gambela est déconseillée sauf raison impérative (zone orange) par le ministère des Affaires étrangères. Elle est formellement déconseillée (zone rouge) tout le long de la frontière avec le Soudan et le Soudan du Sud. En effet, cette partie du pays est victime d’incursions de groupes armés et d’une forte criminalité. Le tourisme est directement affecté par cette situation. Avant tout déplacement, il est primordial de se renseigner sur l’évolution de la situation sur le site diplomatie.gouv.fr, rubrique « Conseils aux voyageurs ». L’autre menace constante, et bien réelle, est le paludisme qui, dans cette région marécageuse au climat propice à la prolifération des moustiques, fait des ravages en saison des pluies. Il est donc indispensable de prendre les dispositions adéquates pour un séjour dans un tel environnement.Le territoire des Anuak et des Nuer. Bien que beaucoup se soient sédentarisés en ville, où ils côtoient les habitants des hauts plateaux, les Anuak et les Nuer, membres des ethnies locales dominantes, conservent un mode de vie traditionnel dans les villages isolés, ce qui nécessite de s’éloigner de l’agglomération si l’on veut les approcher. Ces tribus purement nilotiques, affiliées aux peuples du Nil répandus au Soudan, vivent en une coexistence parfois tendue sur des territoires très proches. Leur physique, peau sombre et stature élancée, est typique des Nilotes du Sud-Soudan. En Éthiopie, ils partagent avec d’autres ethnies de cette même famille le système de classes d’âge et un rituel étrange consistant à retirer incisives et canines de la mâchoire inférieure des enfants. Considérée comme un rite initiatique, cette pratique pourrait trouver son origine dans une tentative de prévention du tétanos, qui entraîne chez le malade une paralysie de la mâchoire l’empêchant de s’alimenter correctement.Les Anuak. Avant tout pêcheurs, les Anuak pratiquent également une agriculture rudimentaire susceptible de leur fournir maïs, sorgho avec lequel ils préparent la bordé, une bière traditionnelle, et du tabac qu’hommes et femmes fument indifféremment dans de longues pipes à eau appelées akoyo.Les clans et lignages se réunissent par villages de quelques centaines d’âmes qui constituent chacun une entité autonome sous l’autorité d’un conseil d’anciens et d’un chef. Les huttes de terre, regroupées par petites concessions familiales, sont décorées de motifs animaliers ou de symboles ésotériques, et coiffées d’épais toits descendant très bas afin de pouvoir résister aux pluies torrentielles et de maintenir un peu de fraîcheur dans les habitations. Hommes et femmes se parent de colliers et bracelets d’ivoire et de bois, et tous exhibent des scarifications comme signe de beauté et de courage.Les Nuer. Traditionnellement pasteurs, les Nuer entretiennent des liens très étroits avec leur bétail, auquel ils n’hésitent pas à dédier poèmes et chants. Si l’introduction de la culture du maïs a quelque peu modifié la vie de ces semi-nomades, il n’en demeure pas moins que les Nuer continuent de déplacer leurs villages au gré du gonflement des rivières qui, en saison des pluies, inondent littéralement les pâturages. Pour les garçons, le rite de passage à la caste des adultes consiste, vers l’âge de quatorze ans, en des scarifications frontales de cinq à six lignes horizontales, entaillées jusqu’à l’os crânien et marquant de façon indélébile l’appartenance au clan. Les femmes, qui vont traditionnellement torse nu, arborent quant à elles des scarifications décoratives faites de multiples petites boursouflures sur le haut du corps. L’importance de la possession de troupeaux conséquents se justifie à tous les stades de la vie sociale. Outre le fait de constituer la part principale de la dot, l’échange d’animaux entre les familles des prétendants à l’union marque les différents stades préliminaires avant l’acceptation définitive du mariage. Vaches et zébus sont aussi l’objet de sacrifices offerts en commémoration des défunts. Sauf dans ce cas exceptionnel, les animaux ne sont pas abattus pour leur viande, mais il n’est pas rare que les Nuer prélèvent le sang à la jugulaire de la bête, lequel, mêlé au lait, constitue un apport nutritif courant en période frugale. Spirituellement, les Nuer croient en une puissance divine invisible dont l’intercession passe par un intermédiaire au sein de la communauté, sorte de devin guérisseur également « maître des lances », chargé d’exécuter les rites sacrificiels. Cette conception monothéiste facilite la tâche des missionnaires chrétiens (notamment protestants) qui trouvent d’« évidentes » correspondances bibliques aux mythes nuer. L’enracinement de la nouvelle religion s’accompagne de la proscription de la nudité et des rituels des scarifications, ce qui fait peu à peu vaciller les fondements sociaux de cette ethnie. Divisés entre le Soudan et l’Éthiopie, les Nuer se concentrent principalement entre la frontière et le village d’Itang, à 50 km à l’ouest de Gambela.

Météo en ce moment

Loading...
Organisez votre voyage avec nos partenaires à GAMBELA
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Photos et images de GAMBELA

Il n'y a actuellement pas de photos pour cette destination.

ETHIOPIE
ETHIOPIE 2024/2025

Guide ETHIOPIE

18.95 € - 2024-02-07 - 336 pages

Autres destinations à proximité de GAMBELA

Envoyer une réponse