Les Hawaïens natifs

Les Hawaïens natifs, soit les descendants des Polynésiens, ne représentent que 10,2 % de la population ! 22 % des habitants d'Hawaï ont cependant des origines natives, même si ce n’est pas leur dominante ethnique. Depuis l’arrivée des Occidentaux à Hawaï au XVIIIe siècle, ils ont été progressivement décimés par de nombreuses maladies contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés puis mélangés aux autres communautés venues s’installer successivement sur l’île. D’après l’OHA (Office of Hawaiian Affairs), les Hawaïens natifs de descendance à 100 % polynésienne ne représenteraient en fait pas 9 % de la population mais seulement 1 %, soit une peu moins de 10 000 personnes ! Quand, toujours selon l’OHA, on sait qu’ils sont parmi les plus pauvres et les moins bien soignés de l’État, il y a de quoi sérieusement s’inquiéter pour la survie de ce peuple ancestral… Certaines écoles privées enseignent aujourd’hui la culture hawaiienne et sont réservées aux élèves présentant une origine polynésienne. 

Les Européens et Américains

Arrivés dans le sillage du capitaine Cook, les Anglais ont été les premiers Européens à s’installer sur l’archipel dès la fin du XVIIIe siècle. Il s’agissait essentiellement de marins travaillant sur des baleiniers ou de commerçants. L’influence britannique a été très importante à Hawaï, bien plus que celle des Américains, comme en témoigne l’Union Jack sur le drapeau hawaïen. Une deuxième importante vague de migration a eu lieu à partir de 1820, avec l’installation des premiers missionnaires protestants venus tout droit de la région de Boston. Bon nombre de ces Américains effectuèrent un éprouvant voyage en mer pour la toute première fois. La troisième vague de population occidentale à débarquer à Hawaï, à partir des années 1870, a été celle des Portugais. Originaires de Madère et des Açores, ils venaient sur l’archipel pour travailler dans les plantations sucrières qui manquaient de main-d’œuvre. Si les Portugais n’ont pas réussi à s’imposer à Hawaï, ils ont tout de même changé la musique hawaïenne à tout jamais en inventant le ukulélé.

Les communautés asiatiques

Tout comme les Portugais, les Asiatiques sont venus s’installer à Hawaï au XIXe siècle, pour travailler dans les plantations de canne à sucre qui manquaient de main-d’œuvre.

Les premiers venus sont les Chinois, dans les années 1850. Une deuxième vague d’immigration chinoise a eu lieu dans les années 1870 et, c’est à cette même période qu’ont débarqué, pour la première fois, de nombreux ouvriers japonais. C’est aujourd’hui le groupe d’origine asiatique majoritaire à Hawaï. Les Philippins ont constitué la dernière vague d’immigration asiatique d’ampleur, de 1910 à 1930. C’est la deuxième communauté originaire d’Asie la plus importante d'Hawaï.

Si les Philippins ont un niveau de vie assez modeste aujourd’hui, les Japonais et les Chinois – qui sont arrivés plus tôt – ont gravi l’échelle sociale et travaillent dans le commerce, l’administration, l’immobilier ou le tourisme. La part de population d’origine asiatique (uniquement) représente aujourd’hui 37,6 % de la population, soit la première place. 

Deux langues officielles

L’Etat d’Hawaï reconnait deux langues officielles : l'anglais et le hawaïen. C’est le capitaine britannique, James Cook, qui a introduit le premier l’anglais à Hawaï, quand il a découvert l’archipel en 1778. Les Hawaïens n’y comprenaient rien à l’époque ! Ce sont les missionnaires protestants, installés sur l’archipel au début du XIXe siècle, qui enseigneront l’anglais aux Hawaïens afin de mieux les convertir au christianisme. Issu du polynésien, le hawaïen est, à l'origine, la langue parlée par les Marquisiens et les Tahitiens qui sont, historiquement, les premiers habitants d'Hawaï. Elle a subi de nombreuses modifications au fil des ans mais elle garde les mêmes sonorités. Cependant, malgré la renaissance culturelle hawaïenne des années 1970, le hawaïen n’est quasiment pas parlé. Les locaux n’utilisent que quelques mots et expressions au quotidien et ce sont en général les seuls qu’ils connaissent ! Seuls les 200 habitants de l’île privée de Niihau, qui vivent pratiquement en vase clos, sont les derniers sur l’archipel à parler hawaïen couramment. On retrouve également le hawaïen dans les chansons traditionnelles, comme celles qu'on peut écouter dans des spectacles de hula. Enfin, un argot local, le pidgin est parlé communément sur les îles. Le pidgin est le créole hawaïen. Ce sont les immigrés d’origines très diverses, qui travaillaient dans les plantations sucrières au XIXe siècle, qui l’ont inventé en s’inspirant de l’anglais. C’était pour eux une langue codée bien pratique car les propriétaires des plantations n’en comprenaient pas un traître mot ! Dans la rue vous entendez aussi de nombreuses langues étrangères comme le japonais, le chinois, l’espagnol…

Une population bercée par l’aloha spirit

L’espérance de vie moyenne à Hawaï est de 81,3 ans (2018) et c’est l’État américain où l’on vit le plus vieux aux États-Unis ! Selon plusieurs études, c'est dû à un mode de vie plus sain que dans le reste des Etats-Unis, avec notamment un nombre très bas de fumeurs parmi la population locale. C'est aussi un état qui compte un très faible taux de personnes obèses dans sa population, parmi les plus bas des Etats-Unis. Les locaux aiment à penser que c'est simplement l’ «  Aloha Spirit  » qui conserve ! Une chose est sûre, l’aloha spirit attire bien des gens de part et d’autre du monde. On estime à 43% le nombre de personnes vivant à Hawaii qui n’y sont pas nés, principalement des Américains du continent, des Canadiens, des iliens du Pacifique et des Asiatiques, attirés par le fort taux d’emploi et les bonnes conditions de vie sur place. Conséquence indirecte, près de 1 600 personnes sans domicile fixe ou en situation de précarité extrême se rendent chaque hiver à Hawaï pour y survivre dans de meilleures conditions, sans billet retour. Cependant la tendance migratrice s’est inversée depuis 2016 qui a vu la population décroitre chaque année un peu plus, non pas en raison d’une surmortalité mais bien d’une émigration vers le continent. L’île d’Oahu a comptabilisé à elle seule plus de 12 000 départs en 2021. Un départ qui ne viendrait pas du cœur mais du portefeuille, la vie sur l’île étant marquée par un coût de la vie supérieur aux autres Etats américains (loyers, taxes, produits importés).