Des petits villages en pierre de la Drôme aux calanques marseillaises, se jouent des scènes joviales et authentiques dans des paysages tantôt impressionnistes tantôt impressionnants. Montélimar, Grignan, Avignon, Gordes, Arles, Marseille : chacune y va de sa tirade pour distraire le visiteur à coup de galéjades. Ici, on mange bien et on boit bien, on fait la sieste repu par un art de vivre serein ; pourrait-il en être autrement quand on a pour soi les plus beaux villages de France, un patrimoine inestimable et des paysages qui chantent les louanges du terroir ?

 

" Montélimar, deux minutes d'arrêt "

La Drôme provençale déroule son tapis de vignes et de lavande au pied de Montélimar, charmante ville de province qui a fait du nougat son emblème national. Un musée pour en témoigner, un centre piétonnier animé par moult commerces, une allée bordée d'arbres centenaires qui orchestrent le jeu des fontaines, des terrasses qui content fleurette à l'heure de l'anisette : voilà qui donne le la au chant des cigales! Mais on y passe plus qu'on y reste, bien trop curieux de découvrir sa région magnifique. Des villages haut perchés sculptés dans une roche médiévale coulent ici des jours paisibles. Poët-Laval, parmi les plus beaux villages de France, Dieulefit, capitale de la poterie, Nyons et son marché aux olives, ou Grignan, fief de Madame de Sévigné : chaque bourgade retient le visiteur dans ses jupons en dentelle de pierre. Le pays de Montélimar se décline à toutes les sauces : la chocolaterie de Donzère, la maison de la Truffe et du Tricastin et les domaines viticoles réjouissent les épicuriens. On descend plus au sud et déjà le relief se permet quelques enjambées, la route enlace les pieds de vigne et les villages s'égrènent autour de quelques vestiges médiévaux perdus dans l'enclave des Papes.

 

Perles du Vaucluse

Classée au patrimoine de l'Unesco et labellisée Ville d'art par le ministère de la Culture, Avignon affiche d'emblée son admirable pedigree. La fille du fleuve a été touchée par la grâce, sinon de Dieu, du moins de ses disciples, entre le XIIIe et le XIVe siècle lorsqu'elle devint le siège de la papauté. Une bénédiction qui transforma le destin de la ville avec notamment l'édifice du palais des Papes, le plus grand palais gothique d'Europe et le seul palais pontifical construit en dehors de Rome. Adossé au rocher des Doms, le palais illustre ce prodigieux passé au sein de ses remparts.

Après avoir pénétré dans la cathédrale Notre-Dame-des-Doms et dans le Petit-Palais pour un coup d'oeil aux collections datant du Moyen Âge et de la Renaissance, on se doit d'aller saluer le célèbre pont de la ville - Saint-Bénezet de son véritable nom. Précieuse et baroque sur les façades à l'italienne, bourgeoise voire vaniteuse dans certains quartiers, Avignon n'en reste pas moins une cité populaire qui a la gouaille de ses marchands de bouche et de ses troubadours.

Une quarantaine de kilomètres nous séparent d'un des plus beaux villages de France : Gordes, l'emblème du Lubéron. Tout de pierre vêtu et sculpté en calade, le bourg s'agrippe au promontoire rocheux qui domine la vallée d'Apt. Son monumental château, que l'église attenante rend d'autant plus imposant, jouit d'une vue imprenable sur des champs d'oliviers et de vignes. C'est fou comme certains villages de Provence captivent la sensibilité artistique ! Gordes compte dans son livre d'or les bonnes grâces de Chagall et Vasarely entre autres...

 

Fière Camargue

On repart vers le sud pour effleurer la belle Camargue à Arles. Celle qui fut jadis métropole de la Gaule romaine - en témoignent les arènes, le théâtre antique, les thermes de Constantin et la nécropole -, a depuis capturé l'âme des gardians et des gitans. On peut alors dire qu'elle a fier caractère ! Paysage d'eau et de terre battue par les sabots, ces panoramas changent au gré des vents, de la mer et des fleuves qui tentent incessamment de prendre le pas sur les terres. Cette nature apprivoisée par l'homme est également le théâtre d'une faune sauvage, protégée au parc naturel régional de Camargue. Le taureau règne ici en maître absolu. Il partage cependant la vedette avec le cheval qui lui assure un lien " diplomatique " avec les hommes. Taureaux noirs, chevaux blancs : il manquerait bien quelques touches de rose... Et c'est alors que les flamants se dessinent au loin, dans ces marécages devenus au fil des années une réserve ornithologique.

 

Belle insolente

On retrouve ensuite l'enfant terrible de la Provence : Marseille, qui semble d'autant plus excessive aux côtés de sa sage voisine, Aix-en-Provence, proprette guindée qu'on saluera d'ailleurs au passage. Hôtels particuliers ornés de balcons et de ferronneries, ruelles élégamment pavées, fontaines sculptées, façades bourgeoises... Aix se place au rang des villes d'art et de culture, la noblesse de son patrimoine en exergue. Mais de la Provence, on s'attend à plus de caractère qu'on trouvera sans nulle mesure à Marseille, entre fougue du mistral et beauté sauvage des calanques. Elle change de manières au gré de ses quartiers : le Panier et Endoume révèlent son coeur d'antan quand la Joliette la propulse sur la scène contemporaine ; les jardins du palais Longchamp la disent romantique quand ceux du Pharo exposent sa passion pour la Méditerranée... Et on la voit négocier sans complexe au Vieux-Port dès le retour de la pêche, puis faire sa belle dans les boutiques des créateurs rue Paradis... Tout cela sous l'oeil bienveillant de Notre-Dame-de-la-Garde, la Bonne Mère de la cité phocéenne. Dans un même élan, on tentera d'apprivoiser ses calanques, dentelles de pierre calcaire aux échancrures déchiquetées.

 

Bouquets garnis

Des yeux, du nez ou de la bouche, on ne sait où donner de la tête devant les assiettes provençales garnies par une ribambelle de senteurs et de saveurs : des fruits et des légumes gorgés de soleil, des herbes aromatique, des huiles et des olives à profusion, des gibiers de la terre, des poissons de la Méditerranée, etc. Une simple souris d'agneau au romarin accompagnée d'un papeton d'aubergines et d'une tomate provençale cloue le bec aux plus exigeants, alors que dire des tians, panisses, barigoules, daubes, pieds et paquets, supions, bouillabaisses, aïolis, tapenades et autres tartinades ? Et comme si tout cela ne suffisait pas, la noblesse du terroir viticole depuis le Rhône méridional jusqu'aux coteaux d'Aix égaie chaque repas.

 

Infos futées

 

Quand ? On n'y pense pas forcément, mais à Noël, la Provence est majestueuse, les santons sont de sortie, la truffe est là et les marchés de Noël pullulent.

 

S'y rendre. En avion, les aéroports les plus proches sont ceux de Lyon et de Marseille. En train, vous pourrez arriver par les gares de Montélimar, Avignon, Arles, Aix-en-Provence ou Marseille.

AIR FRANCE - Plus d'informations sur le site

SNCF - Plus d'informations sur le site

 

Utile. Pour préparer au mieux son escapade.

COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME - Plus d'informations sur le site