Découvrez les Philippines : Géographie

Peu de pays peuvent se targuer d’offrir une si grande diversité de paysages, pour le plus grand bonheur de leurs visiteurs. De superbes panoramas et de grands espaces de montagnes, abritant de gigantesques rizières et des forêts tropicales, caractérisent l’ensemble de l’archipel. Les plages de sable blanc succèdent aux plages de sable noir, tandis qu’à l’intérieur des terres, les volcans, plus majestueux les uns que les autres, somnolent et attendent les randonneurs aguerris. Les pitons karstiques s'élancent hors des eaux émeraude de Palawan. Les rivières et chutes d’eau, les sources chaudes ou froides, les grottes et les lacs abondent. Les récifs coralliens et les fonds sous-marins sont parmi les plus réputés du monde. Il semblerait que rien ne manque dans cet archipel aux mille paysages pour combler et éblouir n’importe lequel des voyageurs, même le plus exigeant. Encore faut-il pouvoir s’orienter au travers de ces 7 000 îles.

Survol des Philippines

Situées en Asie du Sud-Est, les Philippines sont un pays établi au sud de Taïwan et au nord-est de l’île de Bornéo. Elles sont bordées au nord par la mer de Chine, à l’est par la mer des Philippines (l’océan Pacifique), au sud par la mer de Célèbes et au sud-ouest par la mer de Sulu. Le nord du pays se trouve à 240 km de Taïwan et 1 000 km séparent les Philippines du continent asiatique et de la Chine. L’extrême sud est représenté par le groupe d’îles de Tawi-Tawi qui est à seulement 20 km de Bornéo. Pour la petite histoire, il y a 20 000 ans l’île de Bornéo et les Philippines étaient reliées par la terre, ce qui fait qu’aujourd’hui encore, elles conservent des similitudes en termes de faune et de flore.

Les Philippines s’étirent sur 2 000 km du nord au sud et sur 1 100 km d’est en ouest, avec 36 000 km de côtes – c’est le plus long littoral – et une superficie totale d’environ 300 000 km2. Fait qui étonne souvent les voyageurs, cet archipel est l’un des plus grands du monde et regroupe plus de 7 000 îles et îlots (!), entre 7 100 et 7 600, tout dépend si la marée est haute ou basse. Il faudrait plusieurs années pour les explorer tous. Dans les faits, seules 11 de ces îles totalisent plus de 95 % des terres et une grande majorité est inhabitée (environ 5 000). Quelque 3 000 îles n’ont même pas reçu de nom officiel.

De multiples facettes

Ces milliers d’îles sont divisées en trois principaux groupes : Luzon au nord (parfois orthographié « Luçon » en français), les Visayas au centre et Mindanao au sud. Dans ce guide, par souci de clarté, la région de Mimaropa qui compte le célèbre archipel de Palawan, et appartient traditionnellement au groupe de Luzon, est traité comme un groupe à part entière. Palawan compte en effet à lui seul 1 700 îles et îlots.

Luzon. C’est la plus grande île du pays, elle couvre 35 % du territoire (109 000 km2) et abrite plus de 64 millions d’habitants, ce qui représente plus de la moitié de la population philippine. Autour d’elle, gravitent d’autres îles comme Batanes et Catanduanes. Le nord de l’île est plutôt montagneux et caractérisé par deux chaînes de montagnes : la cordillère Centrale et la Sierra Madre, séparées par une grande vallée. C’est là aussi que se trouvent les célèbres rizières de Batad et Banaue, vieilles de 2 000 ans. La partie centrale de l’île est une immense plaine traversée par deux grandes rivières, la Cagayan et la Pampanga. La région est la plus grande productrice de riz du pays. Le sud de Luzon est, quant à lui, caractérisé par le plus grand lac du pays, Laguna de Bay (presque 1 000 km2), ses nombreux volcans et par un littoral parsemé de petites baies et péninsules.

Mimaropa. L’archipel tire son nom de l’acronyme des quatre provinces qui le composent : Mindoro, Marinduque, Romblon et Palawan. Ce chapelet d’îles et d’îlots est globalement marqué par un relief montagneux couvert d’une dense forêt tropicale. L’archipel de Palawan est probablement le plus connu et touristique de toutes les Philippines. C’est là que se trouvent les célébrissimes pitons karstiques d’El Nido et Coron, ces hauts îlots rocheux, de couleur noire et couverts d’une végétation luxuriante, qui tombent à pic dans des eaux oscillant entre vert et bleu.

Visayas. Le groupe est composé de centaines d’îles léchées par des plages paradisiaques et des eaux turquoise. C’est ici que le tourisme se développe le plus. Les principales îles sont Panay, Negros, Cebu, Bohol, Leyte et Samar. Les deux dernières sont parmi les plus touchées par les typhons. L’île de Cebu abrite la ville de Cebu, deuxième ville la plus peuplée après la capitale. Ajoutons aussi Siquijor, une île aux mille beautés qui est en train de devenir une destination touristique de premier choix. Géographiquement parlant, c’est probablement Bohol qui détient la curiosité naturelle la plus remarquable : les Chocolate Hills. Il s’agit d’un agglomérat de milliers de collines coniques, dodues et couvertes de végétation qui s’étendent à perte de vue. Cette formation géologique date d’il y a plus de deux millions d’années.

Mindanao. Située tout au sud, c’est la deuxième plus grande île du pays en termes de superficie (97 500 km2) et de population (27 millions d’habitants), après Luzon. Au nord de l’île principale se trouvent les îles de Siargao, Camiguin et Dinagat. À l’extrémité sud, près de Bornéo, se déploie l’archipel de Sulu-Sulu et Samal. Le mont Apo, un volcan endormi de près de 3 000 mètres de hauteur, est le sommet le plus haut des Philippines. Il règne sur Mindanao. Les paysages sont caractérisés par des chaînes de montagnes et volcans imposantes, entrecoupées de vallées et de larges plateaux. À l'est de Mindanao, la deuxième fosse océane du monde plonge à 10 500 m de profondeur. Les pluies fréquentes et une terre riche, grâce aux volcans, favorisent une activité agricole intense (ananas, caoutchouc naturel, café, riz…). Les terres sont, d'autre part, riches en ressources minérales. On y trouve de l'or, du quartz, du zinc ou du plomb.

Divisions administratives du pays

Les Philippines sont segmentées en 17 régions, elles-mêmes divisées en 82 provinces. Il existe un gouvernement local pour chaque province, dirigée par un gouverneur. Les 148 villes recensées ont leur hôtel de ville, le city hall, dans lequel se trouve le bureau du maire, le mayor. On compte environ 1 500 municipalités et plus de 42 000 barangays (anciennement barrios). Les barangays sont les plus petites divisions administratives, ils correspondent à diverses réalités telles qu’un village, un district ou un quartier. Le pouvoir et l’autonomie de ces collectivités locales s’accroissent en raison des programmes de délocalisation menés par les derniers gouvernements philippins.

Les principales villes du pays sont Manille (la capitale), Cebu et Davao. Plus précisément, Quezon City, l’ancienne capitale de 1948 à 1976, est la plus grande ville du pays et la plus peuplée. Elle appartient au Grand Manille (Metro Manila en anglais) qui est la région métropolitaine de la capitale, composée de 17 villes et comptant plus de 14 millions d’habitants. Souvent, le choix des noms de villes n’est guère étonnant : la ville capitale porte le même nom que sa province, comme Siquijor, Cebu, Cotabato, Romblon et Zamboanga. De même, à titre d’exemple, la ville de Roxas et la ville de Saint-Joseph se retrouvent sur l’île de Luzon, de Mindoro, de Romblon, de Panay et de Palawan. En effet, beaucoup de villes sont baptisées du nom des anciens présidents, comme la ville de Roxas (Manuel A. Roxas, 1946-1948) ou la ville de Quezon (Manuel L. Quezon, 1935-1944). On notera toutefois que l’origine de certains noms de villes et de villages fait référence à des problèmes de compréhension de langage à l’arrivée des colonisateurs espagnols. Par exemple, quand les Espagnols débarquèrent sur l’île de Leyte, ils demandèrent le nom du lieu. Et le long de la rivière par laquelle ils arrivèrent, des essaims d’abeilles grouillaient partout. Les indigènes pensèrent alors qu’ils voulaient savoir comment on disait « abeilles » et ils répondirent buyog. Les Espagnols répétèrent « Ah ! Buyog » et cela devient le nom de cette localité, Abuyog. Aujourd’hui, la ville d’Abuyog organise un très joli festival, le Buyogan Festival, autour de – vous l’aurez deviné – l’abeille. Ainsi, n'hésitez pas à demander lorsque le nom d'une ville vous semble original, il y a peut-être une histoire tout aussi originale derrière. Concernant les parcs, ils sont dédiés en majorité au héros national José Rizal. Rares sont les villes qui n’ont pas leur parc Rizal sur la place centrale. Les parcs Magsaysay sont également nombreux, à la mémoire de l’ancien président Ramon Magsaysay (1953-1957).

Terres de volcans

Enfin, les Philippines ne seraient pas ce qu’elles sont sans leurs volcans. La physionomie de l’archipel est, depuis ses origines, façonnée par les différents phénomènes naturels très divers auxquels il est exposé : éruptions volcaniques, typhons, moussons, cyclones tropicaux et tremblements de terre. En effet, véritable terre de volcans, les Philippines comptent quelques 300 volcans, dont 24 qui sont considérés comme actifs. Précisons qu’un volcan est considéré comme actif quand il a connu un phénomène d’éruption durant les 10 000 dernières années. Les origines volcaniques de l’archipel s’expliquent par son appartenance à ce que l’on appelle la ceinture de feu du Pacifique. Il s’agit d’une chaîne de volcans qui s’étend sur tout le pourtour de l’océan Pacifique, soit sur 40 000 km, et qui doit son existence à des groupements de fosses marines parmi les plus profondes du monde et à des jeux de subduction entre plaques tectoniques – c’est-à-dire qu’une plaque va glisser sous une autre et former un volcan. Ces mouvements de plaques sont aussi à l’origine de la majorité des tremblements de terre et séismes qui ont lieu sur la planète, d’où le fait qu’on entende souvent parler de cette ceinture de feu du Pacifique pour évoquer des catastrophes naturelles.

Pour en revenir à la situation des Philippines, les principaux sommets de l’archipel sont donc des volcans, qui offrent des paysages à couper le souffle. Le sud de Luzon comprend à lui seul 13 volcans en activité. Le plus actif – et l’un des plus majestueux – est le volcan Mayon, à côté de la ville de Legazpi. Avec sa forme conique presque parfaite, il fait penser au mont Fuji (le sommet enneigé en moins) et offre des randonnées merveilleuses. Il a connu 49 éruptions sur les 500 dernières années, la plus récente datant de 2018. Toujours au sud de Luzon, le volcan Taal est également connu des touristes pour sa facilité d’accès, puisqu’il est situé à seulement 60 kilomètres de Manille, la capitale. Il se présente sous la forme d’un immense cratère volcanique occupé par un lac dans lequel se trouve son cône volcanique, au cœur duquel se trouve un autre lac… Bref, c’est un peu la poupée russe des volcans. Sa dernière éruption, en 2022, avait entraîné l’évacuation de milliers de personnes. Il faut également citer le mont Apo, à 30 km de Davao, sur l’île de Mindanao dans le sud : ses 2 954 mètres d’altitude en font le sommet le plus haut du pays. Camiguin, île de Mindanao, est connue sous le nom d’« île aux sept volcans ». Avec une superficie équivalant à celle de Marseille, elle possède la plus forte densité de volcans au monde, dont le plus connu est Hibok-Hibok. Enfin, le mont Pinatubo, au nord-ouest de Manille, est tristement connu pour s’être réveillé brutalement en 1991, causant des dégâts considérables et des centaines de victimes, après plus de 500 ans de sommeil. Depuis, il est redevenu un atout pour la région puisqu’il offre des randonnées exceptionnelles et il est surveillé, comme tous les autres, par PHIVOLCS, l’agence gouvernementale qui étudie les phénomènes volcaniques, surveille les réactions et prévoit les éruptions ainsi que les tremblements de terre.

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