VIIe au XIe siècle

Première formation territoriale sur le versant oriental de l’île.

XIIIe siècle

L’organisation sociale, le contrôle du commerce, les écritures, la médecine et la diplomatie du royaume Antemoro attestent le dynamisme d’une féodalité qui perdure du XIIIe au XIXe siècle.

XVe siècle

Presque toute la côte ouest est soumise à l’influence des royaumes sakalavas. L’Etat structuré est dirigé par un conseil. Une administration territoriale est instaurée jusque dans les régions les plus reculées.

Un peuple venu d’Orient va s’installer dans les Hautes Terres. Les Merinas s’établissent à Ampandrana, puis se déplacent au XVIe siècle vers Merimanjaka où va régner la reine Rangita, fondatrice de la dynastie. Son fils, le roi Andriamanelo, organise le commerce, étend l’agriculture et se dote d’une armée. Ses successeurs fondent une féodalité, l’Imerina, qu’ils dotent d’une organisation sociale structurée.

1500

Diego Diaz, navigateur portugais, est le premier Européen à toucher les côtes de l’île vers 1500. En effet, dès le XVe siècle, navigateurs arabes, mais aussi indiens, et européens s’y font concurrence.

XVIe siècle

Le roi Olombetsitoto est à l’origine des royaumes Mahafaly, tandis que les souverains Zafimanara imposent l’unité aux Karimbola, les Royaumes du Sud.

XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle, le roi Andriamasinavalona sur les Hautes Terres poursuit l’extension du royaume. Monarque absolu, il fait édifier de grandes digues et mène à terme d’importants travaux d’irrigation pour étendre la riziculture et lutter contre la famine. Mais il partage le royaume entre ses quatre fils qui vont aussitôt s’affronter.

1642

Les Français créent le port de Fort Dauphin.

XVIIIe siècle

Royaumes du Centre. Les royaumes betsileos sont fondés au début du siècle. Quatre grands royaumes sont ainsi constitués, tantôt alliés tantôt hostiles. Peu à peu, le commerce se développe, les conquêtes progressent. A la fin du XVIIIe siècle, les royaumes de Manandriana, de Lalangina et d’Isandra deviennent vassaux de l’Imerina.

Plus au nord, les rois Ramananao, Ramahasarika puis Ratsimilaho vont tenter de mettre fin aux divisions des Betsimisarakas. Les royaumes betsimisarakas connaîtront des heures de gloire. L’importance stratégique de la côte est en fait l’objet de toutes les convoitises. Elle est le point de passage obligé du commerce et de la traite des esclaves, les foyers de guerres entre les Malgaches, les pirates et les négriers.

XVIIIe-XIXe siècle

A la fin du XVIIIe siècle, un jeune roi, Andrianampoinimerina (1745-1810) réunifie l’Imerina par la diplomatie et par les opérations militaires. Les royaumes locaux se rallient. La capitale est installée à Antananarivo. Le roi organise durablement l’Etat : le système féodal institué sous son règne fonctionnera pendant plus d’un siècle. Un droit est établi, une administration territoriale instituée.

1820

Son fils Radama Ier lève une armée forte de plusieurs milliers d’hommes. Les armes et les munitions sont fournies dès 1820 par l’Angleterre, qui ne voit pas l’ingérence française sur l’île d’un bon œil. Le jeune roi entreprend une diplomatie internationale active, obtenant l’aide de la Royal Navy pour ses opérations militaires sur la côte est. L’armée merina se modernise : hiérarchie, discipline, entraînement, tactique, et le résultat ne se fait pas attendre. Radama soumet les Betsileos, les Betsimisarakas, les Sakalavas ; il porte les limites de son royaume jusqu’aux rivages de l’océan Indien et du canal du Mozambique. Partout, des garnisons contrôlent les points stratégiques, les ports, les lieux de traite et de commerce.

1825

Dès 1825, la langue malgache devient langue écrite. En 1827, 4 000 Malgaches savent lire et écrire ; les écoles se multiplient. Sous l’impulsion de l’Etat de plus en plus structuré, le commerce international est florissant. Les échanges avec l’Europe prolifèrent. Radama se déclare anglophile. A sa mort, le 27 juillet 1828, la presse européenne évoque l’œuvre du souverain malgache, le peuple, pourtant, se méfie de plus en plus de cette culture « blanche » qui s’insère dans la société.

1828

Première épouse de Radama, Ranavalona Manjaka est désignée pour succéder au roi et prend le titre de Ranavalona Ire.  Méfiante envers l’Europe, elle dénonce dès 1828 les traités anglo-malgaches signés en 1817 et en 1820. Ayant expulsé vers l’île Maurice les missionnaires britanniques, elle prend ses distances avec l’Angleterre. Ranavalona Ire poursuit cependant la modernisation de l’armée, facilite le commerce, et permet à un Français avec lequel elle entretient une relation privilégiée, Jean Laborde, de créer un centre industriel à Mantasoa, ainsi que son propre palais.

1836

Entre l’Europe et Ranavalona Ire, les relations sont complexes : en 1836 et en 1837, des ambassadeurs sont envoyés en Angleterre et en France. Mais la France, malgré la résistance des bastions merinas, instaure une sorte de protectorat à Nosy Be et sur les îles alentour.

1857

Le fils protégé de la reine, Rakoto, organise un complot avec le soutien d’Européens influents… Le coup d’Etat est déjoué. Ranavalona Ire fait expulser tous les étrangers, y compris son ami Jean Laborde !

1861

Après la mort de Ranavalona Manjaka, son successeur, Radama II, s’engage dans une politique différente. Il fait revenir Jean Laborde, qui deviendra consul, proclame la liberté de pensée et de culte, autorise le retour des missionnaires, supprime corvées et privilèges, et engage un rapprochement avec la France. Cette politique d’ouverture ne plaît pas à tout le monde : les institutions sont fragilisées, et la fin de son règne s’achève en guerre civile. Radama II est assassiné le 11 mai 1863. Sa première épouse lui succède sous le nom de Rasoherina.

1868

La nouvelle reine Ranavalona II délègue l’essentiel du pouvoir au Premier ministre, qui se consacre à la modernisation de l’Etat. Un Code civil est rédigé, et une administration territoriale structurée est appliquée à l’Imerina et à tous les territoires conquis, jusqu’à Mahajanga, Toamasina, Fianarantsoa.

Sur le plan extérieur, la France et l’Angleterre doivent étayer leur révolution industrielle et les richesses de Madagascar attirent leurs convoitises. Les pressions sont de plus en plus insistantes. Des accords politiques et commerciaux sont signés avec l’Angleterre en 1863, et en 1868 avec la France. Le Premier ministre supprime la traite des esclaves et accepte l’activité commerciale des Européens. Mais déjà, la France étale au grand jour ses prétentions territoriales.

1883

La première guerre franco-malgache éclate à la suite de la mainmise française sur le Sambirano et l’Angleterre refuse d’intervenir contre la France aux côtés du gouvernement malgache.

La reine meurt en juillet 1883, alors que la guerre fait rage. Le Premier ministre choisit pour lui succéder Ranavalona III, qu’il épouse.

1885

La guerre se poursuit dans tous les ports de l’Est. Elle finit par tourner au désavantage de Madagascar. Le 17 décembre 1885, le Premier ministre, pour obtenir la paix, signe un « traité » stipulant que la France représentera Madagascar dans toutes ses relations extérieures. L’Etat malgache est contraint à souscrire un emprunt de 10 millions de francs pour rétribuer un résident général (français) mis en poste à Antananarivo. L’impôt et le Trésor malgache sont ruinés.

1890

L’Angleterre accepte le protectorat de la France sur Madagascar. En contrepartie, la France laisse l’Angleterre prendre possession de Zanzibar. Le Premier ministre et la reine n’acceptent pas le fait accompli.

1894

La seconde guerre franco-malgache éclate. Malgré une résistance acharnée, l’armée malgache est défaite. Le 30 septembre 1895, le corps expéditionnaire français commandé par le général Duchesne atteint Antananarivo. Le Premier ministre est déporté en exil en Algérie.

Le traité du 1er octobre 1895 stipule que : « Le gouvernement de Sa Majesté la reine de Madagascar reconnaît le protectorat de la France avec toutes ses conséquences. » En apparence, la monarchie demeure ; dans les faits, le résident général décide de tout.

6 août 1896

La colonisation française est totale. En France, l’Assemblée nationale vote les textes déclarant « colonie française » l’île de Madagascar et « abolissant la royauté en Imerina ». Le 16 septembre 1896, le général Gallieni arrive à Antananarivo pour mater la révolution. Le 15 octobre, il fait exécuter le commandant en chef de l’armée malgache, puis le prince Ratsimamanga, oncle de la reine. En février 1897, il ordonne la déportation de Ranavalona III, afin d’éloigner ce symbole. La monarchie est abolie. Madagascar n’a plus d’autres frontières que la mer et une diplomatie humiliante pour la Grande Île : c’est l’heure de la « politique des races » décrétée par Gallieni, de l’imposition coloniale dans tous les domaines, tant économiques que culturels et sociaux.

La période coloniale va durer jusqu’à l’Indépendance (18 juin 1960). La colonisation répond aux besoins des puissances européennes de nourrir leur révolution industrielle, d’acquérir des matières premières à bas prix, de disposer de terres cultivables, d’ouvrir des marchés et d’établir des bases militaires. La population malgache, soumise à l’impôt et au travail forcé, ne dispose d’aucun droit civique et politique. La répression des foyers de résistance est extrêmement brutale (villages rasés, chefs exécutés).

Pendant que les lobbies colonialistes poussent à la « mise en coupe » de toutes les richesses de l’île, l’administration coloniale, pour assurer son contrôle, parachève le travail commencé par les monarchies merinas, en réunissant sous une administration unique tous les peuples malgaches, où de nombreux fonctionnaires locaux formés pour l’encadrement des provinces sont d’origine Merina.

1914

45 863 Malgaches s’engagent dans l’armée française. Le sang versé ne ralentit pas la poursuite intensive de l’exploitation : produits agricoles, viande, graphite, mica partent vers l’Europe. Entre 1919 et 1936, la colonisation économique atteint son apogée. L’administration coloniale fonde même la SMOTIG, une société chargée d’organiser le service du travail forcé non rétribué. Y sont assujettis quelque 12 000 Malgaches. Le gouvernement du Front populaire supprime la SMOTIG en 1937.

Paradoxalement, la colonisation contribue en partie à l’éveil des idées de liberté. La République apporte à Madagascar ses principes fondateurs. Les élites malgaches récupéreront la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » dans leur combat pour l’indépendance. Le mouvement patriotique malgache se développe assez rapidement.

Pendant la Première Guerre mondiale, un mouvement patriotique secret au nom poétique de « Vy vato sakelika », « Fer, Pierre, Ramification » (le VVS), se montre actif avant d’être réprimé. L’opposition prend ensuite une forme républicaine en s’exprimant dans des journaux soutenus en France par les partis de gauche.

1939

Madagascar apporte une importante contribution à l’effort de guerre pour la libération de l’Europe. Des militaires de carrière, des soldats malgaches partent combattre les armées nazies en France, ce qui entraînera les patriotes de la Grande Ile à revendiquer de nouveau l’indépendance : « Nous apportons la liberté à ceux qui nous la refusent ! »

29 mars 1947

Le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM) de Joseph Ravoahangy déclenche une insurrection générale qui s’étend dans toute l’île et durera 21 mois. Le bilan est lourd avec 100 000 tués. Les cadres du MDRM sont exécutés sommairement. Au cours des douze années suivantes, les révoltes n’auront plus jamais cette ampleur puisque l’aile radicale du mouvement patriotique a été décimée. Les députés déportés sont considérés comme des symboles de résistance.

La vie politique se structure en employant les espaces de liberté existants. Toutefois, de réforme structurelle en changement institutionnel, il faudra attendre l’impulsion radicale donnée par le général de Gaulle à la politique française (« Demain, vous serez de nouveau un Etat » , discours d’Antananarivo du 22 août 1958) pour que Madagascar retrouve son indépendance. Pour le chef de la France libre, la colonisation était un anachronisme.

14 octobre 1960

Avec l’Indépendance, la vie politique connaît une effervescence sans pareille. De nombreux partis se créent lors de cette Première République. Une bipolarisation s’installe ensuite entre le Parti social démocrate (PSD) et le Parti du congrès de l’indépendance (AKFM). Revenus d’exil, les députés « rebelles » de 1947 prennent une part active aux débats.

Philibert Tsiranana, leader du PSD, est élu président de la République en 1960 (il sera réélu en 1965). Les institutions sont proches de celles de la Ve République française. La Grande Ile développe une diplomatie active, mais sur le plan intérieur, le régime stagne. Les entreprises françaises et les colons réunionnais dominent encore l’économie. Les transports sont de plus en plus insuffisants, l’urbanisation devient anarchique. Enfin, l’installation au pouvoir de l’Etat PSD s’accompagne de détournements de biens publics, de corruption et de privilèges. Seule la scolarisation est à mettre à l’actif du régime. Et cet effort soutenu va précisément contribuer à sa chute…

Au début des années 1970, les étudiants contestent de plus en plus la soumission du président aux lobbies d’affaires de l’ancienne puissance coloniale. La « malgachisation », un mouvement pour l’adaptation de l’éducation aux réalités culturelles et sociales du pays, s’étend à toutes les universités malgaches.

Mars 1971

La brutale répression d’une révolte dans la région de Toliara provoque la mobilisation des étudiants. L’université d’Antananarivo ferme en mars 1971. Grèves, manifestations, révoltes se succèdent. Le 13 mai 1972, la police tire sur la foule. Le 27 juillet, le général Ramanantsoa, chef d’état-major de l’armée, propose un référendum sur un programme politique pour le changement… Le 8 octobre 1972, c’est la démission du président Tsiranana. Une constitution flambant neuve est adoptée le 7 novembre 1972.

1973

Deuxième République. Le gouvernement de Ramanantsoa décide de prendre des mesures radicales. Début 1973, Madagascar crée sa propre Banque centrale et sa monnaie. En juin 1973, la France et Madagascar signent un accord d’évacuation des armées françaises basées à Ivato et à Antseranana.

Indépendance totale, fin du « néocolonialisme », tels sont les objectifs exprimés. Les résultats économiques ne vont pas suivre. Les prix augmentent tandis que la notion de « malgachisation » est de plus en plus populaire parmi la jeunesse. En 1973, les révoltes se multiplient.

Le 31 décembre 1974, des policiers s’insurgent. En 1975, Madagascar connaît une instabilité permanente. Les affrontements politiques s’accentuent… Quatre chefs d’Etat se succèdent : le général Ramanantsoa, le colonel Ratsimandrav, le général Andriamahazo et le capitaine Ratsiraka, président du Conseil suprême de la révolution à partir de juin.

1975

Madagascar devient une République démocratique

Didier Ratsiraka accède à la présidence de la République le 4 juillet 1976. L’Etat contrôle désormais les banques, les assurances, les trois quarts du commerce d’import-export ; la centralisation est extrême. L’autogestion ouvrière est instituée. Le territoire est réaménagé avec un retour au « Fokonolona », association communautaire antérieure à la colonisation, ces entités administratives locales décentralisées aux pouvoirs étendus : gestion des terres, développement rural, santé, sécurité…

La lutte contre l’analphabétisme est intense. Sur le plan international, Madagascar prend ses distances vis-à-vis de la France. Cette voix s’exprimera notamment contre l’apartheid et pour la libération de Nelson Mandela. La langue malgache, parlée dans le pays depuis deux mille ans, est remise à l’honneur dans le système éducatif et redevient langue officielle. Enfin, les revendications de « malgachisation » sont prises en compte. L’Etat investit dans les infrastructures, la santé, l’industrie.

Mais la démocratie régresse. La liberté de presse est de plus en plus réduite et la corruption revient au galop. En outre, l’économie subit les contrecoups du choc pétrolier. Malgré les réformes adoptées à la fin des années 1980, la crise économique mondiale achève de déstabiliser l’économie de la Grande Ile. La pauvreté s’étend. La déception de la population est à la mesure des espoirs des années 1970. Ratsiraka est pourtant réélu en 1982 et 1989 sans opposition.

1990

Un Conseil national des forces vives se crée à l’initiative des principaux partis d’opposition et d’anciens alliés du président Ratsiraka. C’est le début d’une réflexion sur le « devenir de la nation ». En 1991, le mouvement pour le changement s’amplifie. Le jour de la fête du Travail, de grandes manifestations ont lieu. Le 8 juillet, une grève générale illimitée se propage et dure jusqu’en janvier 1992. Le 10 août, une marche pacifique d’un demi-million de personnes vers le palais présidentiel tourne au drame avec plusieurs morts.

Une période confuse s’ensuit, au cours de laquelle des politiciens en mal de pouvoir tentent de faire éclater l’unité du pays. Le 19 août, face à la mobilisation populaire, le président accepte la création d’un gouvernement de consensus et de transition.

19 août 1992

Troisième République

Le 19 août 1992, une nouvelle Constitution est adoptée et, avec elle, la IIIe République. Fondée sur le pluralisme politique et la démocratie, elle équilibre les pouvoirs entre un président élu au suffrage universel et une Assemblée nationale souveraine.

Le 25 novembre, après le premier tour des présidentielles, le professeur Albert Zafy, l’un des leaders du soulèvement populaire de 1991, arrive en tête. Le 16 août, les élections législatives donnent une majorité parlementaire confuse, mais favorable au président Zafy.

Sur le plan économique, le gouvernement suit les conseils du FMI et de la Banque mondiale : désengagement de l’Etat, économie mixte, réforme monétaire. Cette réforme contestée, entreprise en 1994 entraîne un « flottement » du franc malgache, qui perd de sa valeur.

Le régime se présidentialise. Désormais, le président et le gouvernement sont en principe unis, face à une Assemblée nationale où s’est recomposée une majorité qui leur est hostile. Dans le même temps, la majorité de la population, qui voit les difficultés s’accentuer, est irritée par les débats politiciens. Elle est lasse des routes défoncées, de la hausse des prix, de l’absence de protection sociale, de la corruption.

Entre 1993 et 1997, l’Assemblée mène une guérilla contre le président et les six gouvernements qui se succèdent. L’inflation s’accroît, le franc malgache « coulant » alors qu’il était supposé « flotter » selon la stratégie monétaire ultra-libérale adoptée.

La corruption et les détournements de fonds publics se poursuivent. En cinq années, le peuple malgache connaît une déception à la mesure des espoirs et des rêves que portaient les mouvements populaires de 1991.

1997

Fin 1996, la fin de règne est consommée. L’ancien président Ratsiraka est candidat. Au premier tour des élections, sous contrôle international, Ratsiraka arrive en tête, puis est élu au second tour devant le président Zafy, tandis que le taux d’abstention bat tous les records de l’histoire du pays.

Plus de vingt ans après la Charte de la révolution socialiste malgache, Ratsiraka propose un projet de société inédit : la République humaniste écologique, selon laquelle l’économie doit être au service du développement social, en respectant l’environnement tout en résorbant la pauvreté. Entre le projet de société (rêvé) et sa réalisation, il y aura une marge.

15 mars 1998

Un référendum adopte des modifications constitutionnelles, dont une décentralisation accrue des pouvoirs politiques et économiques, afin de rapprocher les lieux de pouvoir des quartiers et des villages. Les indicateurs économiques sont au beau fixe : tout porte à croire que Madagascar est sortie d’une longue période de troubles et d’incertitudes pour entrer de plain-pied dans l’ère « moderne ».

26 juin 2001

Malgré de nombreuses allocutions, où il affirmait le contraire en assurant qu’il ne briguerait qu’un mandat unique, Ratsiraka déclare qu’il souhaite s’assurer du bénéfice de la politique qu’il a menée sur plusieurs fronts à Madagascar depuis cinq années... C’est ainsi que Ratsiraka annonce sa candidature aux élections qui se tiennent prochainement.

Décembre 2001

En décembre 2001 se tiennent des élections, et Didier Ratsikara et Marc Ravalomanana, maire de Tananarive, se disputent la première place. A l’issue d’une crise, Marc Ravalomanana s’annonce victorieux, il est finalement élu président de la République en février 2002. Les Accords de Dakar organisent un recomptage des voix, il est alors élu officiellement. Ratsiraka quitte la Grande Île en juillet, l'élection présidentielle est alors reconnue à l’international, notamment par les États-Unis et la France.

3 décembre 2006

Ravalomanana lance de grands projets concernant une partie des infrastructures de Mada et les routes. En décembre 2006, il est réélu, c’est le nouveau président pour les cinq prochaines années.

En avril 2007, les habitants sont appelés pour un référendum portant sur la suppression des 6 « provinces autonomes », elle seront remplacées par 22 « régions ».

2009

Début 2009, une nouvelle crise éclate et fait une centaine de victimes, elle oppose Andry Rajoelina, le maire de Tana, au président de la République. Le 16 mars 2009, le président démissionne. Ravalomanana transfère les pouvoirs à un Directoire militaire, au lieu du Sénat comme le prévoit pourtant la constitution malgache. Ce Directoire (re)transfère pour sa part le pouvoir à Rajoelina. La Communauté internationale considérera cette manœuvre comme un coup d’État. De mars 2009 à janvier 2014, Madagascar est dirigée par Rajoelina sous le régime de la Transition.

2013

En 2013, Hery Rajaonarimampianina est élu président de la IVe république. Il dispose notamment du soutien d'Andry Rajoelina, avec qui il prend finalement des distances. Le nouveau président est alors isolé politiquement tout en devant faire face à la ploutocratie aux commandes de Mada. Politique, la crise est doublée d'une crise économique qui ne cesse de continuer.

14 janvier 2015

Jean Ravelonarivo, alors général, est nommé Premier ministre. En 2015, le président de la République est destitué par l’Assemblée nationale, et cet acte est ensuite annulé par la justice. Olivier Mahafaly Solonandrasana remplace Ravelonarivo début avril 2016. Pour calmer une population mécontente et les émeutes qui se développent, il finit par démissionner. Il est alors remplacé par Christian Ntsay début juin 2018.

2018

En décembre 2018 se tiennent de nouvelles élections, où Andry Rajoelina est élu pour cinq années de présidence de la République malgache. Rajoelina remporte ensuite les élections législatives de mai 2019, il emporte la majorité absolue à l'Assemblée nationale. La situation économique ne s’améliore guère pour la population malgache, elle deviendra dramatique pendant la crise sanitaire.

2020

La crise sanitaire touche particulièrement Madagascar. L'ensemble de l'économie du pays est touché, aucune industrie n'est épargnée. Avec ses infrastructures défaillantes, le pays ne peut pas faire face à la crise. Des sécheresses historiques aggravent la situation.

2023

Élections présidentielles les 9 novembre et 20 décembre 2023.