La musique Jazz
La véritable histoire d’amour entre la Côte d’Azur et le Jazz commence à la fin de la Première Guerre mondiale. Toutefois, l’idylle entre ce genre musical originaire du Sud des États-Unis et la région commence bien avant… Dans les années 1920, plus précisément. Une époque flamboyante, où le monde se remet de la Première Guerre mondiale, avec une joie tintée de jazz. Attirés par le climat et les paysages, de nombreux artistes, écrivains et musiciens américains (entre autres nationalités) quittent le faste parisien pour le sud de la France. La Côte d'Azur (notamment Nice, Juan-les-Pins et sa voisine Antibes) s'impose comme un lieu où l'on peut vivre une vie insouciante avec le jazz comme bande-son. Au cours des années 1930, la scène du jazz en France continue à s'épanouir jusqu’à devenir un instrument de résistance à l'occupation nazie. Une fois encore, les musiciens se déplacent vers le sud afin d'éviter les zones occupées du nord de la France. En 1948, Louis Armstrong arrive avec son groupe All Stars pour jouer au tout premier festival international de jazz à Nice, inscrivant ainsi de manière définitive la ville dans le cœur des Jazzmen du monde entier ! Tous les plus grands noms du genre ont joué à Nice, à l’instar de Miles Davis, Ella Fitzgerald et Dizzy Gillespie. Pour l’anecdote, l'album live de Gillespie de 1962, intitulé « Dizzy on the French Riviera », a été enregistré au festival. Et Nice ne représente qu'un des deux grands festivals de jazz de la région. Dans les années 1960, non loin de la villa qu’Ella Fitzgerald loue, un nouveau festival international de jazz voit le jour : jazz à Juan. Traditionnellement un peu plus avant-gardiste et moins conventionnel que celui de Nice, il accueille chaque année de nombreux musiciens de jazz internationaux et offre aux mélomanes de nombreux concerts dans les rues. Sa renommée internationale est telle, que la ville de Juan-les-Pins a officiellement été jumelée avec La Nouvelle-Orléans, capitale du jazz. Les deux festivals sont des événements annuels qui ont lieu en juillet. En général, le Nice Jazz Festival donne le coup d'envoi, tandis que celui de Juan-les-Pins commence sa propre fête le dernier jour où Nice termine la sienne.
Cinéma
La Côte d'Azur est une terre d'inspiration pour de nombreux réalisateurs, séduits par le cadre enchanteur de cette région dotée d'un riche passé culturel et historique : environnement idyllique, douceur de ses températures, fascination de la Méditerranée, magnifiques demeures... Autant d'atouts qui ont contribué à faire de notre belle région le Hollywood azuréen ! Car la Côte d'Azur offre aussi au septième art un ensoleillement exceptionnel, la rareté du vent qui ne vient pas ébranler les décors plantés en plein air, des paysages variés et pittoresques et une population diverse permettant de recruter la figuration nécessaire.
Un peu d'histoire. À la fin des années 1890, les frères Lumière filment le carnaval de Nice. Dès cette époque, les réalisateurs installés à Paris viennent chercher sur la Côte d'Azur la lumière qui leur permet de tourner en hiver. Au début du XXe siècle, Pathé construit un studio de tournage à Nice. Située route de Turin, c'est la première maison de production à installer des studios sur la Côte d'Azur.
En 1913, Gaumont installe ses studios dans le quartier niçois de Carras. Le cinéaste Louis Feuillade, également directeur des studios, y tournera plusieurs films avant l'arrivée du cinéma parlant qui mettra un terme à l'existence de ce lieu.
Après la Première Guerre mondiale, le producteur Louis Nalpas acquiert la villa Liserb située sur la colline de Cimiez, où il va réaliser La Sultane de l'amour, qui rencontre un franc succès. Décidé à faire de Nice le Hollywood européen, il s'associe à un riche entrepreneur, Serge Sandberg, et achète avec lui la propriété de la Victorine où ils installent des studios sous la direction architecturale d'Édouard Niermans, à qui l'on doit la construction du célèbre Negresco sur la promenade des Anglais.
Au début des années 1920, les studios Iris situés dans la commune de Saint-Laurent-du-Var connaissent un certain engouement avec l'essor du cinéma parlant. Ils fermeront malheureusement leurs portes au début des années 1940 et seront détruits par des bombardements au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis cette époque jusqu'à nos jours, plus de 350 films ont été tournés sur la Côte d'Azur par les plus grands studios : Gaumont, Pathé, UGC et Les Artistes associés.
Des décors grandioses
Les grands hôtels et les endroits les plus mythiques du littoral et de l’arrière-pays se transforment régulièrement en plateaux de tournage et servent de décors idylliques aux scènes jouées par les plus grands noms du cinéma. Au total, ce sont plus de 300 films qui ont été tournés sur le territoire azuréen. Parmi les plus célèbres : Le Grand Bleu (Besson), Cash (Besnard), La Marseillaise (Renoir), La Main au collet (Hitchcock), La Sirène du Mississippi (Truffaut), L’Arnacœur (Chaumeil), La Belle et la Bête (Cocteau), Juliette ou la Clé des songes (Carné), ou plus récemment, Magic in the Moonlight (Allen) et Nicky Larson (Lacheau).
La Grande Corniche entre Nice et La Turbie. Au commencement, il y a la plage de la Réserve à Nice connue pour son cultissime surfeur « Brice de Nice » incarné par Jean Dujardin. Elle marque le point de départ d'une des plus belles routes de la région azuréenne : la Grande Corniche. Au fil du trajet, on découvre des paysages magnifiques comme la baie de Villefranche-sur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Cap-d'Ail et le port de Beaulieu avant d'arriver à La Turbie qui surplombe le Rocher monégasque. Cet itinéraire a séduit nombre de réalisateurs en quête de décor choc pour leurs courses-poursuites. De Jamais plus jamais (Kershner) en 1983 à Ronin (Frankenheimer) en 1998 en passant par Golden Eye (Campbell) en 1995 et Le Transporteur (Letterier) en 2002, les héros y ont poussé leurs bolides au maximum.
Les Studios Riviera à Nice
Implanté sur la colline de Carras à Nice-ouest, le domaine de la Victorine est à l'origine une propriété horticole. Au début des années 1920, Louis Nalpas et Serge Sandberg, producteurs, sont séduits par ces lieux qu’ils transforment en l’un des principaux studios français dans le but d’en faire le « Hollywood français ». Mais les travaux qu'ils entreprennent engloutissent leurs fonds : ils se retirent et les studios vivotent jusqu'en 1924. À cette date, un des plus célèbres réalisateurs américains, Rex Ingram, reprend et modernise les lieux jusqu’en 1927 : les films qu'il y tourne donnent au studio une grande réputation. À l’avènement du parlant, la « Victorine », désormais très connue, débarrassée de plusieurs concurrents et bientôt irriguée par les capitaux de Gaumont, attire de nombreux metteurs en scène comme Jean Grémillon, Alexandre Wolkoff et Christian Jaque. C’est le début d’une période faste où sont réalisées de grandes productions : Les Visiteurs du soir et Les Enfants du Paradis de Marcel Carné (1942 et 1943), L’Éternel Retour de Jean Delannoy (1943), Les Petites du quai aux fleurs de Marc Allégret, Fanfan la Tulipe de Christian Jaque avec Gina Lollobrigida et Gérard Philipe (1951), Jeux interdits de René Clément (1951), La Main au collet d’Alfred Hitchcock avec Grace Kelly et Cary Grant (1954), Lola Montès de Max Ophuls (1955), Cela s’appelle l’aurore de Luis Buñuel (1955), Et Dieu créa la femme de Roger Vadim avec Brigitte Bardot (1956), Mon oncle de Jacques Tati (1956), Lady L. de Peter Ustinov avec Sophia Loren et Paul Newman (1964) ou encore Le Corniaud de Gérard Oury (1964). Ainsi, au gré des distributions, la Victorine accueille les plus grands : Elizabeth Taylor, Richard Burton, Robert De Niro, Mickey Rourke, Roger Moore, Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès, Alain Delon, Jeanne Moreau, Gérard Depardieu… Mais l’endroit connaît des crises périodiques qui l’affaiblissent considérablement. En 1999, la société est rachetée : la « Victorine » est renommée « Studios Riviera » et sert de cadre au tournage de l'émission de télé-réalité de TF1 Nice People (2003) ainsi qu’à la série TV Cinq Sœurs (2007-2008). Depuis 2018, la Ville de Nice a repris la gestion de ces studios mythiques avec l'objectif qu'ils redeviennent incontournables.
Cannes, capitale du cinéma
L'histoire du Festival de Cannes commence... en Italie ! Tout commence juste avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque le chancelier allemand Adolf Hitler et Benito Mussolini font du Festival du film de Venise (Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica di Venezia) de 1938 un instrument de propagande. Les représentants américains, britanniques et français décident alors de ne plus participer à ce genre de « compétition nazie ». Le diplomate et historien français Philippe Erlanger sait qu'il doit faire quelque chose pour créer un « Festival du film libre », sans pression ni contrainte. Son idée devient officielle lorsque le ministre français de l'Éducation et des Beaux-arts de l'époque, Jean Zay, l'approuve. Un nouveau festival international du film aura lieu en France. Une chose manque : le bon endroit. Un lieu qui pourrait accueillir l'événement et en faire un succès. Ça sera Cannes ! La ville balnéaire élégante accueille alors sa première édition du Festival de Cannes le 1er septembre 1939, avec Louis Lumière comme président du jury. L'édition est rapidement écourtée car deux jours plus tard, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l'Allemagne, plongeant l'Europe dans la tourmente. Le premier Festival du film de Cannes a finalement eu lieu en 1946. D’abord programmé en septembre, celui-ci est déplacé en mai et, en 2021, à juillet en raison des restrictions sanitaires. De toute l'histoire du festival de Cannes, seuls deux autres événements auront contraint les organisateurs à annuler ou suspendre les festivités : en 1968 d’abord, bousculé par les événements de mai, et en 2020, ébranlé par la pandémie mondiale du COVID-19.