Château de Saint-Germain-en-Laye © Kiev.Victor - Shutterstock.com.jpg

Entre villes et villages rurbains

Depuis la fin des années 1960, de nombreux Parisiens ont quitté la capitale pour s’installer en périphérie, et notamment dans les Yvelines, en quête d’espace, de calme et de verdure. C’est ainsi que quantité de bourgades et de petits villages ont vu se multiplier les lotissements et projets urbains – telle la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. Cité innovante forte de son intercommunalité (puisque composée d’Élancourt, Guyancourt, La Verrière, Magny-les-Hameaux, Montigny-le-Bretonneux, Trappes, et Voisins-le-Bretonneux), la ville s’est développée dans un équilibre d’architectures novatrices et d’espaces naturels, tout en respectant ses héritages ruraux et historiques ainsi que son environnement privilégié. Ailleurs, comme en vallée de Chevreuse, les villages ont su conserver leur charme d'antan. Notons enfin que certaines erreurs architecturales, comme celles des « grands ensembles », font l'objet de travaux de réhabilitation.

Mille et un châteaux…

Le département des Yvelines regorge de châteaux et résidences royales construits au fil des siècles. Toutefois, un certain nombre d’entre eux sont aujourd’hui détruits ou à l'abandon. C'est le cas notamment de certains édifices de la période moderne, comme le château de Marly édifié par le roi Louis XIV et dont il ne reste que les fondations, ou le château de Clagny construit pour Madame de Montespan. D'autres se sont reconvertis en musées ou sont des propriétés privées.

Château de Saint-Germain-en-Laye

Fleuron de la Renaissance, édifié à la demande de François Ier par Pierre Chambiges, le château de Saint-Germain fut construit sur les fondations d’un château fort bâti au XIVe siècle par Charles V. On y incorpora la chapelle édifiée par Saint-Louis en 1238, puis Louis XIV y établit sa résidence et fit de la ville le premier siège du gouvernement de son royaume. En 1867, à l'initiative de Napoléon III, on y installa le musée d’Antiquités celtiques et gallo-romaines. Désormais, il abrite le musée national d'Archéologie.

Château d'Hennemont

De loin, le château d’Hennemont ressemble à une pâtisserie rose et blanche, avec ses murs ocre dentelés de blanc, ses tourelles et ses gracieux créneaux. On doit cet édifice de 1907 au pharmacien Henri Canone, inventeur de la pastille Valda ! A la fois néo-gothique et Renaissance, il surprend par son asymétrie due à son donjon, ses pignons façon XVIe et son corps de logis entouré par deux bâtiments à la manière du XVIIe siècle. Il abrite désormais le lycée international de Saint-Germain-en-Laye.

Château de Maisons-Laffitte

Construit en 1640, le château de Maisons-Laffitte accueillit Louis XIV venu y séjourner chez son propriétaire, le Surintendant des finances. Au fil des siècles, il faillit être racheté par Louis XV qui aimait y séjourner avec Madame du Barry, et accueillit Voltaire atteint de la petite vérole. Au début du XIXe siècle, le banquier Jacques Laffitte en fit l'acquisition, mais sa banqueroute l'obligea à le céder en 1850. Puis, il passera successivement entre les mains d'un peintre russe et d’un promoteur immobilier. Ce dernier envisagea de raser le château, sauvé par son rachat par l'État en 1905.

Château de Médan

Le château de Médan est une petite merveille architecturale. Ancien pavillon de chasse, il a été édifié au XVe siècle et son calme paisible y attira des hôtes prestigieux : Ronsard y écrivit des vers, Paul Cézanne y posa ses pinceaux, Maeterlinck y fit jouer une de ses pièces, L'Oiseau bleu. Dédié aux arts, le château fut abandonné après la Seconde Guerre mondiale et reconverti en imprimerie pour le journal « Combat » dans les années 1960. Racheté en 1977 par des particuliers amoureux du château, il revit grâce à une fantastique restauration et à des expositions fréquentes.

Château de Dampierre

Bâti au XVIe siècle, l'ancien château de Dampierre fut détruit en 1670, puis reconstruit de 1675 à 1683 par Jules Hardouin-Mansart pour l’un des esprits les plus distingués de son temps, le ministre d’Etat Charles Honoré d’Albert. Le parc fut confié aux plans du célèbre André Le Nôtre. Il bouleversa quelque peu la vue du manoir avec sa pièce d’eau, le Grand Canal et l’île aux quatre canaux, distribuant des bassins, taillant dans le coteau un « fer à cheval », perçant routes et étoiles à travers bois. Cerné par de larges fossés remplis d’eau, le château possède deux bâtiments parallèles formant une cour séparée par les douves de la cour d’honneur.

Château de Breteuil

Ce château du XVIIe siècle situé au cœur de la haute vallée de Chevreuse est la propriété de la famille de Breteuil depuis 400 ans. Cet ancrage dans une famille célèbre pour ses grands serviteurs de l'Etat, ministres des Finances, diplomates et mécènes, est pour beaucoup dans l'attrait que l'on ressent pour ce domaine. On s’y laisse guider par la voix et les anecdotes du guide qui fait découvrir des pièces richement meublées et encore habitées des avatars de cire des illustres rois, reines et artistes qui y ont séjourné ou vécu – tels Louis XVI, Marie-Antoinette, Marcel Proust et bien sûr Charles Perrault, dont les contes servent de fil rouge à la visite du château.

…et châteaux forts

Les Yvelines comptent également bon nombre de châteaux forts. Si beaucoup d'entre eux n'ont pas résisté au temps ou à l'abandon de leurs propriétaires, la majorité des édifices en état sont aujourd'hui des domaines privés. Il reste tout de même un patrimoine à visiter afin de remonter à l'époque des chevaliers et des invasions.

Château de la Madeleine

Au cœur de la vallée de la Chevreuse, cet édifice militaire du XIe siècle bénéficie d'un état de conservation honorable. Ainsi peut-on y admirer son enceinte avec ses deux tours carrées, son donjon et son puits, ses mâchicoulis et ses remparts. S’il passa entre les mains de plusieurs acquéreurs, il vit notamment passer Jean Racine qui y supervisa des travaux en 1661. Des fêtes médiévales y sont régulièrement organisées, faisant revivre les métiers d'antan.

Donjon de Houdan

Posé tel un bloc, le donjon de Houdan force le respect de par son aspect massif et sa hauteur de 25 m. Construit au XIIe siècle, il faisait partie des fortifications de la ville et en est le seul vestige. Utilisé comme réservoir d'eau, son gabarit était parfait pour cet usage.

Château de Montfort-l'Amaury

Situé à 180 m d'altitude, Montfort-l'Amaury domine la voie romaine allant de Beauvais à Chartres. Les premières fondations de ce château fort s'établirent vers l'an 1000. Fief des Montfort, famille proche des rois de France, il fut détruit lors de la guerre de Cent Ans. Ses ruines pittoresques inspirèrent Victor Hugo dans son Ode aux Ruines. Les deux tours restantes et une partie de son corps de bâtiment se visitent tout au long de l'année.

Une architecture religieuse clairsemée

Contrairement aux châteaux, le département possède un patrimoine plus modeste en termes d’édifices religieux. On y compte cinq abbayes et un seul monastère. L'abbaye cistercienne des Vaux-de-Cernay éblouit par son extraordinaire ensemble architectural du XIIe siècle. A Magny-les-Hameaux, l'abbaye de Port-Royal-des-Champs s’élève au beau milieu de la forêt, bien que largement détruite sur l'ordre de Louis XIV à la toute fin de son règne. Au Mesnil-en-Yvelines, on découvrira le monastère et l'abbaye Notre-Dame-de-la-Roche. L'abbaye de Notre-Dame-de-Clairefontaine est en friche depuis le départ des sœurs dominicaines en 1996. Enfin, l’abbaye d'Abbecourt fut détruite en 1827 pour servir à la construction de divers bâtiments d'Orgeval.