Lorsque vous arrivez à Chinguetti, vous le voyez, à la fois inquiétant par son immensité, et rassurant par le calme qu'il inspire. Au sud-sud-est de la ville, il s'étend sur environ 300 km en direction du Mali, et constitue le prolongement occidental de l'erg Chech qui commence dans le désert algérien. Il suffit d'emprunter quelques rues ensablées de l'ancienne ville, ou de se rendre à la mosquée Abeur pour constater les dégâts qu'il provoque et pour se rendre compte de la difficulté d'engager un combat, quasi perdu d'avance, contre une telle puissance. L'alizé continental, soufflant principalement l'été, avec ses vents principalement orientés au nord-est, est son principal allié dans le travail de conquête et de destruction qu'il conduit ! Ces dunes, ô combien représentatives du désert et souvent magnifiées par le biais d'illustrations et de cartes postales, laissent comme un goût d'amertume à Chinguetti, pour qui elles sont à la fois la richesse, mais aussi la contrainte. L'erg abrite quelques oasis dans la région de l'Adrar, ensuite il n'y a plus d'eau. Les couloirs permettant de circuler facilement entre les immenses cordons de dunes sont appelés les Mghalig, cependant il faut considérer que cette erg, large parfois de plus de 100 kilomètres, ne se traverse pas mais se contourne, par l'Ouest, via Aïn Safra puis Tidjikdja, obligeant donc à un sérieux détour quiconque veut se rendre vers le Sud et l'Est.