Leticia est posée au bord de l'Amazone, à 3 700 km de son embouchure. Capitale du plus grand département de Colombie, l'Amazonas, ce n'est qu'une simple bourgade enclavée entre le Brésil et le Pérou, damier de quelques rues aux maisonnettes en bois séparées du trottoir par un petit jardin fleuri. Le calme de la ville est seulement troublé aux heures de sorties des classes ou des quelques bureaux. Il y a probablement autant de deux-roues motorisés que d'habitants à Leticia. Les 49 000 habitants du municipio travaillent surtout dans le négoce transfrontalier, la pêche et le tourisme. Les communautés indigènes qui vivent dans les environs sont les Yaguas, les Ticunas (ou Tikunas) et les Cocamas. Au-delà de la frontière brésilienne (un panneau symbolique et d'invisibles douaniers marquent la limite frontalière), se trouve la ville jumelle de Tabatinga, réplique de Leticia, en plus gros, avec son port et son aéroport. Les paroles échangées autour de vous, dans un mélange de portugais et d'espagnol, vous informeront que vous avez changé de pays. Leticia n'est encore qu'un comptoir de commerce isolé du monde moderne. Ses visiteurs ne font que la traverser, en partance ou de retour d'une excursion sur le fleuve Amazone. C'est une halte agréable au carrefour de trois pays (Colombie, Brésil et Pérou), unis par un même environnement et une population aux multiples origines. En cela, la ville est unique en Colombie.