Au XIe siècle le prince de Kiev, Vladimir, a construit un ensemble de forteresses défensives à l’ouest et au sud de sa principauté. Khotyn était l’une d’elles. Le nom de la forteresse vient du verbe khotity qui signifie « vouloir ». En effet, cet endroit a toujours fait l’objet d’une grande convoitise. Au départ il s’agissait d’une petite forteresse en bois construite par les Slaves de l’Est. Au même endroit se trouvait un village. Les archéologues ont retrouvé des restes d’habitations avec des poêles en pierre datant des IXe et Xe siècles. Khotyn était très peuplée aux XIe et XIIIe siècles, quand la ville a intégré la Rous de Kiev. Elle occupait alors une superficie de 20 ha. Les historiens supposent que le château et la ville ont été construits au XIe siècle. Après l’invasion tataro-mongole, le rôle de Khotyn comme forteresse au sud-est de la Galicie-Volynie a pris beaucoup d’importance. Son renforcement permettait de contrôler le passage de la rivière et la maintenait à l’abri des pillages et des assauts des nomades des steppes. Le prince Danylo Halytsky est obligé de se soumettre aux Mongols, mais il a continué à renforcer les forteresses. Suivant sa volonté, dans les années 1240 et 1250, on a transformé la forteresse de bois en forteresse de pierre. Cette première forteresse en pierre n’était pas grande. Elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle tour du nord et s’étendait au sud jusqu’à l’actuel palais du commandant. Puis, durant un siècle, la forteresse n’a pas cessé d’être détruite et reconstruite. À la fin du XIVe siècle Khotyn a intégré l’État de Moldavie. Stéphane III a élargi de façon significative les frontières du château. On a construit des murs de 5 m de profondeur et de 40 m de haut. Sur les terres de la cour intérieure, on a construit un profond souterrain qui servait de logement pour les combattants. Aux XVe et XVIe siècles, la forteresse est devenue la résidence de seigneurs moldaves. Sous la défense d’une puissante forteresse et grâce à sa protection naturelle, Khotyn est devenue le centre de développement de différentes professions et du commerce qui ont permis l’épanouissement de la culture et de l’économie de la ville. Les Chroniques du XIVe siècle témoignent qu’on y trouvait les plus grandes foires de Moldavie où se retrouvaient les marchands de différents pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest. L’endroit était un point important du contrôle douanier dans le commerce entre Europe et Asie. Il reste encore les bâtiments de douane.En 1538, l’endroit est assiégé par les troupes polonaises de Yan Tarnovski et une partie des murs et des tours est détruite et reconstruite entre 1540 et 1544. Avec la chute de la principauté de Moldavie, la ville passe aux mains des Turcs. La forteresse continue à se renforcer mais les habitants n’auront jamais de relations pacifiques avec le nouvel occupant. Dans cette lutte, les habitants de Khotyn reçoivent souvent l’aide des Cosaques zaporogues. En 1563, quand les Cosaques, avec à leur tête le légendaire Dmitri Vichnevski, s’emparent de la forteresse, ils engagent des pourparlers avec les seigneurs moldaves pour mettre au point une lutte contre la Turquie. Mais le chef cosaque est fait prisonnier à Constantinople. En 1615, les troupes polonaises occupent Khotyn. Après la guerre qui oppose, en 1620, la Pologne et la Turquie, et au cours de laquelle les troupes polonaises seront battues, Khotyn devient un point de défense stratégique contre la Turquie. Une bataille décisive se livre entre Cosaques et Turcs où les Cosaques sous le commandement de l’hetman Pierre Sagaïdachni ont finalement raison des opposants qui se rendent. Le 9 octobre 1621, Osman II est obligé de capituler. Cette bataille met fin à l’occupation de la Turquie. Elle revêt une importance fondamentale dans la mythologie locale aussi. Grand motif de fierté des habitants, nombre de poètes et écrivains polonais et ukrainiens ont célébré cette bataille. Ivan Franko, entre autres, a écrit : « La Turquie ayant perdu sa domination à la bataille de Khotyn commença à se retirer du zénith de sa puissance et de sa gloire. ». Après la paix de Khotyn, la forteresse retourne aux mains des seigneurs moldaves, mais dans les faits les Turcs continuent à la contrôler. Sur les deux rives du Dniestr où passait autrefois la frontière entre la Pologne et la Turquie, deux grandes forteresses se faisaient face : la forteresse de Khotyn et celle de Kamenets-Podolsky. Au XVIIe siècle Khotyn passe de main en main, contrôlée successivement par les Polonais, les Turcs et les Cosaques qui venaient régulièrement délivrer cette ville.Au début du XVIIIe siècle les Turcs réussissent à s’établir enfin réellement à Khotyn. Après sa reconstruction entre 1712 et 1718, Khotyn devient un centre de défense ottomane en Europe de l’Est. Aux XVIIIe et XIXe siècles, la forteresse perd progressivement sa fonction défensive, mais des batailles continuent à s’y dérouler. Les Russes l’assiègent quelquefois et c’est après la guerre russo-turque de 1806-1812, que Khotyn devient russe et le centre du gouvernement de Bessarabie. En quittant Khotyn, les Turcs détruisent la cité. En 1856, le gouvernement annule la fonction militaire de Khotyn et la ville se développe au XIXe siècle. Les habitants de Khotyn ont beaucoup souffert durant les deux guerres mondiales : terre de frontière et de passage, la ville est convoitée par la Russie, l'Ukraine, la République populaire de Moldavie, l'Autriche-Hongrie et la Roumanie. Le 10 novembre 1918, les troupes roumaines sont entrées dans la ville et ont fait subir à sa population une véritable répression. En janvier 1919, commence le soulèvement contre les Roumains. Le directoire de Khotyn prend le contrôle d’une partie de la région. Mais pendant 22 ans, Khotyn restera sous domination roumaine. Depuis 2000, la forteresse est classée monument historique.

Météo en ce moment

Loading...
Organisez votre voyage avec nos partenaires à KHOTYN (ХОТИН)
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Photos et images de KHOTYN (ХОТИН)

Il n'y a actuellement pas de photos pour cette destination.

UKRAINE
UKRAINE 2019/2020

Guide UKRAINE

16.95 € - 2019-06-26 - 288 pages

Envoyer une réponse