Les premiers habitants de la région de Chile Chico furent des colons qui franchirent la frontière argentine pour s'installer dans cet endroit paradisiaque. Mais l'occupation de ces territoires déplut à d'importants propriétaires terriens, qui tentèrent de les en déloger, avec l'appui de l'armée, sous prétexte qu'ils en avaient les titres de propriété. Les colons refusèrent de reconnaître ces titres, car un permis d'occupation des terres leur avait été délivré en 1914 par le Bureau des terres et colonisation de Punta Arenas, et ils affrontèrent l'armée, en 1917, dans ce qui restera connu sous le nom de " guerre de Chile Chico ". Les colons réussirent à rester, mais la ville ne sera reconnue qu'en 1931. L'arrivée en 1948 de nombreuses familles de colons belges lui donna un nouvel essor. La population vivait alors de l'exploitation de mines ainsi que de la production de fruits et légumes, jusque dans les années 1980. Aujourd'hui, cependant, l'agriculture de la région souffre de son isolement géographique qui implique des coûts de transport assez élevés, accentués encore par la situation de monopole de quelques compagnies. Une caractéristique de la région : la grande connivence qui existe avec les Argentins, voisins frontaliers. Ici, les deux peuples ont véritablement la même culture, plus régionale que nationale. On boit du maté à Chile Chico et, lors de l'éruption du volcan Hudson en 1991, les secours et les aides sont venus plus rapidement d'Argentine que du Chili même. Chile Chico est maintenant peuplée de plus de 5 000 habitants. C'est une ville calme et accueillante, proche de la nature, l'occasion de baignades dans le lac et d'une grande bouffée d'oxygène.