Mostar-Est

Placée sous le mont Velež, c'est la partie la plus ancienne et la plus touristique de Mostar avec le quartier de Stari Grad (« vieille ville ») inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco : autour du Vieux-Pont se concentrent mosquées et maisons de la période ottomane. Surtout habitée par des Bosniaques (musulmans), Mostar-Est compte aussi une minorité de Bosno-Serbes (chrétiens orthodoxes), sur les hauteurs, autour de la cathédrale de la Sainte-Trinité. Pour comprendre la division de la ville, il faut savoir que Mostar-Est s'étend sur les deux rives de la Neretva. Sur la rive gauche, l'axe principal est la rue du Maréchal-Tito (Maršala Tita). Elle longe la gare ferroviaire et la gare routière principale, puis se prolonge vers le sud en passant juste derrière le Vieux-Pont. Sur la rive droite, Mostar-Est s'étend sur environ 200 m vers l'Ouest avec ici comme axe principal le « Bulevar »… qui marque aussi la « frontière » avec Mostar-Ouest.

Mostar-Ouest

C'est la partie la plus vaste et la plus moderne. Elle s'étend à l'ouest du « Bulevar ». Principalement peuplée de Bosno-Croates (chrétiens catholiques), elle est dominée par la colline de Hum (et sa « croix du Millénaire ») et par l'immense « campanile de la Paix » du monastère franciscain. Si Mostar-Ouest est peu touristique, elle abrite toutefois les meilleurs restaurants, le principal marché, une gare routière, un centre commercial (Mepas Mall) ainsi que l'étonnant cimetière des Partisans, deux riches musées d'art et l'agréable parc municipal.

Histoire

Les origines de Mostar sont mal connues. En 1474, un document évoque des mostari, des « gardiens du pont » à qui l'on devait payer une taxe pour traverser un ouvrage en bois établi sur la Neretva. C'est ainsi que naît le nom de Mostar. Celle-ci se développe à partir de la fin du XVe siècle avec l'arrivée des Ottomans et la construction du Vieux-Pont en 1566. Mostar devient une riche ville de commerçants et d'artisans où se côtoient musulmans, orthodoxes, catholiques et juifs. L'urbanisme se concentre longtemps autour du Vieux-Pont. Durant la période austro-hongroise, à la fin du XIXe siècle, la ville se développe à l'ouest en accueillant des paysans catholiques d'Herzégovine et de Tropolje. Elle est durement affectée par la Seconde Guerre mondiale, avec le massacre d'une partie des populations serbe et juive par les Croates alliés aux nazis. Durant la période de la Yougoslavie socialiste (1944-1992), tandis que la vieille ville devient une destination touristique, les quartiers Ouest se modernisent pour accueillir toutes les composantes de la population. Mais cette mixité vole en éclats durant la dernière guerre. Entre avril et juin 1992, la première phase du conflit voit les Bosniaques et les Bosno-Croates s'allier pour vaincre l'armée yougoslave et les forces bosno-serbes qui encerclent la ville. On enregistre déjà des destructions et la population bosno-serbe prend la fuite. Durant la deuxième phase du conflit, de mai 1993 à avril 1994, les troupes bosno-croates soutenues par l'armée de la Croatie assiègent la population bosniaque dans la vieille ville défendue par l'armée bosnienne. Ce second siège occasionne les plus importants dégâts, en particulier la disparition du Vieux-Pont. Si la guerre fut ici relativement courte, elle a causé environ 2 500 morts et 8 000 blessés, en majorité bosniaques. Elle a aussi entraîné un vaste exode et la destruction de 60 % des bâtiments. La paix demeure aujourd'hui fragile. En témoignent la nette division entre communautés et les nombreuses ruines toujours visibles de part et d'autre du « Bulevar ».