Guide de voyage Ati

Chef-lieu de la région du Batha, au cœur du Tchad, Ati a cependant des airs de village. Ses habitants descendent de Mohamed El Abed, frère d’Ahmed Ech Chérif, ancien grand maître de la Senoussya.Une large allée centrale, bordée de nimiers, permet de la traverser ; vous pouvez gagner le fleuve Batha, véritable artère centrale de la cité, en prenant une ruelle perpendiculaire vers le sud. Pendant la saison sèche le fleuve est à sec, mais dès que surviennent les pluies, le Batha déboule en imprévisibles mascarets qui emportent parfois sur leur passage bêtes et hommes. Passer le Batha est chaque année une source d’inquiétude pour les transhumants qui remontent vers les territoires du Nord. Il s’agit de profiter au maximum des bons pâturages tout en traversant le fleuve avant qu’il ne soit devenu dangereux.Les retardataires empruntaient parfois des toror, radeaux de calebasses assemblées, pour se rendre sur la rive droite, mais faisaient surtout appel aux services du Père du Batha, le sage d’Ati réputé pour connaître les génies des eaux et pouvoir marcher sous les eaux avec eux. Le Père du Batha guidait les troupeaux par les gués les moins dangereux ; mais un jour, il ne ressortit pas du fleuve, préférant probablement la compagnie des djinns aquatiques à celle des humains…Le berbéré (sorgho de décrue) et le mil sont cultivés dans les environs d’Ati. Vous pouvez voir dans les champs les hommes et les femmes battre le mil à la fin novembre ou au début décembre, et le berbéré en février. Le long des routes, vous croisez des femmes portant des fléaux, qui se hâtent vers le marché, à pied ou juchées sur des ânes ; les hommes, quant à eux, sont armés de sagaies et voyagent à dos de cheval.