Guide de voyage Haraze-Mangueigne

Voilà un village du bout du monde, perdu au fin fond de la forêt soudanienne qui borde la frontière centrafricaine. Seuls quelques véhicules de commerce empruntent la longue et mauvaise piste qui part d’Am Timan pour relier la Centrafrique (lorsque la frontière est ouverte...). En saison des pluies, le village est encore plus isolé sur son îlot de boue, ravagé par des armées de moustiques ; les rares habitants qui y demeurent (en général, des fonctionnaires en disgrâce ou quelques vieillards qui ne peuvent plus se déplacer) entament alors une hibernation de six mois, attendant patiemment le retour des beaux jours et des camions, pour voir refleurir un peu de vie…Du temps de la colonie, le Salamat était encore plus isolé, car il n’existait pas de communications radio ; les administrateurs des villes faisaient alors acheminer leur courrier par de courageux facteurs qui se déplaçaient à pied ou à la nage, lors de l’hivernage ; les missives parvenaient cependant à leurs destinataires presque toujours au jour prévu ! Le village est d’ailleurs connu pour son ancien administrateur Courage, au nom prédestiné, dont l’histoire est racontée dans les pages de ce guide...