Ras al-Hadd se trouve à la pointe orientale du sultanat, à la jonction du golfe d'Oman et de la mer d'Arabie. L'endroit est formé de plusieurs criques d'un bleu exceptionnel, que dessinent et découpent des rochers parfois tortueux. Mais cette partie de la côte, de Ras al-Hadd à Al-Ashkharah, est surtout réputée pour ses tortues marines, qui viennent par centaines, à la faveur de la nuit, déposer leurs oeufs avant de repartir au lever du jour. Ce patrimoine naturel d'exception a valu au secteur, notamment à 45 km de littoral, d'être classé en réserve en 1996. Il faut néanmoins pousser jusqu'à Ras al Jinz, à une dizaine de kilomètres au sud de Ras al-Hadd, pour pénétrer une zone protégée surveillée et toute entière dédiée à l'observation nocturne et très matinale des tortues. C'est là, à partir du centre d'accueil de la Ras Al Jinz Turtle Reserve, que l'on pourra partir à la rencontre de ces reptiles d'un autre temps.

Dans un autre registre, historique et anthropologique celui-ci, les environs comptent également plusieurs sites archéologiques de plus de 6 000 ans d'histoire - sites funéraires et anciens villages de pêcheurs pour la plupart. Ces derniers sont la preuve d'échanges entre les communautés marines et celles des oasis reculées du lointain désert. Ils racontent aussi l'histoire du négoce avec la Mésopotamie, l'Inde, l'Afrique et la Chine. Des fouilles effectuées par des archéologues français ont mis à jour d'importants vestiges, dont celui du plus vieux bateau omanais jamais retrouvé ou encore du brûleur d'encens le plus ancien de la Péninsule, daté du 2^e millénaire av. J.-C.