820 km de route quasi rectiligne séparent Béchar et Tindouf à l'extrême pointe sud-ouest de l'Algérie, mais le chef-lieu de wilaya ne se visite pas, si ce n'est par quelques rares représentants d'organisations humanitaires quand ils y sont autorisés. Il s'agit d'un ensemble de ksour reliés par une grande palmeraie qui tire aujourd'hui ses revenus du gisement de fer à ciel ouvert de Gara Djebilet à 120 km. La ville s'anime cependant au mois de mai au moment du mouggar, la foire.

À côté de cette apparente tranquillité, Tindouf est au centre d'une polémique qui divise l'Algérie et le Maroc. La région compte plusieurs camps de réfugiés venus du Sahara occidental en 1975. Cette ancienne colonie espagnole figure sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. Elle n'a actuellement pas de statut juridique et est revendiquée à la fois par le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Depuis 1976, l'Algérie reconnaît l'indépendance du territoire et soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario (Frente Popular de Liberación de Saguía el-Hamra y Río de Oro).

Tindouf accueille ainsi cinq camps où vivraient 165 000 réfugiés dans les pires conditions... Ces cinq camps sont administrés directement par le Front Polisario, les autorités algériennes ayant renoncé à leurs prérogatives sur ce territoire. Le gouvernement de l'État en exil dirige depuis le camp de Rabouni.