CHÂTEAU DE PTUJ (GRAD PTUJ)

La plus ancienne partie de ce château très étendu date du X^e ou XI^e siècle, en particulier la tour ouest. Propriété des évêques de Salzbourg à la fin du XI^e siècle, l'édifice a été transmis en 1132 aux seigneurs de Pettau (Ptuj), maîtres des lieux pendant trois siècles, jusqu'à la mort du dernier descendant, Friedrich IX, en 1438. L'ensemble connaît d'importantes transformations. Parmi les nombreux occupants, mentionnons la famille Leslie, de 1656 à 1802, d'origine écossaise, qui rachète le château aux jésuites désargentés, ainsi que la famille von Herberstein, dernier propriétaire privé de 1873 à 1945 et qui se l'adjuge lors d'une vente aux enchères.

Le portail de l'entrée, nommé portail Peruzzi du nom de l'architecte qui a rénové le château jusqu'en 1572, est surmonté d'un attique où figurent des lions encadrant les armoiries de la famille Leslie, trois boucles de ceinturon. La cour est délimitée par de belles arcades sur trois niveaux avec piliers au rez-de-chaussée et colonnes toscanes aux étages. La pierre tombale de Friedrich IX en marbre rouge de Salzbourg est l'une des plus fameuses pierres de la période gothique.

Le musée possède une remarquable collection d'instruments de musique des XVIII^e et XIX^e siècles au rez-de-chaussée (orgue pour procession avec soufflets, harpe, luth, clavicorde, piano Bosendorfer). Devant chaque vitrine, vous écoutez un petit moment musical enregistré selon l'instrument de votre choix. La salle des Chevaliers renferme une collection de tapisseries flamandes et françaises du XVII^e siècle, du mobilier, une collection d'armes du XIV^e au XIX^e siècle et surtout l'une des plus importantes collections de portraits orientaux du Vieux Continent. Les monarques européens, sous les coups de pinceaux de peintres anonymes du XVII^e siècle, prennent l'apparence de leurs homologues turcs. Le blason de la famille Leslie porte la devise : Grip fast, qui signifie « tenez bon ». Walter Leslie a reçu l'ordre de la Toison d'or pour ses victoires lors de la guerre de Trente Ans et sa carrière de diplomate au service de l'empereur.

Parmi les curiosités, la chapelle du XVII^e siècle avec son autel qui n'est pas dans l'axe, la collection d'horloges de la famille Herberstein, un secrétaire avec marqueterie en marbre et pierres semi-précieuses, et la pièce tapissée de « chinoiseries ». Avec les masques de carnaval, les kurent, la visite prend un profil ethnographique. Le musée présente également des œuvres de France Mihelič (1907-1998).