Guide de voyage Agusan Marsh

À quelques kilomètres de San Francisco, le village de Bunawan ouvre ses portes sur un fabuleux marais, Agusan Marsh, confiné au centre du bassin de la rivière Agusan, là où se rejoignent les différents affluents. Cette immense étendue de terres humides constitue une destination écotouristique très peu fréquentée (une vingtaine de touristes par an s'y aventurent, essentiellement des amoureux de la nature). La grande plaine inondée sillonnée par de nombreuses rivières et des ruisseaux représente la plus grande et la plus sauvage étendue de Mindanao. Elle est composée de sept lacs et couvre plus de 26 000 hectares dont 19 000 sont déclarés aire protégée. Le lac Diginat veut dire « comme la mer » ; le lac Binahaon signifie « inonder » ; le lac Mihaba est « allongé » ; celui de Mahauan est « de vue claire » ; et enfin, la Dagan signifie « écoulement de l’eau ». La forêt marécageuse (immergée) couvre 49 % de la surface totale ; seulement 10 % de ces terres sont sèches toute l’année. 60 % des 15 000 habitants d’Agusan Marsh sont des minorités ethniques, notamment « les seigneurs des marécages », les Manobos, groupés dans la partie ouest. Ces nomades vivent dans des maisons en bois et en bambou construites sur d’énormes troncs d’arbres qui leur permettent de flotter. Chaque année, à la saison des pluies, quand le lac déborde, ils se déplacent à bord de leurs maisons flottantes. Pendant la saison sèche, elles sont fixes au bord de l’eau. Les radeaux en bambou et demi-troncs d’arbres creusés dans leur longueur sont d’autres moyens de se déplacer et se balader d’un lac à l’autre à travers les immenses eaux de couleur jacinthe. Les poissons-chats, les carpes et les coquillages foisonnent. Les Manobos les pêchent à la ligne ou avec des casiers. Ils préparent des poissons séchés, leur spécialité appelée dalag, qu’ils vendent au marché. La culture du maïs, des patates douces, appelées kamutis, et les arbres fruitiers sont d’autres moyens de survivre.