Guide de voyage Ajdabiya

C’est après les monotones 380 km en ligne droite de la route qui relie directement Tobrouk à Ajdabiya que l’on apprécie cette étape. Sinon, en venant de Syrte, on peut aussi bien passer son chemin et poursuivre vers Benghazi (à 158 km au nord). Bourgade réoccupée par les Italiens en 1924, Ajdabiya fut une ville importante au début de l’époque fatimide (entre le Xe siècle et le XIe siècle) dont elle garde quelques très modestes vestiges. On peut aussi par curiosité aller voir le marché aux chameaux (souk El-Jimel).Depuis la conquête arabe au VIIe siècle, le site d’Ajdabiya, ancien établissement romain, bénéficiait de son emplacement, à l’extrémité est du golfe de Syrte, et de la présence abondante d’eau douce sous ses collines basses de gravier et de sable par ailleurs peu hospitalières. C’est grâce à ces deux atouts qu’Ajdabiya devient un important relais caravanier, au point de rencontre de deux routes commerciales majeures : la route côtière reliant la Tunisie à l’Egypte et la route transsaharienne via les oasis de Jalou et de Koufra au sud. Au XIe siècle, le géographe arabe Al-Bakri décrivait Ajdabiya comme une grande ville bénéficiant de nombreux points d’eau et renfermant « une mosquée de belle architecture fondée par Abu al-Qasim, fils d’Ubaid Allah [le fondateur de la dynastie fatimide], dont le minaret octogonal est de construction admirable. Elle possède aussi des bains, des caravansérails et des marchés très fréquentés » et rajoutait qu’elle disposait d’un port maritime à plus de 20 km et de trois châteaux. Au XIIe siècle, le géographe arabe Al-Idrisi ajoute qu’Ajdabiya est protégée par une enceinte, mais il n’y compte plus que deux palais. A cette date en effet la ville était affaiblie : son déclin avait été entamé avec l’arrivée des tribus arabes hilaliennes, qui avaient été lancées en l’Ifriqiya depuis l’Egypte par les califes fatimides, et dont l’invasion marque (ou coïncide avec) un recul de la vie urbaine en Libye