Guide de voyage Monastère De Panayia Chrysorogiatissa

Une visite particulière s’impose dans ce monastère de montagne, situé à 2 km environ du village natal de Mgr Makarios. Pour l’architecture, la sérénité et la douceur des lieux, mais aussi pour la beauté du site (très beaux points de vue juste devant le monastère et, tout au fond, depuis la winery, sur les vignes et l’arrière-pays de Paphos, jusqu’à la mer). Enfin, les amateurs apprécieront l’ambiance particulière de ce monastère où l’on produit l’un des meilleurs vins blancs de l’île, ce qui donne à l’activité monastique une tournure très plaisante et originale. Il y a en effet assez peu d’endroits où vous vous entendrez dire : « Vous ne pourrez pas rencontrer l’évêque, ce matin, il est dans les vignes ». Ces vignes du Seigneur sont juste en dessous du monastère et s’étendent sur un domaine de belle envergure.Le bâtiment actuel date du XVIIIe siècle, et les édifices précédents ont subi de nombreux dommages, le dernier en date ayant vu les Turcs ravager la construction du XIIe siècle en 1821. Les amateurs s’intéresseront vivement au cellier et aux vins du domaine, tandis que les habitués des églises chypriotes n’auront d’yeux que pour celle du monastère, qui possède une belle iconostase et la traditionnelle icône de la Vierge, voilée et cachée.C’est saint Ignace qui, selon la légende, aurait été attiré vers la mer par une lumière vive qui lui aurait fait apparaître l’icône. Désireux de l’emporter dans la montagne, il aurait été une nouvelle fois appelé pour désigner l’endroit où il devait fonder son monastère. La scène se passe au milieu du XIIe siècle, d’où la date de construction du premier édifice. On notera également un beau panneau de bois sculpté.On remarquera aussi de nombreux ex-voto en argent, certaines pièces d’argent faisant figurer la partie du corps, jambe, main, dont on demandait la guérison. A l’extérieur, sur le porche, une fresque représentant la dormition de la Vierge. Un musée a récemment été créé pour préserver les trésors ecclésiastiques du monastère.Les effluves de vin sont bien présents dans les caves, et le maître de chai, un véritable professionnel de la vinification, donne tous les détails voulus sur la fabrication.La production se fait en blanc, en rouge (Ayios Elias), et même en rosé (Santa Marana), mais le plus intéressant est un blanc sec très typé, le Saint Andronikos, utilisant ce fameux raisin xinisteri que l’on fait pousser en altitude. On remarquera les chambres froides, puisqu’on utilise le procédé de réfrigération du vin à – 4° (c’est la mise en stabulation, alternative du collage, plus fréquemment utilisé en France), de façon à fixer les cristaux de sel pour les faire disparaître (on réitère l’opération trois fois afin de tous les éliminer).La mise en bouteille se fait assez rapidement, environ une semaine après le dernier filtrage. Comme chez de nombreux producteurs, les cépages français ont bonne réputation, et l’on utilise quelques cépages annexes, comme le carignan, pour donner de la couleur, le cabernet, le riesling ou la folle blanche.On achète, bien sûr, le vin du domaine à la boutique du monastère, mais aussi du miel et des icônes.Très agréable terrasse devant le monastère, au pied du pin centenaire de 14 m de hauteur.Juste en dessous du monastère, un autre petit édifice religieux, Ayia Moni, sur le site d’un temple dédié à Héra, l’épouse de Zeus, dans l’Antiquité. Les parties les plus anciennes de l’église appartiennent à une construction du VIe siècle.Pratique : Tél (26) 722 457. Ouvert de 10h à 12h30 et 13h30 à 16h, tous les jours de septembre à avril. Et de 9h30 à 12h30 et 13h30 à 18h30, tous les jours de mai à août.