Région semi-aride du nord-est de l'Ouganda, le Karamoja abrite une population pastorale nilotique, les Karamojong, composée de plusieurs tribus semi-nomades dont la société est basée sur l'élevage du bétail. Situé sur un plateau à 1 400 mètres d'altitude, il se caractérise par la faiblesse et l'irrégularité de ses précipitations, et des ressources en eau toujours amoindries par la sécheresse pour la population et les animaux, lesquels subissent une mortalité élevée. Environ 50 % de la région est classée zone de préservation de la biodiversité où toute activité humaine est proscrite. Les vols de bétail et les conflits armés, non seulement entre les différentes tribus mais aussi avec les Pokot et les Turkana du Kenya souffrant des mêmes pénuries de ressources, ont été très nombreux jusqu'à peu. Durant le XX^e siècle et la première décennie du XXI^e, le Karamoja a été le théâtre de différends sporadiques avec les autorités centrales, du protectorat comme de l'Ouganda indépendant, le plus souvent lors de campagnes de désarmement des pasteurs. En 1980, une terrible famine décima 20 % de la population (dont 60 % d'enfants). Rien d'étonnant à ce que cette région désertique ne fût guère au programme des voyagistes. Aujourd'hui, malgré le regain des raids entrepris par des voleurs de bétail depuis fin 2019, le Karamoja, globalement pacifié, offre au voyageur la possibilité de découvrir ses austères et fascinantes campagnes, mouchetées de broussailles, et les hommes et femmes qui les peuplent.