Guide de voyage Marqab

Autre château fort prestigieux, Marqab (le guet) fut l’une des pièces maîtresses du système de défense croisé.Tout de basalte vêtu, il est perché au sommet d’un large promontoire, s’étendant sur plus de 3 ha. Cette place forte contrôlait la côte et commandait l’accès à l’arrière-pays montagneux.La visite de ses ruines imposantes vous donnera l’occasion de découvrir un château peu fréquenté ainsi que de magnifiques panoramas.Les musulmans érigent en ce lieu une forteresse qui impressionne déjà les chroniqueurs du milieu du XIe siècle. Mais, bientôt, les croisés en prennent possession (en 1098 précisément, peu après la chute d’Antioche) et massacrent les habitants. Les Byzantins s’en rendent maîtres à leur tour en 1104, avant que les croisés ne reviennent. Trois décennies plus tard, profitant d’une querelle entre Francs d’Antioche et Francs de Tripoli, les musulmans reconquièrent Marqab.Ils le conserveront de 1130 à 1140, date à laquelle les Francs reprennent le château. La place restera aux mains des croisés jusqu’en 1285. Même en 1188, lors de sa campagne victorieuse, Saladin ne prend pas Marqab. La place bénéficiait alors de la protection renforcée de l’ordre des Hospitaliers, qui employa les derniers concepts de fortification militaire pour faire de Marqab une place imprenable.Mais, au XIIIe siècle, les ressources humaines font défaut à l’ordre et les occupants du château se trouvent obligés de conclure un accord avec les tout-puissants Mamelouks pour partager le revenu de leurs terres. La situation vire rapidement à l’avantage de ces derniers.Après un mois de bombardements, la forteresse se rend en 1285 aux assaillants dirigés par le sultan Qalaoun, le successeur de Baïbars. Il autorise les chevaliers Hospitaliers, derniers occupants des lieux, à se retirer en bon ordre, avec les honneurs, vers Tartous ou Tripoli. Quatorze ans après la chute du krak, six avant celle de Tartous, Marqab redevient arabe. Si, au milieu du XIIe siècle, Marqab prend un essor particulier, devenant même siège épiscopal, il perd peu à peu de son importance pour devenir une prison d’Etat sous les Mamelouks. Au début du XIXe siècle, le château sera abandonné.