Découvrez la Chine du Sud-Ouest : A l'écran (Cinéma / TV)

Vouloir résumer l'histoire du cinéma chinois, c'est tenter de condenser près de 130 années de productions en quelques lignes. Des films allant du documentaire au drame paysan, de la comédie musicale au film d'épée et de kung-fu en passant par une riche histoire d'animation et de cinéma socio-politique, tantôt à la marge, tantôt soutenu par un régime pour qui le rôle du cinéma n'a plus aucun secret. De Shanghai à Hong Kong, en passant par Beijing, Nanjing et autres centres de productions majeurs du XXe siècle, le septième art chinois s'est construit envers et contre tout pour devenir l'une des industries les plus puissantes du monde. Le temps d'une séance, plongez dans cette riche histoire des cinémas chinois et partez à la rencontre de cinéastes comme Zhang Yimou, Jia Zhangke ou encore les frères Shaw, qui ont façonné le septième art de ce pays à coups de films captivants et de superproductions grandioses.

Les débuts

Dès 1896, le cinéma s'invite en Chine au travers des comptoirs commerciaux de Shanghai et Hong Kong. Et c'est plus précisément le 11 août 1896 qu'un opérateur des frères Lumière organise la première projection cinématographique de l'histoire de la Chine, un an après l'invention du cinématographe Lumière. Il faut attendre 1905 pour que le premier film chinois, une captation de la star de l'Opéra de Pékin Tan Xinpei, soit réalisé. Malheureusement détruit à la fin des années 1940, le film couchait sur la pellicule trois scènes tirées de La montagne Dingjun, pièce de théâtre elle-même inspirée par le roman historique des Trois Royaumes.

Durant les premières années du cinéma chinois, comédies et mélodrames se succèdent jusqu'aux années 1920, où une réelle industrie émerge à Shanghai. C'est également à Shanghai qu'est tourné en 1921 le premier long métrage chinois, Yan Ruisheng, drame entre fiction et documentaire directement inspiré du meurtre d'une courtisane l'année précédente. À cette époque, les premiers studios commencent à produire de nombreux films pour une audience toujours grandissante. En 1928, le film L'Incendie du monastère du Lotus rouge fait sensation et lance l'histoire des wuxia, à la genèse du cinéma d'arts martiaux chinois.

Au sud, c'est Hong Kong qui devient le centre névralgique du cinéma régional. En 1925, les frères Runje, Runme et Runde Shaw s'unissent pour fonder la Tianyi Film Company, qui deviendra par la suite la fameuse Shaw Brothers Ltd en 1958. Ce studio ainsi que d'autres favorisent le développement des wuxia ainsi que des opéras cantonais.

Les années 1930 sont souvent considérées comme le premier âge d'or du cinéma chinois. D'une part, l'avènement du son permet l'essor de films musicaux à grand succès, à l'instar du Chant de minuit, adapté du Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux (1937). D'autre part, cette décennie voit également l'arrivée d'un cinéma plus politique, incarnés par des cinéastes comme Cheng Bugao (Spring Silkworms, 1933) ou Sun Yu (La Route, 1934). Mettant en scène une classe plus populaire, ces réalisateurs portent le quotidien des Chinois et leurs inquiétudes à l'écran et remportent un vif succès.

Avec l'Occupation japonaise, la production cinématographique chinoise ralentit fortement mais reste en activité grâce aux actualités et documentaires de guerre réalisés par les équipes mobiles des différents studios. En 1945, la production reprend de plus belle à Shanghai et fleurit jusqu'à l'avènement du Parti Communiste. De cette période, le film Printemps dans une petite ville de Fei Mu (1948) est à découvrir absolument. Après avoir été écarté par le Parti jusque dans les années 1980, il est redécouvert par le public et les critiques et est aujourd'hui considéré comme l'un des films les plus importants de l'histoire du cinéma chinois.

Du régime de Mao à la sixième génération de cinéastes chinois

Durant toute la seconde moitié du XXe siècle, le cinéma hongkongais – plus libre que son homologue du nord – produit de plus en plus, tout en restant dans ses genres de prédilection déjà établis avant-guerre. Aux opéras cantonais s'ajoutent les mélodrames contemporains, dans lesquels l'actrice et chanteuse Julie Yeh Feng rayonne dans les années 1960. De son côté, le studio des frères Shaw prend de l'ampleur et produit des films de plus en plus retentissants, malgré une rivalité croissante avec la Cathay Film Company, qui produit également wuxia, films de kung-fu et drames à raison de plus de 200 films par an. C'est finalement le studio des Shaw Brothers qui prévaudra dans les années 1970, popularisant au passage le cinéma de kung-fu en mandarin avec des titres phares comme La main de Fer (1972), Les Exécuteurs de Shaolin (1977) ou encore Cinq venins mortels (1978), tous devenus cultes auprès du public international. À cette époque, le kung-fu voit également ses premières superstars apparaître sur les écrans. Bruce Lee, dont la carrière américaine n'a pas décollé, débarque à Hong Kong grâce au studio Golden Harvest fondé par d'anciens cadres de la Shaw, et devient grâce à The Big Boss (1971) et La fureur de vaincre (1972) une star internationale. C'est également Golden Harvest qui signe avec Jackie Chan, inaugurant ainsi vingt années de cinéma explosif autant à l'écran qu'au box-office.

En Chine continentale, la censure communiste n'empêche pas le développement d'une industrie prolifique, boostée notamment par la formation d'unités mobiles de projection qui diffusent le septième art dans les régions rurales. Ces initiatives destinées à montrer des films mettant en scène les valeurs du régime permettent la formation de nombreux documentaristes, ainsi que l'essor du cinéma d'animation chinois, très apprécié des jeunes générations. La Révolution Culturelle met cependant un coup d'arrêt à cette production galopante, et le nombre de films produits s'écroule durant cette période. Il faut attendre les années 1980 pour que la production bondisse de nouveau, portée également par l'ouverture vers de nouveaux cinémas internationaux jusqu'alors bannis par le régime. C'est à cette époque qu'émerge la « cinquième génération » de cinéastes chinois formée à l'Académie de Pékin, dont Chen Kaige (Palme d'Or en 1993 avec Adieu ma concubine) ou Zhang Yimou (Ours d'Or pour Le Sorgho rouge en 1988, Lion d'Or pour Qiu Ju, une femme chinoise en 1992) sont les représentants les plus connus. Brisée par les événements de la place Tian'anmen, ce mouvement sera suivi par la « sixième génération », caractérisée par la difficulté de traiter à la fois des sujets de société censurés par le régime mais applaudis à l'international, et l'envie de s'adresser au public chinois. De ces cinéastes, on peut citer Jia Zhangke (Lion d'Or pour Still Life en 2006, Prix du Scénario à Cannes en 2013 avec A Touch of Sin) ou Zhang Yuan (East Palace West Palace, 1996, Les Petites Fleurs rouges, 2006).

Cinéma(s) chinois d’aujourd’hui

Difficile de résumer toute l'étendue du cinéma chinois contemporain. Avec un box-office qui, en 2021, occupait la première place mondiale devant celui des États-Unis, le pays et son industrie multiple ont su conquérir son peuple à coups de grands spectacles qui lui ressemblent. En marge – ou non – de ces blockbusters, laissez-vous séduire par la diversité de ce cinéma qui compte aujourd'hui plus de 86 000 écrans.

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