Enjeux politiques

La fin du XXe et le début du XXIe siècle auront été marqués par la figure de l’illustre et controversé Silvio Berlusconi, président du Conseil des ministres de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011. L’instabilité politique semble dans tous les cas avoir toujours été une prérogative de l’Italie, et entre 2011 et 2014, quatre gouvernements se sont succédé à la tête du pays, avec ceux de Silvio Berlusconi (Forza Italia), Mario Monti (Scelta Civica), Enrico Letta (Partito Democratico) et Matteo Renzi (Partito Democratico). En décembre 2016, les Italiens ont rejeté par référendum la réforme constitutionnelle portée par Matteo Renzi qui, dans la foulée, a annoncé sa démission. Deux forces ont par la suite constitué en 2018 la coalition au pouvoir, la Ligue (droite souverainiste) et le Mouvement Cinq étoiles (populiste). Après 80 jours de négociations, le président de la République italienne a nommé le 23 mai 2018 Giuseppe Conte au poste de président du Conseil pour conduire la coalition populiste entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue. Mais en août 2019, après des désaccords avec ses partenaires gouvernementaux du Mouvement 5 étoiles, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (parti de la Ligue) provoque la fin de la coalition en espérant des élections législatives anticipées. Mais le Mouvement 5 étoiles s'allie avec le Parti démocrate… Après un mois d'une crise politique estivale, le nouveau gouvernement italien de Giuseppe Conte prête serment le 5 septembre 2019 devant le président Sergio Mattarella. En décembre dernier, des dizaines de rassemblements ont lieu dans tout le pays avec une bannière : la sardine. Ce mouvement des « Sardines » est né après l'appel à manifester contre la Ligue, le parti d'extrême-droite de Matteo Salvini, et dans le but  de dénoncer la dérive souverainiste, populiste et raciste du parti de la Ligue. En mars 2020, le gouvernement Giuseppe Conte se trouve face à une grave crise sanitaire, la pandémie du coronavirus… Le pays est alors confiné pendant des semaines et cela paralyse son économie : seuls les déplacements nécessaires sur justificatifs (le travail, les soins de santé ou l’achat de nourriture) sont autorisés. Tous les rassemblements publics et privés sont interdits et les écoles sont fermées. Ce n'est qu'en mai 2020 que le pays entame un déconfinement. Huit mois plus tard, en janvier 2021, le Premier ministre italien Giuseppe Conte est contraint de démissionner, conséquence de l'éclatement de sa coalition et de son incapacité à remplacer trois membres d’Italia Viva (un petit parti dirigé par Matteo Renzi) au Parlement. C’est Matteo Renzi qui avait annoncé la démission immédiate en conférence de presse le 13 janvier de trois de ses membres. Face à cette nouvelle crise, le président de la République, Sergio Mattarella, demande à l’ancien président de la BCE, Mario Draghi, surnommé « Super Mario », de former un nouvel exécutif. Après des semaines d'instabilité politique, Mario Draghi a officiellement prêté serment en tant que nouveau chef du gouvernement le samedi 13 février 2021. Il arrive alors à la tête d'un pays ayant enregistré en 2020 une chute de 8,9 % de son PIB, l'une des pires chutes de la zone euro. Fin janvier 2022, l'Italie choisit d'assurer la stabilité en réélisant le président sortant, Sergio Mattarella, âgé de 80 ans, et Mario Draghi reste à la tête du gouvernement.

Economie

Le tourisme en Italie représente 13 % du PIB (232,2 milliards d'euros en 2019), une part considérable de l’économie italienne (par comparaison, le tourisme représente 7 % en France). L'Italie est d’ailleurs la deuxième destination étrangère des Français. De courts séjours (week-ends) assurent au pays une activité constante. En revanche, les séjours balnéaires sont plus longs (10 à 12 jours environ). Les stations thermales attirent également bon nombre de visiteurs. En Italie, comme en France, le mois d'août est très demandé par les vacanciers. Après la France et l'Espagne, l'Italie est la troisième destination touristique d’Europe avec 94 millions de visiteurs, selon l’ENIT, et à l'échelle de la planète, le pays, célèbre pour son patrimoine historique et artistique inestimable, se hisse au rang de la cinquième destination touristique mondiale. Mais durant l'année 2020, l’absence de touristes étrangers due à la pandémie a engendré des pertes considérables (une baisse de 3,2 milliards d'euros du chiffre d'affaires sur la seule période estivale). En 2021, des signes de reprise ont été constatés grâce à l'amélioration de la situation sanitaire, avec 20 % de touristes en plus par rapport à l'été 2020. L'Italie mise sur la saison 2022 pour un retour à la normalité quant à la situation sanitaire. Depuis mai 2022, il n'est plus nécessaire de montrer un pass sanitaire pour s'attabler dans un restaurant. 

Face à l’avenir

L’Italie est le premier pays d’Europe à avoir subi la pandémie de plein fouet, imposant aux Italiens à partir de mars 2020 un confinement radical (« Tutti a casa ») pendant plusieurs semaines. Le secteur touristique a fermé ses portes, tout comme l’Italie tout entière. Il va falloir du temps pour que le pays se relève de cette situation chaotique qui a touché par ailleurs l’ensemble de la planète. Déjà, l’économie italienne a été fortement affectée par la crise financière mondiale et n'est sortie de la récession qu'en 2015, mais en 2018, le PIB du pays était encore inférieur de 4 % à celui de 2007. La dette italienne est l’une des plus élevées d’Europe et, en 2019, l'économie a stagné en raison notamment de la situation politique incertaine. Le chômage s’élève à 10 % mais ce sont les jeunes qui pâtissent du non emploi avec un taux de plus de 30 % dans ce pays qui est la troisième puissance de la zone euro. Cependant, l’Italie voit de nouvelles perspectives grâce au plan de relance européen. Principal bénéficiaire du Next Generation EU, l'Italie a reçu un premier acompte de 25 milliards d'euros en août 2021. Cet argent servira à la mise en place de plus d’une centaine de projets favorisant la transition numérique des entreprises et leur internationalisation mais aussi des chantiers d'infrastructures liées au TGV. Des investissements sont prévus dans les énergies renouvelables et la révolution verte.  Au total, l’Italie recevra 191,5 milliards d’euros (dont 68,9 milliards de dons et 122,6 milliards de prêts). Les conséquences de l'épidémie sur l'économie italienne, troisième de la zone euro, ont entraîné une chute du PIB de 8,9 % en 2020, sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis la guerre en Ukraine en février 2022, le défi de l'Italie est de réduire sa dépendance au gaz russe. "Ce n'est pas évident comme tâche, mais il faut le faire", a indiqué M. Draghi en mars 2022, et d'ajouter : "Il y va de notre sécurité et de notre liberté." Les prix à la consommation, de l'énergie et alimentaires, se sont envolés au point que l'Italie connait en mars 2022 une inflation au plus haut depuis trente ans...