L’Adriatique du côté des Marches

Si la région des Marches est principalement formée de collines (près de 70 % du territoire) et de montages à l’ouest (30 %), c’est sa côte qui est son atout majeur. Avec 180 kilomètres de littoral au bord de l’Adriatique, les Marches comptent près de trente stations balnéaires avec notamment des plages de sable et des petits ports pittoresques. D’abord, la ville d’Ancône, chef-lieu de la région, se situe sur un promontoire formé par les versants nord du Monte Conero. Par son altitude de 572 m, le Conero, qui vient du grec κόμαρος (prononcer « komaros ») et qui signifie « arbousier », s’élève en un sommet calcaire au sud d’Ancône, donnant un spectacle fabuleux de falaises et de versants escarpés tombant dans la mer (si vous aimez le calme, cet endroit est vraiment idéal pour allier plage, nature, repos et activités sportives !). L’une des plus belles plages de cette côte se trouve dans la baie de Portonovo. Depuis ses hauteurs, un panorama magnifique s’ouvre sur la blancheur des cailloux au loin. Portonovo est protégée par le Parc régional de Conero, déclaré zone protégée et qui s’étend sur 60 km2, englobant ainsi plusieurs stations balnéaires (outre Portonovo, on peut mentionner Numana et Sirolo). Si vous aimez les paysages de roches, l’extrémité du versant sud de cette baie est dessinée par une autre plage, la « Della Vela », qui tire son nom d’un rocher en forme de voile. Ce coin de la côte a gardé sa nature sauvage et sa tranquillité et, en allant vers Sirolo, la plage surnommée des Due Sorelle (les deux sœurs en français) vous surprendra. Deux énormes rochers se ressemblant comme deux gouttes d’eau sortent tout droit de la mer, limpide. Enfin, les plages de sable et de petits cailloux longent tout le littoral, comme la plage San Michele ou la plage Sassi Neri faite d’une longue bande de cailloux noirs vers Sirolo toujours. Il faut donc se balader tout au long de ce littoral pour trouver son coin de paradis, mais si vous n’êtes pas trop mer, c’est vers l’intérieur de la région qu’il faut se diriger, où les monts Sibyllins s’étendent entre les Marches et l’Ombrie.

Les monts Sibyllins entre les Marches et l’Ombrie

Les monts Sibyllins unissent ces deux régions de l’Italie. C’est là que se trouve, selon la légende, la grotte de la Sybille, une prophétesse, mémoire vivante qui perpétuait le savoir. Cette grotte est par ailleurs connue sous le nom de la Grotta delle Fate (Grotte des Fées) qui inspira les poètes (l’Arioste et le Tasse en firent le royaume d’Armida et de la magicienne Alcina) mais aussi la superstition des populations locales.

Ensemble montagneux singulier des Apennins offrant des paysages sauvages, ces monts s’étendent sur une superficie de 70 000 hectares institués en parc national en 1993 et dont un massif calcaire s’érige dans le sud des Marches, avec comme point culminant le Monte Vettore du haut de ses 2 476 mètres. La Néra, qui creuse l’une des vallées les plus belles de tous les Apennins, prend d’ailleurs sa source dans ces monts Sibyllins pour ensuite alimenter pendant la saison estivale les deux tiers du débit du Tibre. Pour pénétrer ce paysage enchanteur, la ville Ascoli Piceno est une excellente porte d'entrée. La meilleure période pour visiter ces monts se situe entre la fin du mois de mai et le début du mois de juillet, lorsque les hauts plateaux sont recouverts de fleurs, ou bien en hiver, lorsque le blanc des flocons de neige colore les sommets. Le paysage se dessine au gré de ce que la nature a ciselé au cours du temps, entre petits lacs de montagne (comme le Lago di Pilato) et les hautes plaines des monts Sibyllins. Au-dessous de Castelluccio en Ombrie (ville complètement rasée après le tremblement de terre survenu le 30 octobre 2016), le Piano Grande doit sa réputation à sa beauté, tout simplement ! Ce grand plateau, à 1 200 mètres d’altitude, constitue un bassin karstique (composé de calcaire poreux qui contient des réserves souterraines d’eau), et qui en été offre un spectacle coloré de fleurs sauvages. Dans la plaine environnante poussent des lentilles, produit phare de la région (les Italiens de la région en sont très fiers !). Sur les 70 000 hectares des monts Sibyllins, 17 790 se trouvent en Ombrie, région qui compte au total huit parcs régionaux.

Le « Cœur vert de l’Italie »

L’Ombrie est aussi nommée « le cœur vert de l’Italie ». Au centre du pays, cette petite région sans accès à la mer de 8 456 km2 alterne entre plaines intérieures, collines et chaînes montagneuses. En somme, près de 30 % du territoire est montagneux et les 70 % restants sont faits de collines, avec quelques plaines au milieu. Le Tibre la traverse, d’ailleurs tous les cours d’eau convergent vers ce fleuve, et même l’émissaire du lac Trasimène. Ce lac figure parmi les huit parcs régionaux répertoriés. Outre le Parc national des monts Sibyllins, la région comprend le parc de Colfiorito, celui du mont Cucco, le parc du mont Subasio, le parc fluvial du Tibre, le parc du mont Peglia-Selva di Meana, le parc fluvial de la Nera et enfin, donc, le parc du lac Trasimène. Ce dernier compte 13 200 hectares et il est entouré de trois îles : la Polvese (un parc scientifique), la Maggiore (habitée pendant l’année) et la Minore. Son espace est désormais protégé depuis 1995, alors que le tourisme menaçait auparavant son équilibre fragile. On peut y pratiquer la voile, les sports d’eau, la pêche, faire des balades à cheval tout autour… Dans cette région verte entourée de terres, traversée de lacs et de cours d’eau, il est possible donc de faire dans l’aquatique. La cascade des Marmore, une chute d'eau sur trois niveaux près de Terni, réjouit les amateurs de canoë-kayak, d'hydropseed et de rafting. A côté de là, le deuxième lac d’Ombrie en taille, le lac de Piediluco, se situe dans un cadre entouré de montagnes. Enfin, les sources du Clitumne, entre Spolète et Foligno, font remonter le temps où les Romains venaient y écouter les réponses des oracles du dieu Clitumne. En effet, ses eaux étaient douées de la vertu prophétique, chantées par Virgile, Properce et Pline le Jeune.

Avec ce paysage si diversifié, vous pourrez ainsi choisir votre lieu de vacances dans le territoire, en accord avec vos goûts sportifs ou vos envies de calme !

Le Tibre

La plus grande partie du bassin du Tibre (Tevere en italien) est comprise en Ombrie. Il est le 3e fleuve le plus long du pays, après le Pô et l’Adige. Il trouve sa source sur le mont Fumaiolo, en deux points connus comme étant « les veines », situées sur l’Apennin toscan-émilien. Sur 400 km, 210 se trouvent en Ombrie, sillonnant d’abord du nord au sud, avant de définir la frontière de la région avec le Latium lorsqu’il rencontre la rivière Paglia. Città di Castello se situe dans la haute vallée du Tibre, à l'extrême nord de l'Ombrie, et est traversée dans toute sa longueur par le fleuve qui donne la fertilité à sa terre : la culture du tabac y est particulièrement développée.