Histoire des Marches

Apparition des premières traces de la civilisation étrusque qui atteint son apogée au VI^e siècle av. J.-C. Le territoire antique de l’Étrurie, composée de cités-Etats, correspond alors à la région de la Toscane actuelle et à une partie conséquente de l’Ombrie, incluant Pérouse. Les Etrusques s’installent également à Rome pendant un siècle et la transforment en une véritable ville.

Au cœur de la péninsule italienne, la tribu Umbri nomme son territoire Umbria. Les invasions étrusques semblent pousser les Ombriens vers les Apennins.

En -387, une colonie de Grecs venue de Syracuse fonde Ankon, l’actuelle Ancona.

Bataille de Sentinum perdue par les Ombriens. Commence alors l’avancée de l’Empire romain sur leur territoire. Les Romains dominent la région des Marches pendant près de 700 ans.

Construction de la Via Flaminia en Ombrie, axe routier essentiel du développement de l’influence romaine dans le pays.

Pérouse est le théâtre d’une guerre civile romaine menée par Marc Antoine contre Octave. La ville est alors détruite.

Chute de l’Empire roman et apparition de villes-Etats. Ces dernières n’ont alors cessé de se livrer à des batailles. Très vite les Guelfes, qui soutiennent la papauté, et les Gibelins, qui souhaitent voir la région dominée par un roi (partisans de la suprématie de l'empereur germanique en Italie), s’affrontent.

L’Ombrie est divisée entre la domination byzantine et le Duché de Spolète fondé par les Lombards. Ces derniers y resteront jusqu’au XIII^e siècle, sans dominer continuellement.

Florence et une grande partie de la Toscane et de l’Ombrie sont rattachées à l’Empire carolingien. Certains territoires sont offerts au pape. Charlemagne visite la région.

Pérouse devient propriété des papes avec l’accord de Charlemagne et de Louis le Pieux.

Le nom de « Marca » apparaît avec la dynastie impériale des Othons. Les Marches sont alors au cœur des luttes entre l'Empire et la papauté.

Naissance de saint François à Assise. L’Ombrie va peu à peu donner l’image d’un lieu de paix et de sérénité, une image véhiculée notamment par les artistes peintres. Saint François d’Assise meurt le 3 octobre 1226.

Naissance à Florence (Toscane) du premier grand poète de langue italienne, Dante Alighieri. Il est l’auteur de La Divine Comédie, premier poème écrit en dialecte toscan, et non en latin.

L’Ombrie entre dans une période de changements importants. Développement de nouvelles agglomérations dans la région, les villages fortifiés (les castra) sont reliés par un système de routes. Les anciennes villes romaines sont abandonnées et reconstruites sur les hauteurs, à l’exemple de Gubbio ou Trevi.

Une série de catastrophes a lieu en Ombrie. D’abord, la moitié des populations de Toscane et d’Ombrie disparaît à cause des épidémies de peste. En plus de cette maladie infectieuse dévastatrice, plus d’une dizaine de tremblements de terre détruisent de nombreux lieux habités durant cette période.

Domination des Montefeltro auxquels le pape Eugène IV confère la dignité ducale.

Frédéric III de Montefeltro (Federico da Montefeltro) est né à Gubbio le 7 juin 1422. Duc d'Urbino et comte de Montefeltro de 1444 à sa mort, il fut un homme de guerre et un mécène (condottiere) très célèbre de la Renaissance. La ville d’Urbino située dans les Marches lui doit son goût pour le raffinement et la culture. Le palais ducal d'Urbino est sans doute l’un des emblèmes de cette période prospère sous son règne. Frédéric III de Montefeltro fait venir les personnalités artistiques du Quattrocento les plus talentueuses. Parmi eux : Luciano Laurana (architecte venu de Dalmatie, 1430-1502), Francesco di Giorgio Martini (architecte de Sienne, 1439-1502), Piero della Francesca (de Sansepolcro, 1415-1492), Paolo Uccello (de Florence, 1397-1475). Il aurait peut-être même fait venir Botticelli (de Florence, 1445-1510) et Melozzo da Forlì (1438-1494) ainsi que des humanistes comme Vespasiano da Bisticci, un libraire et écrivain italien de la Renaissance. C’est aussi à Urbino que se forme Bramante, l’un des architectes et des peintres les plus importants de la Renaissance (1444-1514) ainsi que Raphaël (1483-1520), fils du peintre Giovanni Santi (ou Sanzio). L’enceinte du Palazzo Ducale d’Urbino devient ainsi un centre culturel bouillonnant où une grande bibliothèque (on dit « la plus grande d'Italie après celle du Vatican ») est construite à l’initiative de Frédéric III de Montefeltro pour réunir intellectuels et humanistes. Ville d’art, Urbino garde encore les traces de ce passé culturel avec, entre autres, sa Faculté des arts, son lycée artistique « Scuola del libro » (« Ecole du livre »), l’ISIA (Institut supérieur des industries artistiques) et l’Académie des Beaux-Arts. L’atmosphère y est jeune, très étudiante.

Naissance à Urbino de Raphaël, peinte et architecte italien de la Renaissance. Son nom de naissance est Raffaello Sanzio (aussi nommé Raffaello Santi, Raffaello da Urbino, Raffaello Sanzio da Urbino).

La noblesse se réapproprie les villes abandonnées… Palais, chapelles, théâtres et monastères sont rénovés, reconstruits, les portails sont surmontés du blason familial, les crépis sont refaits selon les critères du Moyen Age…

Naissance de Gioachino Rossini à Pesaro.
Le Barbier de Séville est probablement aujourd’hui le plus célèbre des opéras composés par Rossini. L’Italienne à Alger ou encore Guillaume Tell sont aussi des œuvres très connues de son répertoire lyrique. Né le 29 février 1792 à Pesaro dans les Marches et mort un vendredi 13 novembre à Paris en 1868, le compositeur innove l’écriture orchestrale. Il a profondément marqué l’histoire de l’opéra du XIX^e siècle tout en menant une existence très mouvementée. Connu aussi pour être un grand gourmand, il aimait améliorer ses plats de foie gras et de truffes !

L’Ombrie tombe sous la domination de Napoléon jusqu’en 1814.

Rétablis par le Congrès de Vienne, les Etats pontificaux occupent une grande partie de l’Italie centrale, dont l'Ombrie et les Marches. Les Etats de l’Eglise disposent de deux grandes entrées maritimes : Ancône au bord de l’Adriatique et Civitavecchia sur la Méditerranée.

Les Marches sont occupées par l'armée autrichienne.

La bataille de Castelfidardo a lieu, comme son nom l’indique, dans la petite ville de Castelfidardo, située au sud d’Ancône dans la région des Marches. Les troupes piémontaises qui mènent la guerre d'unification italienne, idée défendue par Giuseppe Mazzini, remportent la victoire sur les troupes pontificales. Les Marches et l’Ombrie intègrent ainsi le Royaume d’Italie, faisant la jonction avec les troupes de Garibaldi qui viennent de conquérir tout le sud de la péninsule. Florence devient la capitale du pays en 1865, jusqu’à la conquête de Rome cinq ans plus tard. Le roi Vittorio Emanuele II s’installe alors au Palazzo Pitti.

Révolutionnaire et patriote, il a grandement œuvré pour l’Unité italienne. Certaines rues, places et grandes avenues portent son nom. En 1870, il choisit la Sicile comme territoire pour voir naître la République italienne, alors que le roi Victor-Emmanuel II vient de terminer l’unification de l’Italie. Arrêté, il est enfermé puis exilé. Quelques mois avant sa mort, il parvient à regagner Pise en utilisant une fausse identité.

Probablement le plus connu des Italiens d’origine française, puisqu’il est né à Nice. Bien que naturalisé français à l’âge de 7 ans, alors que Nice revient à la Savoie, il s’est toujours senti italien. En 1833, alors qu’il est capitaine d’un navire qui file vers la mer Noire, il découvre le mouvement « Jeune Italie » de Giuseppe Mazzini qu’il rejoindra vigoureusement quelques années plus tard. Il est considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Italie.

Les Marches et l’Ombrie tombent sous le contrôle du régime fasciste de Mussolini. Les Marches se trouvent sur la « ligne gothique » qui sépare les troupes allemandes des troupes alliées. L’Ombrie est connue pour avoir toujours été une poche de résistance active pendant la Seconde Guerre mondiale. A Foligno par exemple, près de 3 000 personnes furent déportées en Allemagne.

Les frontières actuelles de l’Ombrie sont fixées avec la création de la province de Terni, alors que la province de Rieti est incorporée à la région Lazio.

Mussolini et ses ministres sont exécutés.

Les Italiens choisissent la République pour leur pays.

Traité de Rome : création du Marché commun.

Deux tremblements de terre secouent l’Ombrie et les Marches à une semaine d’intervalle. Avec une magnitude de 6,1 sur l'échelle de Richter, le séisme provoque la mort de 12 personnes, et fait plus de 110 blessés. Plusieurs villages de montagne sont dévastés, les édifices historiques endommagés, dont la basilique de Saint-François d'Assise, où quatre personnes sont tuées par la chute d'une voûte.

Adoption de l’euro.

L’insubmersible Silvio Berlusconi et ses alliés de droite remportent les élections nationales après la chute du gouvernement de Romano Prodi. À 71 ans, Berlusconi devient pour la troisième fois président du Conseil. Mais l’édifice « Silvio » commence à se fissurer : les scandales se succèdent et culminent avec une affaire de mœurs sur mineure, l’affaire « Ruby gate », alors que la Cour constitutionnelle annule la loi le protégeant de toute poursuite pendant son mandat.

150^e anniversaire de l’unification italienne. En novembre, suite à la démission de Berlusconi, l’économiste Mario Monti devient président du Conseil. Malgré le plan d’austérité et les manifestations contre sa politique de rigueur pour contrer la crise économique, Monti parvient à maintenir le cap. « Super Mario », comme le surnomment les journalistes, lance une réforme des retraites, met en place une politique de lutte contre l’évasion fiscale et demande à l’Église de payer une taxe foncière.

La coalition de gauche remporte les élections générales. Enrico Letta réussit à former un gouvernement de coalition après deux mois d’impasse.

Dans la nuit du 23 au 24 août 2016, un puissant séisme de magnitude 6,2 a frappé le centre de l’Italie. Près de 300 personnes sont mortes sous les décombres et près de 400 ont été blessées. Les villages des régions du Latium et des Marches ont été très touchés, faisant des dégâts considérables, notamment dans la province d’Ascoli Piceno où le petit village de Pescara del Tronto a été totalement détruit. En Ombrie, les municipalités de Norcia et Preci ont été détruites.

Large victoire du « non » au référendum italien. A presque 60 %, les Italiens ont rejeté le 4 décembre 2016 la réforme constitutionnelle portée par Matteo Renzi qui, dans la foulée, a annoncé sa démission.

Élections législatives : victoire des forces anti-européennes. En juin 2018, l’Italie connaît un nouveau gouvernement placé sous la houlette de Giuseppe Conte et issu de la coalition inédite entre deux partis antisystème, le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue.

Une coalition est finalement formée entre la Ligue (droite souverainiste) et le Mouvement 5 Étoiles.

Le gouvernement Conte II prête serment le jeudi 5 septembre. Une nouvelle coalition est formée entre le Mouvement 5 Étoiles et le Parti démocrate.

Le gouvernement italien décide de placer tout le pays en confinement en raison de la pandémie du coronavirus.