Le christianisme en Italie

Les Marches et l’Ombrie, tout comme l’Italie, ont évolué sur les traces de la religion catholique. Dans le pays, 97 % de la population est baptisée, mais seulement 10 % va à la messe régulièrement : la jeunesse italienne ne diffère pas de celle de France, on ne pense plus vraiment à consulter le prêtre pour avoir des conseils en matière de sexualité. Si l’on remonte le temps, on comprend que l’Italie a toujours été cependant liée à la religion. Dès ses origines, Rome mêlait les pratiques religieuses à chacun des événements de la vie publique. Les anciens Romains auraient très tôt distingué un « temps sacré » (réservé aux dieux, aux fêtes) d'un temps « profane » (consacré aux travaux de la terre, à la guerre) : un calendrier « magique » s'est ainsi créé, faisant alterner action et inaction, temps profane et temps sacré. Ce sont les Etrusques vraisemblablement qui ont codifié les rituels organisés dans le temps, pour rendre aux dieux les honneurs correspondant aux activités saisonnières. Le christianisme est apparu à Rome une dizaine d'années après la crucifixion du Christ. Les premiers chrétiens furent persécutés par les Romains, mais le christianisme finit par devenir la religion officielle de l'Empire romain. Au Moyen Age, le pape, chef spirituel de tous les catholiques, régnait sur un Etat influent et Rome devint le centre du monde chrétien.

Le Vatican, une cité-Etat

En 1929, les accords du Latran reconnaissent la cité du Vatican comme Etat indépendant et souverain au sein de Rome. C’est donc aujourd'hui une ville-Etat de 1 000 habitants, siège de la papauté et du monde catholique, avec pour chef le pape François, élu en mars 2013 à la suite de la renonciation de Benoît XVI. Il est le 266e pape ! Ce pape argentin jésuite se distingue par son ouverture d'esprit et son anticonformisme, il est aussi le premier pape issu du continent américain.

La religion aujourd’hui

L'influence politique de l'Eglise est allée en s'amenuisant à partir des années 1960. Aujourd’hui, le catholicisme n'est plus une religion d'Etat et la Constitution italienne garantit la liberté de religion. Mais on peut voir les empreintes de ce monde chrétien dans ses nombreuses églises et la naissance de saints. Dans les Marches, notamment, la Basilica della Santa Casa sur la colline de Loreto est célèbre. A l’intérieur, la Santa casa di Loreto (Sainte Maison de Lorette) accueille des milliers de pèlerins venus honorer une statue de cèdre représentant la Vierge Marie couronnée de perles. Selon la croyance, la Sainte Maison de Lorette, maison dans laquelle a grandi l’Enfant Jésus, a été transportée miraculeusement par les anges de Nazareth jusqu’ici. En Ombrie, différents itinéraires reviennent sur les lieux des saints. Des monastères, des cryptes, des sanctuaires et des églises paroissiales sont à visiter le long de ces chemins qui parcourent la nature. Outre saint François d’Assise, la région de l’Ombrie a vu naître saint Benoît, fondateur de l’ordre des bénédictins, à Nurcie en 480. Saint Valentin, lui, fut évêque de Terni, à partir de 197, lors de l’investiture du pape Félicien. Il défendit le mariage chrétien et il aurait été condamné à mort vers l’an 273 pour avoir remplacé le sacrement païen par la cérémonie de mariage chrétienne. Il repose à la Basilica di San Valetino à Terni où de nombreux amoureux se rendent en février, notamment pour la Saint Valentin. Comme en France, les trois grandes fêtes religieuses sont Pâques, le 15 août (ferragosto) et Noël. Si les Italiens sont de plus en plus nombreux à adopter les us et coutumes de l'Europe du Nord en matière de célébration de Noël – sapin et échange de cadeaux –, il reste deux traditions bien ancrées en Italie : la construction de crèches (presepi) très élaborées et la Befana. Le 6 janvier, jour de l'Epiphanie, la Befana (une sorcière) parcourt le ciel sur un manche de balai à la recherche de l'Enfant Jésus. Elle s'arrête à chaque maison et laisse cadeaux, jouets et friandises aux gentils enfants et un morceau de charbon aux autres.