Famille

En Italie, la famille reste un pilier de la société, facteur de stabilité personnelle et professionnelle. En Ombrie, comme dans les Marches, les liens familiaux sont forts, moins que dans le sud du pays certes, mais ils restent plus importants que dans n'importe quel autre pays d'Europe occidentale. Les caricatures ou autocritiques du cinéma d'après-guerre à propos de la fameuse mamma italienne sont toujours actuelles. Et plus les enfants quittent tard la maison, plus les parents sont heureux. Les enfants, quant à eux, grimacent parfois devant cette idée, surtout quand ils ont dépassé la trentaine. Ils cherchent souvent à prendre leur envol, mais l’économie du pays (que la pandémie du Coronavirus va encore plus fragiliser) ne leur permet pas toujours de trouver du travail ou bien d’assurer une entière indépendance, jusqu’à quitter le nid familial. Puisque l’on parle de famille, dont l’importance vient aussi du passé rural italien, il faut évoquer le phénomène du matriarcat, où la place de la mère ne se réfère pas à un mythe, mais bien à la réalité. C’est ainsi qu’elle contribue au machisme italien, la mère de famille, toujours aux petits soins pour ses enfants, joue le jeu des injonctions sociétales où chacun évolue au sein de rôles bien impartis. Bien que la société se modernise, on reste tout de même loin des débats féministes actuels en France. En 1962, le cinéaste Pier Paolo Pasolini dresse un portrait de la mère dans Mamma roma et les mamans des Marches et d’Ombrie pourraient se reconnaître sans doute encore aujourd’hui… La religion, en tant que valeur morale, a toujours beaucoup de poids dans la structure familiale mais elle n'est plus un obstacle quant aux décisions de séparation. Autorisé depuis 1970, le divorce est peu à peu entré dans les mœurs.

Homosexualité

La connaissance de la place de chacun dans la société reste un point essentiel et, comme mentionné ci-dessus, le peuple italien demeure attaché à ses traditions. Dès lors, l’homosexualité reste encore taboue, certains jeunes hésitent longtemps avant de faire leur coming out dans leur famille. Et la classe politique ne contribue pas à faire changer les mentalités. Le parti populiste et xénophobe de la Ligue diffuse des propos racistes envers les étrangers et intolérants envers la communauté LGBT… Les grandes villes accueillent cependant une clientèle gay et lesbienne dans certains établissements, c’est le cas à Ancône par exemple. La principale association du pays, Arcigay  (basée à Bologne), est un bon point de repère en ligne, une mine d’informations traduites en anglais. N'hésitez par à le consulter ( www.arcigay.it) : vous y trouverez, sur une carte bien faite, les points des associations LGBT de la région, dont un se trouve à Ancône et un à Pesaro. Malgré ce climat politique hostile au changement des mentalités, il faut mentionner que le 11 mai 2016, en dépit de l'avis des nombreux opposants, Matteo Renzi (président du Conseil des ministres du 22 février 2014 au 12 décembre 2016) a contribué à une grande avancée puisque la loi sur les unions civiles homosexuelles a été adoptée. Le texte reconnaît donc un réel statut pour les concubins gays, aux yeux de la loi. Mais jusqu'à l'adoption du mariage gay comme en France, il y a encore du chemin à faire…

Travail

Les jeunes restent ceux qui paient le prix fort de la crise qui a débuté en 2008. En Ombrie, le chômage continue d’être un problème majeur, notamment depuis 2016, année du séisme qui a touché toute la région et détruit des villes entières. Selon les statistiques Europa, une baisse de l’industrie manufacturière a été enregistrée en 2018 (69 000, -2 000), et des services (174 000, -1 000) et, à l’inverse, le nombre des employés augmente dans l’agriculture (15 000, +1 000), le commerce, l’hôtellerie, les bars et restaurants (73 000, +1 000) et le bâtiment (23 000, +1 000). Même constat du côté des Marches, le tissu entrepreneurial s’est à nouveau réduit de 1,2 % en 2018. Toujours selon Eurostat : « Les dynamiques sont plus négatives que celles nationales. Depuis 2010, les entreprises actives de la région ont enregistré une baisse de 6,6 %, tandis qu’au niveau national, on a enregistré une baisse de 2,5 % ». Dans les Marches cependant, la situation du marché du travail s’améliore, avec des ouvertures de postes et une baisse du chômage considérable. Globalement, dans toute l’Italie, le taux de chômage se maintient aux alentours de 10 %, selon l'Institut national des statistiques (Istat) en fin d’année 2019. Chez les jeunes de moins de 25 ans, il s’élève à 27 % et, à titre de comparaison, il est de 14 % chez les jeunes dans toute l’Union européenne (statistiques d'août 2019, source Statista). En conséquence, nombre d’entre eux, s’ils ne restent pas chez leurs parents, partent vivre et travailler à l’étranger. L’Italie connaît une fuite de ses cerveaux vers l’Europe du Nord, mais aussi vers le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande…

Noms

Les noms de famille italiens dérivent souvent des charges ou des titres dont bénéficiaient les plus illustres ou les plus anciens membres d'une lignée : Abati (abbé), Consoli (consul), Giudici (juge). Autre cas de nom de famille, moins glorieux mais très courant : Esposito, dont la signification en napolitain est «  exposé  ». Mais exposé à quoi ? A qui ? Ce nom fut donné aux enfants abandonnés qui étaient placés sur l'autel ou le porche d'une église. Ils étaient exposés, d'où le nom donné à ces enfants trouvés. Les prénoms dérivent aussi des différents saints des lieux.

Education

En Italie, le taux d'alphabétisation est de 98 %. L'école publique est gratuite et obligatoire jusqu'à 16 ans. Les divisions scolaires se déroulent de la maternelle (de 3 à 5 ans) au primaire (à 10 ans), jusqu'à l'équivalent du collège français, appelé « intermédiaire » en Italie et sanctionné par un examen important de fin d'études (équivalent du BEPC en France). Ensuite, au lycée, les élèves peuvent choisir entre les études d'enseignement classique, scientifique, littéraire ou artistique. L'examen, la maturità, correspond au baccalauréat français. Le système universitaire est partagé en deux cycles, de 5 ans au total. Après les trois premières années est délivrée une laurea breve (qui correspond à une licence française), puis il faut faire encore 2 ans pour obtenir une laurea specialistica (un master).