Découvrez Bahreïn : Que rapporter ? (artisanat...)

À la nuit tombée, le souk de Manama s'illumine de mille lumières. Alors qu'aux alentours, les gratte-ciels rappellent que le pays s'est profondément modernisé ces dernières décennies, le souk conserve encore un aspect traditionnel, avec ses petites ruelles et ses cafés où les hommes se pressent pour discuter affaires. On y trouve des parfums, des perles naturelles, les meilleures dattes du Golfe (selon les Bahreïnis), des vanneurs traditionnels, ou encore des épices… Le voyageur aura l'embarras du choix, même si, ces dernières années, plusieurs boutiques spécialisées dans le Made in China ont fait leur apparition. Pour les amateurs de shopping, les centres commerciaux de Bahreïn accueillent les plus grandes marques internationales. Haute couture, horlogerie suisse ou joailliers célèbres… le Royaume est un paradis du luxe. Mais plusieurs designers et créateurs bahreïnis commencent aussi à se faire un nom dans l'archipel.

Les parfums du désert

Impossible de quitter Bahreïn sans s'être laissé tenter par ses parfums. L'art du oud – ce bois de santal résineux dont la distillation produit une huile essentielle odorante – est maîtrisé par les parfumeurs bahreïnis depuis des siècles. Très prisé dans toute la péninsule arabique, le oud est profondément ancré dans la culture de l'archipel. Chaque famille possède sa propre recette, transmise de génération en génération, et on s'en asperge généreusement lors des fêtes religieuses ou des grandes réceptions.

Dans les parfumeries de Manama, ce nectar sombre aux notes boisées et animales s'achète pur ou intégré à des mélanges. Le secret de la composition est jalousement gardé, mêlant ambre, rose, safran ou musc blanc. Le souk de Bab al Bahrain regorge de petites boutiques tenues par des nez qui créent sur place des fragrances sur mesure.

Le bakhoor, ces copeaux de bois imbibés de parfum, se brûle dans des encensoirs en laiton : un geste ancestral que les Bahreïnis perpétuent encore au quotidien pour parfumer la maison ou accueillir un invité.

Des dattes comme des bijoux

Autre emblème du royaume : la datte. Fruit sacré au Moyen-Orient, elle est omniprésente à Bahreïn : sur les marchés, dans les maisons, jusque dans les hôtels où l'on vous l'offre avec du café à la cardamome dès votre arrivée. Les variétés sont innombrables : Khalas, Khunaizi, Barhi… chacune avec sa texture, sa couleur et son arôme.

Sur les étals, elles se présentent naturelles ou fourrées – aux noix, aux oranges confites ou au gingembre. Certaines sont même infusées à la rose ou au clou de girofle. En été, elles sont consommées fraîches ; en hiver, on les déguste séchées. Les dattes les plus prisées proviennent quant à elles des palmeraies royales. Pour s'en procurer, il faut se rendre chez Bateel, qui vend ces fruits rares dans de magnifiques coffrets en bois, véritables objets d'orfèvrerie. Un souvenir gourmand et facile à transporter.

Les dernières perles naturelles

Bahreïn fut pendant des siècles le centre mondial de la perle naturelle. Avant la découverte des hydrocarbures dans le Golfe persique, plus de 30 000 plongeurs sillonnaient ses eaux à la recherche de ces pierres à l'éclat exceptionnel. Les perles bahreïnies sont réputées pour leur pureté, même si la plupart sont irrégulières. Celles à la forme parfaite, les dana, s'arrachent à prix d'or.

Aujourd'hui, si la pêche perlière a quasiment disparu, l'État protège jalousement ce patrimoine. Il est même interdit d'exporter des huîtres perlières brutes. À Manama, de nombreux bijoutiers proposent des créations ornées de véritables perles naturelles, montées en bagues, pendentifs ou boucles d'oreilles. Les prix varient selon la taille et la brillance, mais chaque achat est accompagné d'un certificat d'authenticité. Pour les passionnés, des sorties en bateau sont même proposées pour revivre l'expérience des pêcheurs d'autrefois.

Artisanat et design : le chic local

À Bahreïn, l'artisanat est encore bien vivant. Dans le village de Bani Jamra, les tisserands perpétuent le sadu, un art traditionnel du tissage aux motifs géométriques. Le palmier, lui, est utilisé pour confectionner des paniers, des chapeaux ou des éventails, vendus dans les souks ou sur les marchés artisanaux.

Dans le centre d'artisanat d'Al Jasra ou aux alentours du souk de Muharraq, on découvre aussi des créations contemporaines inspirées de cet héritage. Bougies coulées à la main, céramiques épurées, papeterie imprimée en linogravure, coussins brodés aux motifs islamiques modernisés… De jeunes créateurs bahreïnis, souvent diplômés de Londres ou de Dubaï, réinventent les traditions avec une touche de modernité. C'est le cas de la marque Naseem, qui mêle design scandinave et matériaux locaux, ou encore de Lulwa Al Khalifa, une artiste qui transforme des perles bahreïnies en bijoux dignes d'œuvres d'art.

Les vêtements traditionnels : élégance et symboles

Si les Bahreïnis s'habillent souvent à l'occidentale, les vêtements traditionnels restent très prisés. Pour les femmes, la jalabiya – longue robe fluide, souvent brodée d'or ou de fils colorés – se décline en version extravagante pour les festivités traditionnelles ou en version plus discrète pour le quotidien. Ces robes amples et confortables sont surtout portées lors des célébrations religieuses ou des mariages. Les plus belles pièces sont vendues dans les boutiques de Muharraq ou dans les ateliers du souk, où certaines couturières brodent encore des modèles à la main.

Les hommes, quant à eux, portent le thobe, une longue tunique blanche en coton ou en lin, accompagnée d'un couvre-chef appelé ghutra (blanc ou rouge à carreaux), retenu par une agal noire. Des versions modernes sont disponibles dans les grands magasins ou chez des tailleurs spécialisés, qui proposent des thobes sur mesure. Des vêtements idéaux pour les fortes chaleurs.

Un peu de Bahreïn dans sa cuisine

Côté épices, Bahreïn a hérité de sa position de carrefour commercial entre l'Inde et le monde arabe. Les épices du sous-continent sont partout, et de nombreuses boutiques du souk de Manama proposent des mélanges typiques : le baharat, à base de cannelle, de poivre et de cardamome, ou encore le haleem, destiné aux plats mijotés. Le sirop de datte, utilisé comme édulcorant naturel, parfume les pâtisseries ou se mêle à l'huile d'olive pour accompagner des salades. Le thé noir à la cardamome, véritable boisson nationale, se vend en sachets ou en vrac.

Autre curiosité à ne pas manquer : le halwa bahreïni, confiserie gélatineuse servie lors des mariages ou du Ramadan. Sa texture et ses parfums (eau de rose, noix, safran) rappellent un peu le loukoum. Les plus réputés sont fabriqués à Muharraq, dans des ateliers familiaux.

Conseils pratiques

Dans les souks, la négociation fait partie du rituel, surtout pour les bijoux ou objets d'artisanat. Méfiez-vous toutefois des contrefaçons : certaines perles dites « naturelles » sont en réalité des nacres cultivées dans des fermes à l'étranger. Demandez toujours un certificat d'authenticité pour les perles naturelles.

Côté parfums, privilégiez les fioles solides ou bien protégées, surtout si vous comptez les transporter dans vos bagages en soute. Les produits alimentaires sont généralement autorisés à l'export, à condition d'être emballés hermétiquement. Quant aux pièces plus lourdes, comme les meubles, certaines boutiques proposent des envois internationaux.

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