Découvrez Bahreïn : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

À Bahreïn, la nature est particulièrement inhospitalière. Des îles arides, de vastes espaces désertiques qui s'étendent à perte de vue et une urbanisation qui se fait à marche forcée… Difficile pour la faune et la flore de survivre à ces conditions hostiles. Et pourtant, dans ce Royaume qui se modernise à grande vitesse, des îlots de biodiversité abritent encore une vie sauvage foisonnante. Certes, ces espaces naturels sont rares : l'essentiel de la faune de l'archipel se concentre dans des zones humides, des mangroves ou des réserves naturelles protégées. Quant à la flore, c'est dans le nord de Bahreïn qu'elle est la plus abondante, là où les hommes ont pu construire des systèmes d'irrigation qui lui permettent de survivre aux sécheresses récurrentes. Car malgré des températures pouvant frôler les 50 degrés en été et un taux de précipitations annuel inférieur à 80 mm, Bahreïn abrite une nature bien plus riche qu'il n'y paraît.

Une vie sauvage à découvrir

Sur l'île principale de Bahreïn, il faut un peu de patience et beaucoup de chance pour observer le mammifère le plus emblématique de l'île et surtout le seul endémique de l'archipel : la gazelle des sables, ou gazelle à goitres. Chassées pour leur chair ou leur cuir, ces gazelles avaient presque disparu. Grâce aux efforts du roi, leur nombre a pu être stabilisé, et sur l'île privée de la famille royale, des vastes espaces de désert lui sont réservés pour qu'elle puisse se reproduire en toute sécurité. Mais d'autres mammifères sont aussi présents. Le lièvre d'Arabie, le hérisson à grandes oreilles, la mangouste d'Edward, la gerbille d'Égypte, plusieurs chauves-souris ou encore l'oryx d'Arabie, réintroduit par le roi lui-même. On y trouve aussi quelques espèces de serpents, inoffensifs pour l'homme, des lézards comme le fouette-queue, dont le nid peut atteindre 1 mètre de haut.

Les îles d’Hawar : un sanctuaire pour les oiseaux

Les îles d'Hawar sont un véritable pays de cocagne pour les ornithologues du monde entier. Près de 340 espèces d'oiseaux ont été recensées. Pour la grande majorité, il s'agit d'oiseaux migrateurs en escale. De nombreuses îles de l'archipel sont inhabitées et l'absence de prédateurs en fait de parfaits refuges. Flamant rose, héron, sterne caspienne... Hawar se transforme régulièrement en volière à ciel ouvert. Mais une espèce se fait particulièrement remarquer. Près de 200 000 cormorans de Socotra s'y installent pendant l'hiver afin de pondre leurs œufs. En quelques jours, voire en quelques heures, les îles sont totalement recouvertes d'oiseaux et elles deviennent aussi noires que le plumage des cormorans.

Mais d'autres oiseaux emblématiques des pays arabes viennent aussi y nidifier, comme le faucon concolore, un rapace menacé de disparition. Symbole de la fauconnerie arabe, il a longtemps été capturé pour ses talents de chasseur. Aujourd'hui, l'espèce est presque éteinte. Originaire de Madagascar, la déforestation massive que connaît l'île est en train de détruire son habitat. Et lorsqu'il migre au printemps vers les îles du golfe Persique, ce faucon risque d'être capturé par les braconniers. Mais il reste de l'espoir. Depuis quelques années, les biologistes ont remarqué que plusieurs faucons nichent à Hawar afin de se reproduire. Le gouvernement a fait en sorte de protéger leur reproduction le mieux possible. Lorsque les faucons arrivent, il est interdit de se rendre sur place ou même de survoler certaines îles. Mais pas de panique, avec de bonnes jumelles, il est possible de les observer depuis la mer.

Une biodiversité marine exceptionnelle

Si, sur terre, la vie a su résister aux conditions difficiles des déserts de Bahreïn, c'est surtout en mer que la biodiversité du Royaume est la plus importante. Son littoral et ses fonds marins comptent parmi les plus réputés de la région. Les eaux de l'archipel sont peu profondes et riches en nutriments. Elles abritent donc l'un des écosystèmes marins les plus importants du golfe Persique. On y trouve encore de nombreux herbiers marins, des récifs coralliens ainsi que d'importantes colonies de dugongs. Ces grands mammifères marins, aujourd'hui menacés de disparition, sont des herbivores qui peuvent atteindre trois mètres de long et 400 kg. Ils viennent s'alimenter dans ces vastes prairies sous-marines. Au large de Bahreïn, on croise également des tortues vertes, des raies pastenagues, des hippocampes et plusieurs espèces de dauphins, notamment le grand dauphin et le dauphin à bosse de l'Indo-Pacifique. Les récifs coralliens, bien que fragilisés par le changement climatique, abritent une multitude de poissons tropicaux, comme les poissons-papillons, les poissons-perroquets et les mérous. Bref, Bahreïn est un vrai paradis pour les plongeurs.

Une flore du désert

Pour les espèces végétales, survivre à Bahreïn est un défi. Alors que la presque totalité de l'île est recouverte de déserts, un autre obstacle de taille a façonné les paysages de Bahreïn, le sel, presque omniprésent sur l'île. Résultat, sur tout le sud de l'île, la végétation est rare, éparse, mais elle a su s'adapter à ces conditions extrêmes. Symbole le plus éclatant, l'arbre de la vie, un acacia vieux de plus de 400 ans qui a poussé au beau milieu du désert. C'est le seul signe de végétation à des kilomètres à la ronde. Le plus incroyable : personne ne sait véritablement où ce Prosopis cineraria puise son eau. Selon certains botanistes, ses racines seraient assez longues pour atteindre un cours d'eau souterrain situé à plus de 3 kilomètres. Pour d'autres, ses feuilles capteraient l'humidité ambiante.

Mais l'arbre le plus emblématique de Bahreïn est évidemment le palmier-dattier, Phoenix dactylifera, arbre du désert par excellence. Ses fruits nourrissent les Bédouins et les Bahreïnis depuis la nuit des temps. Aujourd'hui, produites à une échelle presque industrielle, les dattes de Bahreïn comptent parmi les meilleures du monde. Délicieuses lorsqu'elles sont fraîches en été, elles sont tout autant savoureuses séchées. Si le palmier résiste à la salinité du sol, un entretien constant et un apport d'eau quotidien sont nécessaires. Les palmeraies ont donc besoin d'être irriguées et se concentrent dans le Gouvernorat du Nord et autour de la ville royale, Riffa. Les palmiers du roi sont réputés pour produire les meilleures dattes du pays.

Défis environnementaux et efforts de conservation

Cependant, le développement rapide du pays et la multiplication des projets d'îles artificielles ont profondément transformé les équilibres naturels. Les remblaiements côtiers, les rejets industriels, la pollution des eaux et la hausse des températures menacent les écosystèmes marins et terrestres. Les récifs coralliens ont perdu en densité, certaines zones humides ont disparu, et la faune terrestre est de plus en plus rare.

Face à ces défis, le gouvernement bahreïni a lancé plusieurs initiatives de conservation : création de réserves, campagnes de reforestation dans les zones agricoles, programmes de protection des espèces marines… En 2021, un plan national pour la biodiversité a été adopté afin de mieux recenser et protéger les espèces locales.

L'équilibre reste néanmoins fragile. Entre pression démographique, impératifs économiques et volonté de préserver un patrimoine naturel précieux, la biodiversité du Royaume repose sur une situation précaire. Mais dans cet archipel, la nature, bien que menacée, reste au cœur de l'identité de ses habitants.

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