La population en chiffres

Le Nicaragua a un taux de natalité élevé, il est d'environ 20,5 ‰, et la fécondité est supérieure à 2,3 enfants par femme. L'espérance de vie à la naissance est d'environ 74 ans. C'est peu, même pour la région. Le taux de croissance élevé est minimisé par un solde migratoire négatif.

Le taux d'alphabétisme est de 82,6 % de la population et 91,6 % chez les jeunes de moins de 20 ans.

L’émigration nicaraguayenne représente environ 750 000 personnes, soit environ 11 % de la population totale mais, elle est en forte progression ces dernières années. Les principales destinations sont le Costa Rica, les États-Unis et l’Espagne. Ces émigrants envoient des fonds importants à leurs familles. Le Nicaragua est un bénéficiaire de 1,4 milliard de dollars US de transferts de fonds.

Les immigrés – 42 000 personnes – représentent 0,70 % de la population totale du pays qui est composée majoritairement de Honduriens.

Les différents groupes ethniques

Le Nicaragua compte environ 7 groupes indigènes (580 000 personnes), et 2 groupes afro-descendants (50 000 personnes).

Ces groupes ont préservé leurs traditions et leur mode de vie malgré des siècles de colonisation et d'exploitation, ce qui fait d'eux un élément essentiel de l'identité culturelle du pays.

Les peuples natifs se répartissent historiquement et culturellement entre la côte pacifique et le centre-nord du pays, habités par les Chortega (226 000), les Cacaopera ou Matagalpa (100 000), les Ocanxiu ou Sutiaba (50 000) et les Nahora ou Nahuatl (20 000). Sur la côte caraïbe vivent les Miskitos (151 000), les Sumu Mayangna (30 000) et les Rama (3 000).

Les Afro-descendants, il s'agit des Créoles ou Kriols (43 000) et des Garifunas (2 500).

Histoire des peuples indigènes :

Des traces de l’occupation humaine du Nicaragua remontent vers 6000 avant J-C.

Les premiers groupes indigènes à avoir habité le territoire sont les Chorotegas et les Niquiranos, qui vivaient respectivement dans les basses terres du Pacifique et dans les hautes terres centrales.

Quant aux Caribisis, ils auraient été déplacés par les Niquiranos vers la côte caraïbe.

Plus tard, les Miskitos et les Sumus sont arrivés sur la côte caraïbe, et les Rama et les Ulwa à l'est du pays.

Ces groupes avaient des langues, des cultures et des structures sociales différentes, mais ils partageaient tous un lien profond avec leurs terres et leurs ressources naturelles.

Pendant l'ère coloniale, les conquistadors espagnols ont imposé leur culture et leur religion aux populations indigènes, ce qui a entraîné la perte de nombreuses pratiques et croyances traditionnelles.

Cependant, certains groupes, comme les Miskitos, ont réussi à maintenir leur autonomie et à résister à la colonisation espagnole.

Au XIXe siècle, le Nicaragua a obtenu son indépendance de l'Espagne et les peuples indigènes ont été reconnus comme citoyens. Cependant, leurs terres et leurs ressources ont continué à être exploitées par des colons non indigènes, ce qui a donné lieu à des conflits et à des luttes pour leurs droits.

Cette lutte se poursuit aujourd'hui.

Culture et traditions des peuples indigènes :

Les peuples indigènes du Nicaragua possèdent un riche patrimoine culturel qui comprend un large éventail de coutumes, de rituels et d'expressions artistiques qui comprend l'artisanat, la musique, la danse et les festivals, entre autres. Ces expressions constituent un pilier fondamental des manifestations culturelles du Nicaragua.

Ils parlent différentes langues, telles que le miskito, le sumu, le rama et l'ulwa. Ces langues ont leurs propres structures grammaticales, leur propre vocabulaire et leur propre prononciation, reflétant les identités culturelles distinctes de chaque groupe.

Leur artisanat comprend la vannerie, la poterie, le tissage et la sculpture sur bois. Ces objets ne sont pas seulement beaux, ils ont aussi une signification culturelle et spirituelle, car ils représentent souvent des symboles et des motifs traditionnels.

Les peuples indigènes du Nicaragua ont un régime alimentaire varié qui repose essentiellement sur les cultures locales, telles que le maïs, les haricots, le manioc et les ignames. Ils consomment également du poisson, du gibier et des fruits sauvages, qui sont abondants sur leurs territoires.

Problèmes actuels des peuples natifs :

Malgré la richesse de leur culture et de leur histoire, les peuples indigènes du Nicaragua sont confrontés à de nombreux défis dans le monde moderne.

Ils ont lutté pour protéger leurs terres et leurs ressources des colons, des compagnies minières et d'autres industries extractives. De nombreux territoires autochtones sont menacés par la déforestation, la pollution et l'accaparement des terres, ce qui entraîne la perte de la biodiversité et des modes de vie traditionnels.

De plus, les autochtones souffrent de discrimination et de marginalisation dans la société. Ils ont souvent un accès limité à l'éducation, aux soins de santé et à l'emploi. Cette marginalisation affecte également leur représentation et leur participation politiques.

Ils sont très préoccupés par le fait que le gouvernement avance et impose unilatéralement la construction du tracé du grand canal interocéanique sur des terres communales, ce qui affecte directement les moyens de subsistance des peuples autochtones.

Un autre défi pour les peuples autochtones est le non-respect par l'État nicaraguayen de son obligation légale de respecter les titres émis par l'État lui-même en faveur des communautés autochtones.

Mais le plus grand défi qui attend les peuples natifs est les effets du changement climatique qui commence à affecter de manière disproportionnée les communautés autochtones, qui dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance.

L'élévation du niveau des mers et les phénomènes météorologiques extrêmes menacent la survie de nombreuses communautés côtières et de basse altitude, tandis que les sécheresses et les inondations affectent l'agriculture et la sécurité alimentaire.

La population afro-nicaraguayenne :

Il existe deux groupes d'origine africaine, les Créoles, qui ont été réduits en esclavage par les Anglais et libérés en 1841, et les Garifunas ou Garinagus, qui ont émigré au Nicaragua et en Amérique centrale depuis l'île de San Vicente en 1832, après en avoir été expulsés.

Les Garinagu parlent le garifuna, une langue arawak des Amériques, tandis que les Créoles parlent le créole ou l'anglais-créole, une langue qui partage la plupart des mots de l'anglais standard, de l'espagnol et du miskito.