VARAKSHA

Les collines limoneuses de Varaksha cachent l’une des plus grandes cités sogdiennes de la région. Fondée au Ier siècle av. J.-C., elle fut la résidence des Bukhar-Khudat, les rois hephtalites qui régnèrent après la chute de l’Empire kouchan. La cité dépassait alors en taille celle de Boukhara, et lorsque les conquérants arabes s’en emparèrent, ils tuèrent le roi Soukan et détruisirent son palais, puis ils firent décapiter Bouniat, un chef militaire qui tenta une rébellion. La cité perdit sa puissance politique mais, jusqu’au XIIe siècle, elle resta un centre économique important. Les fouilles archéologiques ont montré qu’à la veille des attaques mongoles, le raba s’étendait sur un rayon de 2 km autour de la citadelle. La ville était alors célèbre pour son marché de Navrouz qui durait vingt jours. Mais Varaksha n’eut pas la chance de Boukhara et, après que les Mongols eurent détruit son système d’irrigation, elle s’étiola et se transforma rapidement en ville fantôme. Les fouilles permirent de découvrir des fresques qui décoraient le palais du VIIe siècle. On y voit une scène de chasse, où le prince, monté sur un éléphant blanc, se fait attaquer par deux énormes léopards. Les visages sont effacés, signe des dégradations opérées par les guerriers musulmans. La fresque est exposée au Musée historique de Tachkent.