AK-SARAI, LE PALAIS BLANC

Ak signifie « blanc » mais s’entendait comme « noble », car le blanc n’était aucunement la couleur du palais de Tamerlan dont les murs étaient couverts de majolique azur et bleu foncé. Le premier contact du visiteur avec cette immense place, aménagée en parc à la fin des années 1990, est décevant. Il n’y reste en effet pas grand-chose du somptueux palais que permet d’imaginer le récit de Clavijo. Les ruines du portail sont immenses – 30 m – et encore couvertes de carreaux de majolique, mais la voûte de 22 m de hauteur n’a pas résisté à l’attraction terrestre. Les déprédations sont anciennes puisque c’est l’émir de Boukhara qui le fit détruire l’édifice au XVIe siècle : le palais, dont la construction dura plus d’un quart de siècle, lui faisait de l’ombre… Il existe bien sûr une légende sur l’architecte de ce palais : dans la première version, une fois le palais terminé, Tamerlan demande à l’architecte s’il est capable de construire un palais encore plus beau, le fanfaron répond oui, et est immédiatement jeté du haut des murailles ; dans la deuxième version, l’architecte était supposé inscrire au pied de l’arche, la phrase suivante : « Le Sultan est l’ombre d’Allah » mais, sur l’un des côtés, la place lui a manqué, ce qui a donné : « Le Sultan est l’ombre » ! L’architecte eut beau invoquer le Coran qui interdit la symétrie décorative, vous devinez la suite… Dans chaque tour, un escalier en spirale grimpe au sommet d’où la vue est splendide sur la ville et les sommets enneigés au sud.

En 2007, les ruines du palais ont été ceintes d’une grille que vous ne franchirez qu’en vous acquittant de 1 500 soums (0,8 € env.), mais vous pouvez tout aussi bien vous contenter de faire le tour de la grille. En revanche, il vous faudra pénétrer dans l’enceinte si vous souhaitez faire l’ascension des portes du palais (1 500 soums supplémentaires) pour jouir du très beau panorama sur la ville et ses environs.