Découvrez la Hongrie : A l'écran (Cinéma / TV)

Saviez-vous que Casablanca, l'un des plus grands classiques du cinéma, a été réalisé par un Hongrois ? Depuis les débuts du septième art, la Hongrie et ses cinéastes ont joué un rôle prépondérant dans la construction d'une cinématographie tant nationale qu'internationale, où les noms illustres sont nombreux et les méthodes variées. Parmi ceux-ci, on retrouve tant les fondateurs de studios hollywoodiens – Paramount, 20th Century Fox – que des cinéastes primés dans les grands festivals. Entre documentaire, fiction et animation, le cinéma hongrois s'est construit dans la pluralité malgré les nombreuses censures qu'il a subies. Aujourd'hui multiple, tant témoin de son passé que porteur de son avenir, le cinéma hongrois a beaucoup à offrir. Et ce, au même titre que ses studios, très prisés par les productions à gros budget. Vous reconnaîtrez d'ailleurs Budapest dans de nombreux films de ces dernières années, si vous y prêtez attention.

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Brève histoire du cinéma Hongrois au XXe siècle

Débutée en 1896 par la projection de films des frères Lumière, l'histoire du cinéma en Hongrie est fortement marquée par les différents contextes géopolitiques, et par les cinéastes ayant quitté le pays pour trouver ailleurs leur eldorado du cinéma.

Mais dès ses origines, c'est un médium qui attire les foules. En 1910, on comptait ainsi déjà plus de 100 salles de cinéma à travers le pays, et de nombreux artistes se pressaient pour collaborer avec les cinéastes de l'époque. La Première Guerre mondiale laisse cependant cette industrie naissante en lambeaux. Face à une concurrence internationale accrue, elle ne devra sa survie que grâce à un soutien du gouvernement, prônant la diffusion de films nationaux par opposition aux blockbusters hollywoodiens, et aux nombreuses productions françaises qui affluent dans le pays.

Entre comédies et drames en costume, le cinéma Hongrois se perpétue dans l'entre-deux-guerres, même si le virage du régime vers l'extrême droite et les nombreuses lois anti-juives qui se développent dans le pays mettent à mal la production, et ce jusqu'en 1945.

Durant la période soviétique, le cinéma est placé sous la supervision d'une production d'État. Quelques cinéastes réussissent néanmoins à tirer leur épingle du jeu à partir de la seconde moitié des années 1950, notamment à travers la fondation du studio Balázs Béla et son approche plus expérimentale. À cette époque, le cinéma hongrois s'inspire des cinématographies tchèques, polonaises, ou encore de la Nouvelle Vague française, tout en proposant une approche liée aux spécificités de la société hongroise.

Dès le début des années 1960, le cinéaste Miklós Jancsó devient un habitué du festival de Cannes, avec un premier film sélectionné en 1966 (Les Sans-espoir) et une première récompense pour Psaume Rouge en 1972, couronné du Prix de la mise en scène. Une décennie plus tard, le réalisateur István Szabó est salué aux États-Unis par le biais de l'Oscar du meilleur film étranger pour Mephisto (1981). En 1984, c'est au tour de la réalisatrice Márta Mészáros d'être récompensée à Cannes pour Journal à mes enfants, qui reçoit le Grand Prix du festival.

En parallèle, le cinéma d'animation hongrois rivalise en qualité avec les productions indépendantes européennes. Le Fils de la jument blanche de Marcell Jankovics (1981) est aujourd'hui un classique de la période, et c'est en Hongrie qu'est produit l'année suivante le classique de René Laloux Les maîtres du temps, sur des dessins de Mœbius.

Avec la chute du mur et la fin du régime soviétique, de nouveaux réalisateurs émergent à l'international. Béla Tarr est sans doute le plus connu, avec notamment Le Tango de Satan (1994) ou Le Cheval de Turin (2011), primé à Berlin.

Kornél Mundruczó, prix Un certain regard à Cannes pour White Dog (2014), se distingue quant à lui avec un style unique, mélangeant fantastique et thématiques sociales contemporaines dans des films truffés de plans-séquences virtuoses.

En 2015, le réalisateur László Nemes défraie la chronique en devenant le premier réalisateur hongrois à remporter le Golden Globe du meilleur film étranger avec Le fils de Saul, drame bouleversant prenant place dans le camp d'Auschwitz. Le film, également récompensé du Grand Prix à Cannes, sera finalement couronné de l'Oscar du meilleur film étranger, en faisant l'une des œuvres hongroises les plus influentes de ces dernières années.

Ces Hongrois qui ont fait Hollywood

Au-delà des frontières nationales, de nombreux émigrés hongrois ont construit l'histoire du cinéma mondial, et plus particulièrement celle du cinéma américain. Ainsi, le Hongrois Wilhelm Fried Fuchs, plus connu sous le nom de William Fox, est le fondateur des studios Fox qui deviendront en 1935 la 20th Century-Fox, dont l'empire médiatique, tant sur grand que sur petit écran par la voie de Fox News, n'est plus à présenter.

À la même époque, Adolph Zukor, self-made man hongrois installé à New York, cofonde la Paramount Pictures et son logo devenu synonyme de légendes. C'est au travers de son impulsion que le star-system américain se développera, avec des talents comme Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Rudolph Valentino ou encore Gloria Swanson. Autant de stars qui ont fait l'âge d'or d'Hollywood.

Côté réalisation, citons Alexandre Korda, dont la carrière entre Hollywood et le Royaume-Uni a donné naissance à des chefs-d'œuvre. Avec sa casquette de producteur, il contribuera également au Troisième homme de Carol Reed (1949), ainsi qu'à des adaptations théâtrales signées Laurence Olivier, Terence Young ou encore Julien Duvivier.

Autre incontournable cinéaste d'origine hongroise, Michael Curtiz, réalisateur du cultissime Casablanca (1942), mais aussi des Aventures de Robin des bois (1938), L'aigle des mers (1940) ou encore Capitaine Blood (1935), tous trois avec la superstar Errol Flynn.

Parmi les réalisateurs les plus prolifiques de l'histoire du cinéma, Curtiz a tourné 179 films entre 1912 et 1961, débutant sa carrière en Hongrie à l'époque du cinéma muet pour l'achever à Hollywood, après un parcours unique en son genre, jalonné de films devenus des classiques du septième art.

Budapest, ville de cinéma plurielle

Depuis la fin des années 1980, le nombre de productions tournées en Hongrie n'a cessé d'augmenter, fruit d'un travail minutieux et efficace des institutions locales, et des mécanismes de déduction fiscale qui attirent les productions internationales. Dès 1990, le tournage de Cyrano de Bergerac s'installe ainsi à Budapest, qui devient Paris le temps de ce film marquant du cinéma français. En 2001, elle devient Berlin-Est dans Spy Game, avec Robert Redford et Brad Pitt, avant d'apparaître dans le thriller vampiresque Underworld signé Len Wiseman, avec Kate Beckinsale dans le rôle-titre.

À la même époque sont fondés non loin de la capitale les studios Korda – du nom du cinéaste que nous évoquions plus tôt – où est notamment tourné Hellboy II du réalisateur Guillermo Del Toro, mais aussi plus récemment la série The Witcher.

Enfin, Budapest apparaît dans son propre rôle dans Mission Impossible: Protocole Fantôme (2011), et la ville est un sujet de discussion constant entre Black Widow (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner) dans la saga Avengers de l'univers Marvel.

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