Découvrez la Hongrie : Les enjeux actuels

En 2024, la Hongrie a amorcé une reprise économique modeste avec une croissance du PIB de 0,5 %, portée principalement par le secteur des services, tandis que l'agriculture, l'industrie et la construction ont freiné la reprise. L'inflation a fortement ralenti à 3,7 %, après un pic record de 17,6 % en 2023. Le tourisme a connu un fort dynamisme, avec plus de 18 millions de visiteurs attirés par Budapest, le lac Balaton et les vignobles de Tokaj, contribuant ainsi à l'économie locale et à l'emploi. Malgré ces signes positifs, la Hongrie doit faire face à un déficit budgétaire important, stable à 4,9 % du PIB, ainsi qu'à une dette publique élevée autour de 73 %. Politiquement, le pays reste un acteur clé de l'Union européenne et du groupe de Visegrád, mettant en avant sa souveraineté nationale dans la coopération européenne, dans un contexte économique et social marqué par des défis structurels et une dynamique politique complexe.

Une trajectoire post-communiste européenne

Depuis la chute du rideau de fer en 1989, la Hongrie a choisi une voie d'ouverture rapide vers l'Ouest. Devenue démocratie parlementaire en 1990, elle s'est tournée vers les institutions européennes et atlantiques. Son adhésion à l'OTAN en 1999 a renforcé sa sécurité dans une région longtemps instable. En 2004, la Hongrie a intégré l'Union européenne, ce qui lui a permis l'accès au marché unique, d'importants fonds structurels. Depuis 2007, l'espace Schengen abolit les frontières extérieures et facilite les échanges et les déplacements des ressortissants européens. Cette intégration a transformé profondément son économie, ses infrastructures et ses institutions, tout en ouvrant de nouveaux horizons pour ses citoyens. Le pays a ainsi connu une modernisation rapide, portée par les investissements européens et un climat favorable aux entreprises. Toutefois, cette ouverture s'est accompagnée de défis, notamment la nécessité de s'adapter aux normes européennes strictes et de gérer les attentes d'une société en mutation.

Parmi ses engagements multilatéraux, la Hongrie joue un rôle clé au sein du Groupe de Visegrád, créé en 1991 avec la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Ce groupe vise à coordonner les positions de ses membres au sein de l'Union européenne, notamment sur des sujets tels que la politique migratoire, la sécurité régionale et le développement économique. En s'appuyant sur cette coopération, la Hongrie cherche à renforcer son influence tout en défendant des intérêts communs avec ses voisins d'Europe centrale.

Concernant l'adoption de l'euro, si cette question reste présente dans le débat public, elle n'est pas à l'ordre du jour à court terme. Les tensions budgétaires internes, liées à des déficits élevés et à une dette publique en hausse, ainsi que les différends politiques avec Bruxelles, ralentissent la perspective d'une entrée dans la zone euro. En effet, la Hongrie doit répondre à plusieurs critères stricts de convergence économique et financière avant de pouvoir adopter la monnaie unique. Par ailleurs, le gouvernement hongrois, tout en valorisant les avantages économiques de l'Union européenne, souhaite préserver sa souveraineté monétaire, ce qui traduit une volonté de contrôler sa politique économique et budgétaire de manière autonome.

Institutions politiques et système électoral

La Hongrie est une république parlementaire dotée d'un système unicaméral. Son Parlement – la Diète (Országgyűlés) - compte 199 députés élus pour un mandat de quatre ans selon un mode de scrutin mixte : 106 sont élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour, favorisant les candidats les plus populaires dans leur circonscription, tandis que 93 sièges sont attribués à la proportionnelle sur des listes nationales, avec un seuil électoral de 5 % pour les partis seuls et 10 % pour les coalitions. Ce système vise à équilibrer la représentation locale et proportionnelle.

Le président de la République, élu par la Diète pour un mandat de cinq ans, joue un rôle essentiellement symbolique. Le pouvoir exécutif est exercé par le Premier ministre, poste occupé depuis 2010 par Viktor Orbán, leader du parti conservateur Fidesz. Son gouvernement dispose de larges prérogatives dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.

Sur la scène politique, le Fidesz-KDNP domine depuis plus d'une décennie. L'opposition, fragmentée, comprend plusieurs partis aux profils variés : le parti de centre-droit Tisza, en forte progression depuis sa création par Péter Magyar, ancien cadre du Fidesz ; les formations de centre-gauche Demokratikus Koalíció (DK) et MSZP ; le jeune parti libéral Momentum ; ainsi que Jobbik et Párbeszéd, représentant respectivement la droite radicale et des tendances écologistes progressistes.

Une économie en reprise prudente

En 2024, l'économie hongroise a renoué timidement avec une croissance modeste de 0,5 % du PIB, principalement portée par les services (commerce, transports, communications), tandis que l'agriculture, l'industrie et la construction ont continué de freiner la reprise. La structure économique se compose d'environ 3 % pour le secteur primaire (agriculture), 27 % pour le secondaire (industrie, notamment automobile, électronique et chimie) et près de 70 % pour le tertiaire (services). Le PIB par habitant atteint environ 21 510 €, restant inférieur à la moyenne européenne. Le déficit public s'est amélioré à 4,9 % du PIB, tandis que la dette publique est stable autour de 73,5 %, intégrant notamment le rachat par l'État hongrois de l'aéroport de Budapest, un investissement stratégique visant à renforcer la souveraineté nationale sur un actif clé et à soutenir le développement des infrastructures de transport, ce qui devrait favoriser la croissance économique à moyen terme. Après une inflation record en 2023, à 17,6 %, celle-ci a fortement ralenti à 3,7 % en 2024. Le chômage reste faible à 4,4 %, mais le marché du travail montre des signes de ralentissement avec une baisse des offres d'emploi et une probable modération salariale en 2025. Malgré ces fragilités, la Hongrie continue d'attirer des investissements étrangers dans des secteurs clés comme les technologies vertes, l'électronique et l'industrie automobile, essentiels pour son développement futur.

Un tourisme en plein essor

Le tourisme est aujourd'hui un secteur clé de l'économie hongroise, affichant une croissance remarquable en 2024. Avec plus de 18 millions de visiteurs, soit une hausse de 11 % par rapport à 2023, la Hongrie enregistre un record historique de fréquentation. Ces visiteurs ont généré plus de 44 millions de nuitées, réparties presque également entre touristes internationaux et voyageurs locaux. Parmi les visiteurs étrangers, les Allemands, Autrichiens, Tchèques, Polonais et Britanniques sont les plus nombreux.

Budapest demeure la principale porte d'entrée touristique, séduisant par sa richesse architecturale, ses ponts emblématiques sur le Danube, son impressionnant parlement, ses musées variés, et surtout ses célèbres bains thermaux, tels que Széchenyi et Gellért. Mais d'autres destinations gagnent en popularité : le lac Balaton, surnommé la « mer hongroise », les villes thermales comme Hévíz, les villages baroques, ainsi que les régions viticoles renommées de Tokaj et d'Eger. Pécs, au sud, attire également grâce à son riche patrimoine mêlant influences ottomanes, romaines et médiévales.

Le tourisme représente environ 6 à 9 % du PIB hongrois et soutient près de 10 % de l'emploi direct et indirect. Cette performance s'explique aussi par une bonne accessibilité, grâce aux vols low-cost, aux liaisons ferroviaires avec les pays voisins, et à la participation de la Hongrie à l'espace Schengen, qui facilite les déplacements sans frontières. Par ailleurs, l'offre touristique propose encore des tarifs compétitifs, malgré les pressions inflationnistes des années 2020.

Fort de cette dynamique, le secteur touristique est un levier majeur pour la croissance économique hongroise et un atout essentiel pour l'attractivité du pays à l'horizon 2030.

Les enjeux à venir

La Hongrie reste l'un des pays de l'Union européenne les plus étroitement surveillés en matière d'État de droit. Depuis 2010, sous la direction de Viktor Orbán, le gouvernement mène des réformes controversées, souvent accusées de restreindre les libertés fondamentales. En 2024, plusieurs mesures ont suscité de vives critiques à la fois au niveau national et international : l'interdiction de la Budapest Pride, l'adoption d'une loi limitant le financement étranger des médias et des ONG, ainsi que la décision symbolique de se retirer de la Cour pénale internationale. Ces décisions ont accentué les tensions avec les institutions européennes, conduisant au gel de plusieurs milliards d'euros de fonds européens. Ce blocage freine les investissements publics et impacte notamment les infrastructures dans les zones rurales ou moins développées. Parallèlement, une opposition politique plus visible commence à émerger en vue des élections législatives de 2026. Cependant, le parti Fidesz conserve une forte mainmise sur les institutions et les médias, rendant une alternance politique peu probable à court terme.

Au-delà des enjeux politiques, la Hongrie fait face à d'importants défis structurels. Le pays connaît un vieillissement rapide de sa population, accompagné d'un faible taux de natalité, tandis que de nombreux jeunes diplômés choisissent d'émigrer vers l'Allemagne, l'Autriche ou les pays nordiques, attirés par de meilleures opportunités professionnelles. Par ailleurs, l'absorption lente des fonds européens, conséquence directe des tensions politiques, prive le pays d'un levier majeur pour moderniser ses services publics, ses écoles, ses hôpitaux et ses infrastructures rurales. Sans un dialogue apaisé avec Bruxelles, le développement économique et social pourrait s'en trouver ralenti à moyen terme. Un autre point d'attention majeur concerne la liberté de la presse. Depuis 2010, le gouvernement a centralisé une grande partie des médias sous la fondation KESMA, qui contrôle plus de 400 titres favorables au pouvoir. Si quelques médias indépendants subsistent, ils évoluent dans un environnement hostile marqué par des pressions financières, des entraves administratives et des campagnes de dénigrement. En 2025, la Hongrie se classe 68e sur 180 dans l'indice mondial de Reporters sans frontières, reflétant un recul du pluralisme médiatique et un climat de plus en plus défavorable à une information libre et indépendante.

Organisez votre voyage avec nos partenaires en Hongrie
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse