Découvrez la Hongrie : Environnement

La désindustrialisation de la Hongrie s'accompagne d'une amélioration de son bilan écologique, d'autant que la population se préoccupe de plus en plus de l'environnement et force ainsi la classe politique à suivre le mouvement. Les changements restent lents, mais on note tout de même une baisse des émissions de gaz à effet de serre, un recours de plus en plus courant aux énergies renouvelables, et Budapest améliore sans cesse son réseau de pistes cyclables et de transports en commun. En 2024, le pays a même lancé un système de consignes, visant à collecter les bouteilles en plastique et en verre ainsi que les cannettes, en vue de les recycler. Il faut toutefois noter que le pays doit encore faire face à de nombreux défis d'ordre écologique, parmi lesquels le plus urgent est certainement celui du réchauffement climatique, alors que les sécheresses se multiplient déjà en Hongrie et causent des dégâts environnementaux, agricoles et économiques colossaux.

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La catastrophe écologique de l’usine d’Ajka

En 2010, les images de traînées de boue rougeâtre qui dévalaient en direction d'une rivière affluente du Danube avaient fait le tour des médias internationaux. Et pour cause : l'événement reste, à ce jour, la plus grave catastrophe industrielle hongroise. À l'origine du désastre, la rupture d'un réservoir de l'usine d'aluminium d'Ajka, commune de l'ouest du pays, proche du lac Balaton. Le réservoir en question contenait des déchets industriels métallurgiques, surnommés boue rouge. Lorsqu'il céda, près d'un million de mètres cubes de boue rouge furent libérés, formant un torrent qui tua dix personnes et en blessa cent cinquante. La boue rouge, riche en plomb, en mercure et en arsenic, a durablement impacté la santé du sol et des cours d'eau sur place. La faune et la flore de la rivière Marcal furent totalement décimées, mais le Danube, dont on craignait qu'il ne soit également touché, échappa à la catastrophe. L'impact sur l'écologie et la santé publique reste aujourd'hui difficile à mesurer, car de nombreux effets pourront apparaître sur le long terme.

Dix ans auparavant, en 2000, le pays avait souffert d'une catastrophe écologique similaire, cette fois suite à la rupture d'une retenue de déchets miniers en Roumanie. Plusieurs cours d'eau hongrois avaient alors été lourdement pollués, notamment la Tisza, deuxième plus grand fleuve hongrois et considéré comme l'un des plus poissonneux d'Europe, dont la quasi-totalité de la faune avait été décimée.

Viktor Orbán et l’écologie

Lorsque Viktor Orbán revient au gouvernement en 2010, l'une de ses premières mesures en tant que Premier ministre fut de supprimer le ministère de l'Environnement. Les questions d'ordre écologique devinrent alors la responsabilité du ministère de l'Agriculture. À plusieurs reprises, l'homme d'État s'est opposé aux politiques climatiques de l'Union européenne, les accusant de porter atteinte à l'économie de son pays. La Hongrie avait même initialement posé son veto au projet de l'UE pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Pourtant, depuis 2020, Viktor Orbán a viré de cap, et semble accorder de plus en plus d'importance aux questions environnementales. En cause, l'intérêt grandissant de la population pour l'écologie, qui s'est notamment traduit par l'élection, en 2019, de l'écologiste Gergely Karacsony en tant que nouveau maire de Budapest, capitale auparavant gouvernée par un maire du parti conservateur de Viktor Orbán. En 2019, un sondage réalisé à l'échelle nationale a également révélé que les trois quarts des citoyens hongrois trouvaient que le gouvernement d'Orbán n'en faisait pas suffisamment pour résoudre la problématique du climat. Le politicien s'est ainsi fixé des objectifs forts, notamment que 90 % de la production d'électricité du pays soit neutre en carbone d'ici à 2030, et cela, en s'appuyant sur l'énergie nucléaire et l'énergie solaire.

Le Danube, un couloir écologique

Parcourant 2 850 km, le Danube est le second plus long fleuve européen derrière la Volga en Russie. En traversant l'Europe, il réalise 12 % de son tracé en Hongrie, scindant le pays à la verticale et traversant notamment Budapest. Bordé d'autres villes, en Hongrie et ailleurs, il souffre ainsi de la pollution urbaine, mais aussi de rejets agricoles et industriels. Pourtant, il maintient une importance écologique cruciale, puisqu'il représente la plus grande zone humide européenne. Si l'intervention humaine le long de son cours est bien réelle, le fleuve est sur toute sa longueur, de la Forêt-Noire à la mer Noire, bordé de plusieurs aires protégées, constituant ainsi un véritable couloir écologique européen. En Hongrie, on peut ainsi nommer le parc national Duna-Ipoly et le parc national Duna-Dráva.

La sécheresse : le nouvel ennemi

Comme bien d'autres pays dans le monde, la Hongrie est frappée de plein fouet par le réchauffement climatique, qui s'exprime notamment par des sécheresses de plus en plus intenses, fréquentes et longues. Si tout le pays en souffre, le sud et l'est semblent être les plus touchés. Ces sécheresses mettent à mal l'agriculture locale, comme le montre le cas de la framboise, dont le pays était autrefois l'un des plus gros producteurs européens. Des 50 000 hectares de terrains dédiés à ce fruit il y a 20 ans, ne subsistent aujourd'hui difficilement que 50 malheureux hectares, à cause des chaleurs et du manque de précipitations. En 2024, les températures ont à plusieurs reprises dépassé les 40 °C dans certaines régions, causant la perte d'environ 4 millions de tonnes de maïs, selon les estimations. À plusieurs reprises cette année-là, le fleuve Tisza a atteint un niveau de sécheresse alarmant. Pour lutter contre ce problème, le pays a notamment mis en place un programme pour améliorer l'irrigation des terres, et travaille sur plusieurs projets, notamment l'agroforesterie, une méthode visant à associer les plantations agricoles à des arbres, pour créer de l'ombre, améliorer la qualité des sols et recréer des écosystèmes plus riches.

Les parcs nationaux

La Hongrie compte dix parcs nationaux. Parmi eux, le parc national de Hortobágy est le plus ancien, mais aussi le plus grand, puisqu'il s'étend sur une superficie de 800 km2. Il est classé depuis 1999 au patrimoine mondial de l'Unesco, en raison de son importance cruciale tant pour la vie sauvage que pour les communautés locales qui y perpétuent des traditions agricoles et artisanales. Le parc est l'exemple type de la puszta, ce paysage de plaines sauvages typique de Hongrie. Les amateurs de vie sauvage y observeront nombre d'espèces, notamment l'emblème du parc : la grue cendrée, qui effectue souvent une halte dans le parc lors de sa migration.

À l'ouest du pays, le parc national du haut Balaton protège une partie de la rive nord de l'immense lac Balaton. Contrairement à la rive sud, plus plate et plus balnéaire, cette région plus vallonnée et sauvage invite à la randonnée en forêt et aux balades au fil de l'eau. Plus proche de Budapest dont il n'est éloigné que d'une cinquantaine de kilomètres, se trouve le parc national Duna-Ipoly (Duna-Ipoly Nemzeti Park). L'aire protégée est constituée de plusieurs cours d'eau, de plaines et de montagnes, s'illustrant ainsi par sa grande diversité.

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