Voyageuse dans un marché traditionnel
Voyageuse dans un marché traditionnel ©Marcos - Adobe Stock

Ramener des souvenirs de voyage permet de faire durer un peu l’émerveillement de ses vacances. Derrière ce geste anodin, se cache pourtant parfois un impact écologique inattendu, aussi bien localement que globalement.

Pourquoi ramener des souvenirs de voyage a parfois un impact écologique négatif ?

Selon une étude réalisée par Holiday Inn, quatre personnes sur cinq aiment ramener des souvenirs de voyage. Pour la plupart, ce petit geste est devenu une véritable habitude de vacances. Et c’est bien là tout le problème : il s’agit souvent d’un véritable réflexe de surconsommation. Bien souvent, le souvenir devient un véritable automatisme, et l’on achète sans véritable besoin.

Seulement, ces souvenirs ne sont pas anodins. Ils impliquent une production, des emballages, et du transport. Autant d’aspects qui ont un lourd coût écologique : production de plastique, pollution, émission de gaz à effet de serre, comme le CO2. Bien souvent, ces souvenirs qui nous plaisaient tant en voyage finissent par traîner à la maison. On est loin d’une consommation raisonnée !

Les règles à suivre pour ramener des souvenirs de voyage

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faille bannir les souvenirs de ses voyages. Pour voyager éco-responsable, il faut d’abord s’assurer que l’on consomme raisonnablement, c’est-à-dire que l’on a un réel besoin de l’objet en question, et qu’on l’utilisera. Ensuite, l’on peut réduire l’impact écologique de ses souvenirs de voyage en suivant les quelques règles suivantes.

Ne rien prélever dans la nature

Une plante prélevée dans la nature pour garnir dans son jardin, un bocal de sable, une poignée de coquillages… Voilà autant de souvenirs à ramener de voyage qui semblent emplis de poésie. Pourtant, prélever dans la nature revient à perturber le fragile équilibre des écosystèmes :

  • Prélever une fleur, c’est empêcher une plante de se reproduire. Si cela semble anodin, il faut le multiplier par des milliers de personnes qui font la même chose, sur les mêmes écosystèmes, et comprendre également que certaines plantes sont particulièrement rares et protégées.
  • Déraciner une plante pour la cultiver chez soi, en plus de modifier l’écosystème local, peut poser un problème au retour de vacances ! De nombreuses plantes sont classées EEE, soit espèces exotiques envahissantes, à savoir des plantes étrangères qui se multiplient tellement vite une fois déplacées dans un milieu favorable, qu’elles en menacent les plantes natives.
  • Prélever des coquillages revient à priver certaines espèces de potentiels abris, mais aussi à freiner le lent processus de formation du sable, essentiel à la survie de ces écosystèmes !
  • Prélever du sable ou des galets est interdit et passible d’amende en France et dans de nombreuses autres destinations écologiques, car cela perturbe la faune et la flore, en plus de provoquer l’érosion du littoral. À la place, pourquoi ne pas ramasser sur les plages le verre poli par les vagues, et contribuer à la propreté de la plage tout en ramenant un joli souvenir coloré ?

Éviter la surconsommation

Avant de ramener un souvenir de voyage, il est essentiel de se poser quelques questions :

  • Ai-je vraiment besoin de cet objet ?
  • Vais-je porter ce vêtement ?
  • Combien de fois ai-je utilisé le dernier souvenir que j’ai ramené de voyage ?

Bien souvent, on réalise que l’on n’utilise pas vraiment ces souvenirs de voyage. Pourtant, tous ont eu un impact de production et de transport. Il est donc essentiel de cantonner ces souvenirs de voyage au strict nécessaire.

Vérifier la provenance des souvenirs

Un souvenir de voyage perd de sa signification, s’il ne provient pas du tout de la destination visitée. Pourtant, la plupart des babioles que l’on trouvera en boutiques pour les touristes ont été fabriquées en Chine, ou dans des pays en voie de développement. En plus de participer à des conditions de travail dangereuses, ces souvenirs ont un impact écologique désastreux, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Il est donc essentiel de demander d’où proviennent les objets achetés en voyage.

Éviter le suremballage

Pour ne pas consommer trop de plastique, veillez aux emballages de vos souvenirs. On oublie ceux emballés dans des boîtes en plastique, et on préférera le papier kraft, ou mieux : aucun emballage. Plutôt qu’un papier bulle, pour protéger vos souvenirs fragiles, emballez-les dans vos vêtements, et économisez par la même occasion de la place dans votre valise.

Consommer chez des artisans ou petits producteurs locaux

Quand il s’agit de ramener des souvenirs de voyage, évitez de vous arrêter dans les boutiques de souvenirs. La plupart d’entre elles sont remplis d’objets made in China et de plastique. À la place, arrêtez-vous chez un artisan local. Vous aurez alors un véritable souvenir, qui provient réellement de l’endroit où vous avez voyagé.

Cela permettra, en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, et de soutenir l’économie locale. Vous pourrez ainsi acheter des petits bibelots en bois ou matériaux naturels comme le raphia, ou des objets plus traditionnels, comme des colliers de perles, broderies, sculptures, et même des vêtements que tout le monde vous enviera, car ils seront impossibles à trouver ailleurs ! Pensez également à ramener de la nourriture issue de petits producteurs locaux. Vous pourrez ainsi soutenir les commerces de proximité, et prolonger votre voyage dans l’assiette. En plus, cela vous permet de découvrir encore plus en profondeur votre destination, en accord avec les principes du slow tourisme !