Histoire de la Meurthe-et-Moselle

L’histoire de la Lorraine est, du fait de son ancienneté et de sa localisation, riche et singulière. Longtemps divisée en évêchés (système peu répandu en France), aux mains de l’Empire germanique et du Royaume de France, la région s’est bâtie au fil des guerres et des périodes d’annexion qui ont marqué son patrimoine. De fait, on y retrouve des influences allemandes fortes qui se manifestent à travers l’architecture, l’économie, l’histoire et l’administration. Des traces du passé qui ont laissé d’impressionnants sites touristiques. Citadelles, forts, lieux de mémoire et vestiges de moments héroïques invitent à un voyage au cœur de l’Histoire : fortifications Vauban inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, ligne Maginot, ouvrages Séré de Rivières… L’influence des ducs de Lorraine y est également très marquée. Un passé riche dont témoignent les nombreux palais et châteaux de la région, toujours accessibles aujourd’hui.

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Préhistoire

Forêts et reliefs apportent à ces premiers hommes les conditions nécessaires à leur survie : cavités calcaires pour leur habitat, faune et flore prolifiques pour leur alimentation. Il s’est ensuivi une grande maîtrise du métal qui a permis la sédentarisation des peuples.

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L’essor de la métallurgie

Le travail du métal est attesté en Lorraine au début du premier millénaire av. J.-C. Puis, vient l’âge du fer et des armes et, plus tard, le début de l’élevage. Les sites archéologiques de hauteur du Chastel et de Grand ont su préserver ce patrimoine préhistorique.

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La conquête romaine

La Lorraine fait son entrée dans le monde romain à l’époque de Jules César et de la guerre des Gaules : Metz (Divodurum) et Toul (Tullum) sont les chefs-lieux de la province de Belgique. Sans oublier Trèves, ville phare de l’Empire romain, située à quelques kilomètres de la frontière lorraine, en Allemagne. La ville romaine s’installe à mesure que les habitants des hauteurs fortifiées descendent vers les centres plus urbains pour s’y installer. Les Romains ont procédé à de grands travaux de restauration dont de nombreux vestiges demeurent encore intacts. Les thermes, les aqueducs de Metz, l’amphithéâtre de Grand, témoignent de ces vestiges de l’Antiquité.

IIIe – VIe siècles

Le règne de Clovis

Du partage du royaume de Clovis naît l’Austrasie ou Pays de l’Est. Cette région revient à Thierri et comprend des terres englobant les quatre cités épiscopales dont Reims est la capitale. Mais, quelques années plus tard, sous le règne de Sigebert, Metz en devient tout à la fois la capitale et le théâtre du mariage royal de Sigebert et de la princesse Brunehaut. À cette époque, une multitude de lieux de culte voient le jour. Les premières églises paroissiales disparaissent pour laisser place à des édifices romans et gothiques plus spacieux.

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VIIIe – IXe siècles

Naissance de la Lotharingie

Au VIIIe siècle, Pépin le Bref, Charles Martel et Charlemagne contribuent à l’essor du pays. La cour carolingienne réside, entre autres, à Metz. Puis, le royaume est partagé et Lothaire II hérite de la partie nord dont la province de Trèves est la partie centrale, et qui donne naissance au nom « Lotharingie ». Après avoir été administrée par des ducs, la Lotharingie est confiée à l’archevêque de Cologne qui la sépare en deux parties. La Lorraine correspond alors aux trois diocèses de Metz, Toul et Verdun (dits les trois évêchés), villes qui vont rester importantes jusqu’à l’époque moderne, celle des Bourbons.

Xe – XIIe siècles

Les débuts du duché de Lorraine

Au début du XIe siècle, qui connaît une Haute-Lotharingie (la Lorraine) et une Basse-Lotharingie (le Brabant), les pièces du puzzle précisent leurs contours avec les territoires des évêchés (pas encore réunis), le duché de Bar et celui de Lorraine avec le 1er duc Gérard d’Alsace (1048-1431).

XIIIe – XIVe siècles

L’influence des bourgeois

Au XIIIe siècle, les bourgeois s’emparent du pouvoir et évincent lentement l’évêque comme seigneur de la ville. Les héritiers de la maison d'Alsace règnent sur le duché de 1047 à 1431. Alors que Metz relève du pouvoir temporel et religieux de l'Empire, les ducs servent les rois de France contre les Albigeois, à Bouvines, Crécy, Azincourt et dans les Croisades. Des enceintes sont alors construites ou élargies et l’architecture religieuse est en plein essor. De l’art roman on passe peu à peu à l’art gothique. Les princes laïcs lorrains sont devenus plus puissants que les évêques et leur influence sur la nomination de ceux-ci se révèle de plus en plus importante.

XVe siècle

Jeanne d’Arc, héroïne du pays

Le XVe siècle est marquée par la Chevauchée de Jeanne d’Arc, héroïne du pays, originaire de Domrémy-la-Pucelle (appartenant au duché de Bar, mais aujourd’hui situé dans les Vosges), qui repousse les Anglais. Cette chevauchée a débuté le 23 février 1429 à Vaucouleurs (dans la Meuse) pour se terminer en mai 1430 lorsque Jeanne d’Arc est arrêtée par les Bourguignons, alliés des Anglais, à Compiègne. Cette chevauchée n’est qu’un épisode sans lendemain. Le recul des Anglais rapproche les Bourguignons et les partisans du roi de France. C’est à cette époque que Nancy, jusque-là dans l’ombre politique et économique de Metz, prend de l’importance. Le passage en ses murs du roi de France en 1444 fait parler d’elle et elle est choisie comme capitale par Charles le Téméraire. Mais les ambitions de ce dernier tournent court et la Lorraine retrouve une certaine indépendance, tout en restant partagée en deux entre les évêques et les ducs. Si Metz s’enfonce dans une sorte de semi-léthargie, Nancy émerge : les ducs y bâtissent un palais et la cour s’y anime.

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XVIe – XVIIe siècles

De la Renaissance à la Révolution

Henri II, roi de France de 1547 à 1559, ne cesse de convoiter la Lorraine. On assiste alors à la célèbre « chevauchée d’Austrasie » (l’expédition militaire d'Henri II contre Charles Quint), entraînant l’occupation des trois cités, Metz, Toul et Verdun. Pendant le règne du duc Charles III de Lorraine, la région se développe et s’agrandit de quelques principautés comme Bitche, Saint-Avold ou Nomeny. Cette période est également marquée par une activité culturelle plus forte que jamais. L’art de la Renaissance s’immisce partout, dans l’architecture mais aussi dans la littérature, à commencer par la ville de Nancy.  Dans la gravure et la peinture, certains noms émergent comme ceux de Jacques Callot ou de Georges de La Tour, originaire de Vic-sur-Seille, artiste célèbre pour sa parfaite maîtrise de la technique du clair-obscur.

1648

La création des trois évêchés

L’autorité est aux mains de l’Église impériale et cette dernière se dote de terres, de forêts et d’autres richesses. De ce système sortent les trois évêchés lorrains : Metz, Verdun et Toul. Les laïcs se partagent le reste du territoire qui ne cesse de se morceler. Des villages se regroupent pour créer des seigneuries et des châteaux sont ainsi édifiés. De nouvelles bourgades se développent comme Neufchâteau ou Épinal.

1737 - 1766

L’influence de Stanislas Leszcynski, duc de Lorraine

En 1737, Stanislas  Leszczynski, beau-père de Louis XV, est choisi par ce dernier pour devenir duc de Lorraine. Stanislas sait se faire apprécier des Lorrains grâce générosité et à l'établissement de fondations charitables. Il soutient également le développement des arts. Avec son architecte Emmanuel Héré, il embellit Nancy en créant l’actuelle place Stanislas – classée au patrimoine mondial de l’Unesco. À Lunéville, les jardins s’enrichissent sous son action de pavillons souvent exotiques dédiés aux réjouissances de la cour. En février 1766, il est gravement brûlé par sa robe de chambre qui prend feu au contact de la cheminée. C’est à la suite de ces blessures qu’il meurt le 23 février 1766. La Lorraine devient définitivement française.

Statue de Stanislas Leszcynski à Nancy © Kiev.Victor - Shutterstock.com.jpg

XVIIIe siècle

Réorganisation du territoire lorrain

La Révolution française de 1789 arrive peu après la mort accidentelle de Stanislas Leszczinski. Elle sera à l’origine de la création de quatre départements en Lorraine : autour de Metz et de Nancy pour la Moselle et la Meurthe-et-Moselle, et autour d’Épinal et de Bar-le-Duc pour les Vosges et la Meuse.

1870 - 1914

Lors du Second Empire, la Lorraine est une nouvelle fois séparée en deux, non plus entre évêchés et duchés, mais entre Lorraine française et Lorraine allemande, entre la Moselle et les autres départements. La capitale mosellane se vide alors de son élite et de ses capitaux pour ouvrir la voie aux occupants allemands. Cette occupation laissera son empreinte jusque dans l’architecture de Metz. Nancy, quant à elle, profite de l’apport des Mosellans et des Alsaciens réfugiés du côté français. Du côté des arts, on assiste à l’émergence de l’École de Nancy qui donne lieu à de nombreux bâtiments au style Art nouveau, reconnaissable à ses courbes et ses inspirations végétales.

1914 – 1918

La Grande Guerre

Après la perte des provinces de l’est en 1871, la IIIe République met en place un nouveau système défensif pour sécuriser la Lorraine. Ce système, dit de « rideaux fortifiés » se base sur la construction de grands forts de type octogonal semi-enterré sur les hauts de Meuse, autour de Toul et de Verdun, et sur les côtes de la Moselle autour d’Epinal.

En août 1914, les troupes françaises pénètrent en Lorraine annexée, mais elles sont décimées par un feu violent. En février 1916, les Allemands décident alors de tenter leur chance à Verdun qui devient l’enjeu d’une gigantesque et meurtrière bataille dont dépendra le sort de la guerre. L’armistice est signé le 11 novembre 1918 à Rethondes. La bataille de Verdun à elle seule aura fait plus de 300 000 morts, soldats français et allemands. Ce drame marquera la région de Verdun à la fois dans ses paysages et dans ses champs de batailles et sites commémoratifs.

1918 - 1939

Mise en place de la ligne Maginot

Pour éviter les erreurs de la Première Guerre mondiale, les Français décident, à partir de 1930, d’ériger un chapelet de forteresses enfouies hérissées de cloches et de tourelles : la ligne Maginot. Cette ligne comporte des gros ouvrages mais aussi des plus petits pour s’adapter aux terrains et aux menaces. En moins de 10 ans ce ne sont pas moins de cinquante-huit ouvrages qui sont réalisés sur la frontière nord-est. Suite à la crise économique qui ravage la région, certains gros ouvrages doivent être remplacés par des blockhaus ou des casemates. Contrairement à une idée reçue, la ligne Maginot n’est pas d’un seul tenant de constructions diverses reliées par des souterrains, mais chaque ouvrage est indépendant de ses voisins.

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1939 – 1944

L’offensive allemande de mai-juin 1940 contourne la ligne Maginot et menace de prendre certaines positions à revers. Les troupes françaises résistent néanmoins avant de rejoindre la Suisse où elles resteront internées jusqu’en 1941. Finalement, cette ligne Maginot n’a servi à rien ou presque. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, il n’y a pas eu que l’épisode tragiquement ironique de la ligne Maginot. La guerre marque aussi l’annexion une nouvelle fois de l’Alsace et la Moselle – les Allemands espérant germaniser ces territoires. Verdun sera la première ville libérée fin août 1944. Metz, quant à elle, ne sera libéré par le 20e corps américain que le 22 novembre 1944, après une rude bataille due à la défense énergique des Allemands. Après la libération de Metz, la voie est libre pour les alliés qui continuent vers l’Alsace.

1945 - 2021

En dépit des destructions et du traumatisme, l’après-guerre se révèle être une période plutôt prospère pour la Lorraine, qui dispose de réserves de matières premières quasi intactes. Pour les exploiter, de nombreux immigrants principalement d’Italie et de Pologne viennent s’y installer. La population gonfle et fait progresser la région au rang de 3e pôle économique français. Le tourisme, qui profite d’un patrimoine riche et varié, y est également en plein essor : musées, châteaux, sites historiques et commémoratifs mais aussi la gastronomie sont particulièrement valorisés. Aujourd’hui, la Lorraine tient aussi une place importante au sein de la communication européenne, du fait de sa situation géographique stratégique entre le Luxembourg, la Belgique et l’Allemagne.

2016

La région Lorraine fusionne avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne pour former la nouvelle région Grand Est.

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Découvrez la Meurthe-et-Moselle

La Meurthe-et-Moselle, on y passe pour se rendre d'une région à une autre, souvent du nord vers le sud. Pourtant, la région a beaucoup d'atouts et cela vaut la peine de s'y arrêter un peu. Ses paysages doux, variés et verts, apportent de l'apaisement et offrent de multiples possibilités de balades pédestres ou à vélo. Son climat est très tranché entre les saisons. Quant à son architecture, elle mêle harmonieusement le style Renaissance, XVIIIe, Art nouveau et contemporain, surtout à Nancy, dont la place Stanislas est le joyau avec ses grilles Jean Lamour et ses magnifiques fontaines. Mais Nancy révèle bien plus en trésors et découvertes, au détour d'une ruelle ou d'un quartier caché. Et que dire de sa cuisine de terroir, revisitée au gré de l'inspiration de nos grands chefs qui nous font découvrir une cuisine à l'image de leur région, authentique, délicate et quelquefois délicieusement surprenante !

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